Chapitre 43

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-Tu es sûre que tu veux y aller ?

Jacen me regarde avec une pointe d'inquiétude dans le regard.

-Tu devrais peut-être rester un jour de plus ici, il continue, c'est plus prudent.

Je prends sa main dans la mienne et la serre doucement pour le rassurer.

-Non, je veux y aller, je lui réponds. Je ne veux pas rester ici à m'imaginer des choses que je ne devrais pas. J'ai besoin de me changer les idées. Et ne t'inquiète pas, mon corps a eu le temps de récupérer.

-Je le sais bien mais c'est ton moral qui m'inquiète, je ne veux pas que tu te sentes obligée d'y aller pour faire bonne figure.

-Je n'y vais pas pour ça. J'y vais parce qu'hier, j'ai passé la journée à me morfondre en repensant à ce qu'il s'est passé et à m'imaginer ce qu'il se serait passé si j'avais faire d'autres choix. Je ne veux pas me torturer encore plus aujourd'hui et voir du monde me fera du bien.

Il hésite un peu, se retrouvant à choisir de m'écouter moi ou écouter sa raison, encore une fois. Puis il porte ma main jusqu'à ses lèvres et l'embrasse délicatement.

-D'accord, mais s'il y a le moindre souci, Niels te ramène directement ici.

Je lui souris tendrement.

-D'accord, je murmure. Merci.

Je dépose un long baiser sur ses lèvres. J'ai tellement besoin de lui, maintenant bien plus qu'avant, j'ai besoin de savoir qu'il est là, et il l'est je le sais. Il interrompt notre baiser et pose son front contre le mien.

-Je t'aime Rain, je veux que tu le saches, peu importe ce qu'il se passe, mon cœur t'appartient. Tout ce qui m'importe c'est de te voir en bonne santé et surtout heureuse. Je ne veux pas te voir te torturer pour ça, ce n'est pas de ta faute.

Je ferme longuement les yeux mais l'image de notre enfant me revient en tête. Je ne lui ai pas dit que j'avais été le voir, et c'est peut-être mieux ainsi. Niels ne dira rien non plus, il me l'a promis et je sais que je peux lui faire confiance.

-Je sais, je souffle.

Je m'écarte ensuite de lui et essuie la larme solitaire qui s'est échappée de mon œil. Il dépose ensuite un baiser sur mon front avant de partir. Je le regarde s'en aller avec Josua et Idriss. Son cœur est brisé, autant que le mien, et je sais qu'il ne veut pas le montrer pour m'aider. Je me demande comment il fait pour faire croire aux gens que tout va bien et tout est normal, j'espère un jour savoir le faire.

-Je suppose que nous allons tricoter en buvant du thé ? Lance Niels.

Il tente une blague et, contre toute attente, ça me fait rire.

-Tu devrais te considérer comme chanceux, tu n'as pas à le faire, je réponds d'un ton léger.

-Crois-moi, rester debout dans le coin de la salle à regarder ces garces te reluquer et te lancer des regards noirs sans pouvoir dire quoi que ce soit, ce n'est pas une partie de plaisir.

Je me tourne vers lui et lui fait un semblant de sourire.

-Tu sais quoi ? On emmerde ces vipères, je lâche. Et puis rester debout ça te fait les jambes.

Il se met à rire.

-Ce n'est pas un langage approprié pour une dame de votre rang, madame.

Il prend un air hautain et a bien pris soin d'appuyer sur le dernier mot. J'arque un sourcil, lui faisant comprendre que ça ne me touchait pas.

-Tu sais quoi ? Va te faire foutre.

Je commence à partir en essayant d'être la plus crédible possible. Sauf qu'il se met à rire et je me dis une fois de plus que je suis une très mauvaise actrice. Je me mets à rire à mon tour et nous nous dirigeons vers le boudoir. Ça m'a fait plaisir que Niels engage la conversation et rigole un peu avec moi, je crois qu'il passe trop de temps avec Idriss et Josua, ils déteignent sur lui, mais j'ai eu l'impression de me rapprocher de lui pendant quelques secondes.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant