Chapitre 29

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Ça fait plus de deux heures que je cherche à dormir sans y arriver. Je me tourne et me retourne dans l'espoir de trouver une position si confortable que je m'endormirais immédiatement. Sauf que je sais pertinemment que ça ne se passera pas comme ça. Il y a trop de trucs auxquels je n'arrête pas de penser et c'est ça qui m'empêche de dormir, j'en suis consciente. Il suffirait que je n'y pense plus, que je fasse le vide dans ma tête et tout ira mieux. Mais comment oublier autant de problèmes.

Je me retourne pour la millième fois et fais face à l'imposant dos de Jace. Ça fait une semaine qu'on ne se parle seulement si nous y sommes obligés. Le pire c'est qu'il n'a même pas essayé de s'excuser. Sa respiration est lente et paisible, signe qu'il dort. Je le regarde attentivement, parce que je n'ai rien à faire d'autre. La faible lueur de la lune passant au travers des volets illumine certaines parties de son corps et le rend encore plus impressionnant qu'il ne l'est. Ses côtes bougent lentement au rythme de sa respiration. Ses cheveux noirs et légèrement bouclés sont étendus sur son oreiller. J'ai juste une envie, passer ma main dedans. Puis la partie vexée et têtue de moi-même me l'interdit.

Je me tourne une nouvelle fois de sorte à ce que l'on se trouve dos à dos et essaye de penser à autre chose, mais à quoi ? À notre dispute ? Non. Les renégats ? Certainement pas. La tonne de choses que je dois faire demain ? Encore moins. Au fait que le Centre n'a toujours pas débarqué et que c'est plus qu'étrange ? Pourquoi je leur accorderai ce privilège ? J'ai eu ma dose pendant dix-huit ans, je peux m'en passer quelques mois, voire années se serai mieux. Non, le meilleur serait que je n'entende plus jamais parler d'eux et qu'ils me fichent la paix une bonne fois pour toute.

Quand je pense qu'Adrian est toujours coincé là-bas et y finira certainement ses jours. Non, je ne laisserai pas ça arriver. Ils n'ont pas le droit de séquestrer des personnes comme ça sous prétexte qu'elles sont différentes. J'ai pu en sortir, les autres le feront aussi. Je ne peux pas les laisser dans ce lieu horrible à se faire torturer, surtout pas Adrian qui a toujours été là pour moi. Je ferai tout pour le libérer.

Je me mets ensuite sur le dos et une grosse vague de chaleur s'empare de moi. Je pousse la couette et passe une jambe par-dessus pour attraper un peu de froid jusqu'à ce que je réalise qu'il peut y avoir quelqu'un d'autre dans cette pièce qui pourrait venir prendre ma jambe. Alors je remets la couette sur moi, on ne sait jamais. Et puis de toute façon, j'avais froid aux pieds. J'essaie de me caler avec la couette et grogne parce que je ne trouve aucune position confortable.

Je jette un rapide coup d'œil vers Jace qui dort toujours. Fais chier. Puis je me mets à regarder le plafond. Peut-être que si je le fixe sans rien faire d'autre, la fatigue aura raison de moi.

Soudain, j'entends un bruit étrange. Comme si quelque chose tombait sans cesse sur les volets et le balcon. Je cherche alors ce que ça pourrait être mais je n'ai jamais entendu un tel bruit. C'est alors que je réalise quelque chose. Ce ne serait pas... si ! Je me relève d'un coup et fait bouger violemment le matelas. Jace grogne un peu, se met sur le dos et souffle, se trouvant entre le sommeil et l'éveil. Tant pis si je le réveille, il n'avait qu'à ne pas dormir. Je saute alors rapidement du lit, me précipite à la fenêtre et regarde entre les volets. Oui, c'est bien ce que je pensais !

-Il pleut !

J'ai lancé ça tellement fort que Jacen se réveille en sursaut et semble chercher le danger, encore à moitié endormi. Je m'éloigne de la fenêtre et cours à l'extérieur de la chambre. Le couloir est sombre et vide, tout le monde dort. Je me précipite vers les escaliers, les descends à toute vitesse et me dirige vers la porte d'entrée. Les deux majordomes qui sont d'ordinaire devant pour l'ouvrir ne sont pas là, ils sont certainement en train de dormir. Je m'empare donc des poignées de la grande porte double et l'ouvre.

RF192Où les histoires vivent. Découvrez maintenant