Chapitre 34

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Je me penche vers la table basse pour prendre mon emploi du temps et le regarder. De dix heures à midi je vais être avec les autres épouses, ainsi que de quatorze à dix-sept heures. À partir de là et jusqu'à vingt heures, l'heure du repas, j'ai du temps libre. Je vais passez cinq heures par jour pendant deux semaines avec Syrielle et d'autres pimbêches. Je n'ai pas fini de m'énerver.

Quand je relève la tête, les garçons sont en train de regarder les leurs. Je jette un coup d'œil par-dessus l'épaule de Jacen et remarque que ses journées sont bien remplies à base de réunions pour le pays et de négociations, pire que les miennes. Je repose le papier sur la table avant de me diriger vers ma valise, que j'ouvre. Je vois les escarpins et je les maudis déjà, mes pieds aussi je pense.

J'entends rire dans mon dos. Je me retourne vivement et remarque les quatre garçons tous alignés à me regarder, un immense sourire aux lèvres.

-Quoi ? Je lance l'air peu aimable.

-On t'a entendu jurer, lance Jace.

Je fronce les sourcils.

-Je n'ai pas juré.

-Bien sûr que si, tu as maudit tes chaussures ! Lâche Idriss.

Et merde. C'était censé rester dans ma tête ça. Je lève les yeux au ciel.

-Tu ferais moins le malin si tu devais porter ces engins de torture pendant toute une soirée !

-Tu n'as qu'à y aller en basket, propose Josua, si tu portes une robe longue ça ne se verra pas.

Idriss éclate de nouveau de rire en m'imaginant avec des bonnes grosses baskets avec une robe de soirée. Je dois bien avouer que le résultat est complètement ignoble et terriblement drôle. C'est moi dans toute ma grâce et ma splendeur quoi.

-La tête que Dane ferait s'il le voyait ! Lance ce dernier en essayant de se calmer. Je l'imagine déjà devenir blanc et tirer une de ces tronches !

Je me mets à rire avec lui. J'aurai l'air de tout sauf d'une grande dame, ça c'est sûr, Esma me tuerait, mais au moins mes pieds ne souffriront pas. Nous reprenons notre sérieux et nous prenons chacun notre tenue. Je rentre dans notre chambre et y découvre un immense lit à baldaquin avec des draps d'un rouge sang. Le plafond est haut et orné de moulures. Les meubles font très riches et je me demande comment de telles choses peuvent encore exister après la guerre. De grandes fenêtres sur la gauche illuminent la pièce. On dirait une suite royale.

À ma droite se situe une large porte qui mène sur une salle de bain aussi sublime qu'elle est immense. Nous avons une grande baignoire ainsi qu'une douche à l'italienne et le miroir est tellement grand que la pièce entière s'y reflète, comme s'il y en avait une autre derrière.

Je me dépêche de prendre une douche et j'avoue savourer un peu l'eau chaude, juste un peu. Je m'attaque ensuite au maquillage. Je ne fais pas quelque chose de trop voyant mais j'en fais suffisamment pour que ça se remarque. Je fais ensuite des boucles très naturelles au fer, avec mes cheveux. Je fais ma raie sur le côté gauche, afin d'avoir beaucoup de volume sur le droit et je plaque ce qu'il reste du côté gauche. J'enfile ensuite une robe sirène bleue nuit, qui ressemble un peu à ma robe de mariée dans la forme. Elle longe mon corps pour s'évaser légèrement en bas et dévoile mon dos. Les manches sont longues, ce qui me permet de cacher mon identification, et mon dos est nu. La traîne n'est pas très longue, ce qui me permettra de ne pas marger dessus. Point positif. Je mets ensuite le collier que Jace m'a offert avant de chausser mes escarpins noirs.

Je prends quelques secondes pour me regarder dans le miroir. Je fais femme fatale comme ça. Femme tout court en fait. La couleur sombre de ma robe fait ressortir mes cheveux roux, qui me semblent plus intenses que d'habitude. Mes yeux bleus ressortent avec le maquillage et ma bouche paraît plus pulpeuse que ce qu'elle est censée être. Je suis prête à tous les affronter.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant