Chapitre 18

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Après notre séance d'entraînement, je pars prendre une douche bien méritée. Je passe de longues minutes à ne rien faire à part profiter de l'eau chaude. Les paroles de Josua tournent en boucle dans ma tête. J'aimerai tellement pouvoir faire tout ce qu'il m'a dit mais je ne sais pas si c'est possible, ou si j'en suis capable. J'ignore même comment m'y prendre.

D'après les informations que j'ai prises au Centre, le fait que je puisse lire dans les pensées est dû à une malformation d'une zone de mon cerveau qui accentue mes capacités. Tout ce que je devrai faire, c'est travailler cette zone mais la question c'est comment je peux faire ça ? Je n'ai aucune idée par quoi commencer. Peut-être que je devrais demander des radios de mon cerveau pour localiser cette anomalie, ce serait un bon début.

D'après ce que j'ai pu lire dans les pensées d'un scientifique du Centre, je serai capable de faire d'autres choses avec ma télékinésie mais je n'ai aucune idée de ce que ces choses pourraient être. Ils sont toujours restés très évasifs à ce sujet.

Puis je me rappelle d'une chose. Le jour où Adrian a déboulé dans ma chambre, j'ai pu arrêter deux gardes sans même les toucher, simplement en leur ordonnant de s'arrêter et d'y penser. C'était comme s'ils avaient été bloqués par une force invisible, les empêchant de faire quoi que ce soit. Sur le coup, j'avais trouvé ça étrange qu'ils ne fassent rien mais j'avais d'autres choses plus importantes à me préoccuper. Et si c'était moi qui avais fait ça ? Ça n'avait tenu que quelques secondes mais je pourrais travailler ça pour le faire tenir plus longtemps.

Et puis il y a eu mon altercation avec KF186, à qui j'ai obligé à m'obéir. Elle s'était exécutée comme un pantin, son corps ne réagissant plus qu'à mes paroles et non les ordres de son cerveau. Même si ces derniers jours j'ai découvert que je suis capable d'obliger une personne à agir selon ma volonté, je ne l'ai fait que quand je me suis sentie en danger, j'ignore si j'arriverai à le refaire en étant plus calme. Mais j'ai l'impression qu'il y a plus que ça

Au bout d'un bon quart d'heure passé sous l'eau, je sors de la douche et vais m'habiller. Je choisi un pantalon et un haut noir avec une veste rose poudré et des chaussures blanches, le tout le donnant un look chic et décontracté. Je brosse rapidement mes cheveux et ne prends même pas la peine de me maquiller, je me préfère au naturel, j'ai l'air moins, disons... fausse.

Je me rends ensuite à ma première leçon de savoir-vivre dans le grand salon où Esma m'attend déjà. Ses cheveux gris sont relevés dans un chignon parfaitement exécuté, sans aucun mèche rebelles, et porte un joli tailleur bleu marine. Quand elle me voit arriver, elle m'adresse un large sourire. Cette femme respire la joie de vivre.

-Madame, je vous attendais ! Elle s'exclame en s'avançant vers moi, toute pimpante. Monsieur Merliez ne vous en a pas fait trop baver j'espère.

-C'était exténuant, j'aurais à coup sûr des courbatures demain, je lance en fermant la porte derrière moi. J'espère que vous serez un peu plus tendre avec moi.

Elle se met à rire et prend ma main pour m'amener au milieu de la pièce.

-Il n'a jamais été très doux quand il s'agit de se battre, elle ajoute, je me suis épuisée à ce qu'il y aille plus doucement mais de toute évidence, ça n'a servi à rien. Enfin bon, plus de coups pour aujourd'hui, je vais faire de vous une dame ! Qu'avez-vous déjà appris ?

Je cherche un instant dans ma mémoire à la recherche de quelque chose que le Centre aurait pu m'enseigner et qui ressemble à de bonnes manières, mais de toute évidence, nous apprendre ce genre de choses n'était pas leur principale préoccupation.

-Ma mère avait engagé quelqu'un qui m'a appris à marcher avec des talons, je commence, pour le mariage. Et puis Jacen m'a fait danser mais je dois vous avouer que je ne suis pas vraiment douée.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant