Chapitre 19

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Le lendemain, je rejoins Josua pour notre entraînement. Il me fait courir pendant une bonne demi-heure, me faisant faire le tour de la propriété. En plus de m'échauffer, cette petite course me permet de constater une fois de plus l'immensité du terrain. Je longe la forêt, repérant quelques fois des animaux sauvages sillonner entre les arbres.

Ensuite, nous sommes restés dans le jardin où nous nous sommes entraînés au combat à mains nues. J'essaie de nombreuses fois de m'introduire dans les pensées de mon ami mais je n'arrive pas à le faire sans m'arrêter de me battre. Je fini de nombreuses fois par terre, sans réellement réussir à toucher mon adversaire, ce qui est très frustrant. Jos est clairement plus fort et plus rapide que moi. Alors je redouble d'efforts pour tenter de lui arriver à la cheville, en vain.

-Tu vas t'améliorer, ne t'inquiète pas, me rassure Josua en me voyant dépitée. Ça ne fait que deux jours, on n'apprend pas à se battre en deux jours.

-Mais en dix-huit ans j'ai eu le temps de contrôler ma télépathie et je n'ai rien fait, je réplique.

-Ça n'est pas totalement de ta faute.

-Qui d'autre que moi pouvait le faire ?

Il me regarde longuement sans savoir quoi répondre. Il sait que j'ai raison, que j'aurais pu essayer de faire plus qu'utiliser mes capacités comme simple moyen de défense.

Après notre entraînement, je pars prendre une douche et manger quelque chose histoire de tenir le reste de la matinée. La douche est, je crois, mon moment favori de la journée. Mes muscles, qui sont tendus à cause de l'effort, se relâchent avec l'eau chaude. L'eau vient enlever toute la saleté et la transpiration, comme si elle venait me purifier. J'y passe de longues minutes à ne rien faire, si ce n'est savourer. Mais je ne peux pas rester bien longtemps à cause de mon emploi du temps chargé. Alors je sors un peu à contre cœur.

Puis, après m'être habillée, je rejoins Esma pour mes cours de savoir-vivre. Elle est toujours patiente et tellement gentille avec moi, elle fait preuve d'une douceur presque inhumaine. Alors que j'aurai perdu patiente face à une élève aussi maladroite, elle, elle me sourit et m'encourage. Elle m'explique calmement les choses, répète encore et encore ce que je ne comprends pas, me montre pour me faire un exemple, me donne des conseils et surtout, garde le sourire. Je crois que je n'aurai jamais pu espérer meilleure professeure qu'elle.

Même si c'est compliqué parfois, j'adore ces cours. J'apprends tellement de choses appartenant à un autre monde, totalement différent de celui qu'était le mien. J'ai l'impression d'être une inculte. Pendant toutes ces années j'ai vécu enfermée dans ma tour en espérant que quelqu'un vienne me chercher, j'étais comme retirée du monde. Même si je n'étais pas la seule dans le Centre, j'avais l'impression de l'être. Les journées passaient tellement lentement alors qu'aujourd'hui, je n'ai même pas le temps de me reposer. Et je préfère ça plutôt que de ne rien faire. J'ai fait plus de choses en quelques jours qu'en dix-huit ans.

Après les cours d'Esma vient le repas. J'en profite pour parler avec les conseillers, et amis, de Jace qui, une fois n'est pas coutume, me font rire et passer un agréable moment. Au départ, je pensais qu'ils allaient tous être de vieux croûtons mais finalement, ils sont tous plus ou moins du même âge que mon mari, et je préfère largement ça. Non pas que je n'aime pas les personnes âgées, simplement je ne me voyais pas parler de la pluie et du beau temps à chaque fois que j'allais les croiser.

Je passe ensuite une bonne partie de l'après-midi avec Jace et monsieur Atkins dans le bureau du premier à régler les problèmes de la région. Je suis toujours autant fascinée par la carte holographique et je ne cesse de l'observer à chaque fois. Tout est tellement réaliste que parfois, j'en oublie que ce n'est que de la technologie.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant