Chapitre 1 L'accident

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Angel, je m'appelle Angel DAVIS. J'étais un homme comblé, j'avais un boulot à responsabilités dans l'import/export, où je gagnais plutôt bien ma vie, une merveilleuse famille, tout me souriait... Je parle désormais au passé car tout a volé en éclats ce satané soir où je pris le volant malgré la fatigue. Jamais je n'aurai imaginé que ce soir-là, je deviendrai le responsable de mes malheurs en perdant ce que j'avais de plus cher. Depuis, la descente aux enfers... La dépression, la boisson, la rue. Tout n'étais que noirceur et néant dans mon existence après cet accident jusqu'au jour où je l'ai rencontrée, ELLE.

Ce fut comme une renaissance, MA RENAISSANCE.

Vingt trois heures, je traîne comme tous les soirs dans le même quartier de Manhattan où la misère côtoie la haute bourgeoisie et le luxe décadent. Grelottant de froid en ce mois de janvier, j'essaie de me réchauffer comme je sais si bien le faire en ayant déjà descendu toute une bouteille de Whisky. Mais malgré cela, le froid me transperce le corps tels des dizaines de couteaux. M'approchant de la Street Subway Station, je décide de me diriger près de la plaque de métro qui m'apportera un minimum de chaleur pour passer la nuit sans mourir transi de froid. Traversant la cinquante septième avenue, je suis surpris par des phares et ne parviens pas à éviter le véhicule qui me percute de plein fouet. Puis, plus rien, le trou noir. Je me réveille trois jours plus tard dans un lit d'hôpital, courbaturé avec un sale mal de crâne et pour couronner le tout, le bras dans le plâtre ! Sachant que je n'ai pas les moyens de régler les frais hospitaliers, je décide de ficher le camp au plus vite et tente de me lever. Mon corps semble peser une tonne et tout ce que je parviens à faire, c'est de m'affaler par terre comme une merde.

- Monsieur ! S'écrie une grosse infirmière en me voyant au sol. Vous ne pouvez pas vous lever ! Dit-elle en tentant de me relever tant bien que mal et de me rallonger sur mon lit.

- Mais... Mais... Que m'est-il arrivé ? Depuis combien de temps suis-je ici ?

- Du calme, du calme, je vais appeler le médecin, il va vous ausculter.

Que je me calme, elle va bien elle ! J'aimerai bien la voir à ma place ! Je me réveille sur un lit d'hôpital, ne sachant pas ce qu'il m'est arrivé, ni depuis combien de temps j'y suis et je n'ai pas la moindre idée de la façon dont je vais pouvoir régler les factures que cette hospitalisation va engendrer. Comme si je n'étais pas suffisamment dans la merde avec le pognon que je dois à CRUZ !

Un médecin arrive apparemment ravi de voir que j'ai repris connaissance.

- Ah ! Je vois que vous allez mieux ! Je me présente, Docteur GARRET. Vous souvenez-vous de ce qu'il vous est arrivé ?

- Non, je n'en ai pas la moindre idée. Tout ce que je me souviens, c'est des phares m'éblouissant...

- Et bien, et bien, est-ce que vous vous rappelez au moins de votre nom ?

- DAVIS, Angel DAVIS. Depuis combien de temps suis-je ici docteur ? Dis-je un brin angoissé de connaître le diagnostic de mon état.

- Du calme, Monsieur DAVIS. Vous êtes ici depuis trois jours, une voiture vous a renversé. Vous souffrez d'un traumatisme crânien qui a engendré une perte de connaissance qui a duré trois jours et votre humérus droit est fracturé.

- Oh bordel ! Mais quel est le chauffard qui a pu me mettre dans cet état-là ?

- Je ne suis pas en droit de vous le dire Monsieur DAVIS, sauf si vous voulez engager des poursuites. Tout ce que je peux vous dire, c'est que la personne a réglé l'intégralité de vos soins hospitaliers.

- Non, non, pas de poursuites. Tout ce que je souhaite, c'est partir au plus vite d'ici.

- Je vous le déconseille fortement Monsieur DAVIS, par contre, je ne pourrai m'y opposer si c'est vraiment ce que vous souhaitez.

- Ne vous inquiétez pas docteur, j'en ai vu d'autres, et je souhaiterai sortir assez rapidement. Avec tout le respect que je vous dois, je ne porte pas trop les hôpitaux dans mon coeur.

- D'accord Monsieur DAVIS. C'est votre choix. Mais sachez que vous risquez de souffrir de vertiges et de maux de tête pendant encore quelques jours et qu'il faudra revenir dans un mois afin de lever votre plâtre. Vous devez également signer une décharge, sans ça, je ne pourrai vous laisser sortir.

- Et bien, où dois-je signer ?

C'est chancelant que je quitte cet hôpital malgré l'avis défavorable du médecin. Il fait un froid de canard et la faim et la soif commencent à se faire sentir. Je n'ai plus grand chose en poche et je décide malgré tout de jouer le peu d'argent dont je dispose dans un des casinos clandestins de CRUZ afin de pouvoir m'offrir une ou deux nuits au chaud dans un motel. Je sais pertinemment ce que je risque si cette racaille de CRUZ apprend que j'ai à nouveau mis le nez dans une de ses tables de jeux, mais l'état dans lequel je suis ne me permettrai pas de me défendre d'une éventuelle agression dans les rues au combien sinistres de Manhattan. Je décide donc de miser les misérables vingt dollars qui me restent et me rends compte que cette poisse me poursuit encore. Je perds le dernier billet qui m'appartenait ainsi que tout espoir de dormir au chaud. Une fois que les hommes de main de CRUZ me reconnurent, ils me jetèrent dehors sans ménagement en me rappelant ce qu'il risquait de m'arriver la prochaine fois qu'ils me verraient traîner dans les parages. Le froid me saisit trop rapidement à mon goût, et je me mets à chercher un abri de fortune afin de ne pas finir geler. Je parviens à trouver un local à ordures qui n'était pas verrouillé et improvise une couche avec des cartons trouvés dans les poubelles. Mon bras me fais encore un peu mal et je me dis que j'ai de la chance qu'il tienne le coup avec les roustes que j'ai pris...Je réussis à trouver quelques restes de nourriture afin de combler cette faim qui me tenaille. C'est dingue tout ce qu'on peut trouver dans les containers de ces luxueux buildings. Jamais je n'aurai cru qu'un jour je puisse tomber si bas. Moi qui était un riche homme d'affaire, vivant confortablement... Mais cela n'a désormais plus d'importance depuis que j'ai perdu les deux amours de ma vie. J'ai tout perdu... Je n'ai même pas le courage d'en finir avec la vie, je ne suis qu'un pauvre clodo, non seulement un clodo, mais aussi un lâche. C'est sur ces sinistres pensées que je réussi à trouver le sommeil. Un sommeil ponctué par ces affreux cauchemars, me rappelant ce tragique accident. Je suis réveillé au petit matin par le camion à ordures et par conséquent chassé de mon abri de fortune. Je prends place devant une de ces luxueuses boutiques afin de faire la manche (ce qui n'est pas dans mes habitudes) car il faut à tout prix que je mange un bout. Le manque d'alcool commence à se faire sentir et mon corps me rappelle que je n'ai pas bu une seule goutte d'alcool depuis plus de trois jours. Je sais que ce n'est pas bon pour ma santé, et je me fiche complètement de ce qu'il pourrait bien m'arriver à cause de cette addiction. Une vieille bourgeoise sort de la somptueuse boutique et passe devant moi sans l'ombre d'un égard. Puis, comme prise de remords, elle fait demi-tour et dépose dans ma coupelle un billet de dix dollars.

- Mon pauvre Monsieur, je ne sais pas ce qui vous a mené jusqu'ici, mais je suis certaine que le destin finira par tourner. Vous méritez mieux que ça. Ne perdez pas espoir... Dit-elle en s'éloignant.

Ces paroles au combien inattendues retentirent en moi et me firent malgré tout chaud au cœur. Moi pauvre SDF transparent, à qui personne n'ose jamais adresser la parole. J'aimerai croire en ce qu'elle m'a dit, mais tout au fond de moi, tout est mort et je n'ose croire qu'un jour tout cela puisse reprendre vie. Ca fait bien longtemps que je ne crois plus au destin... Je décide d'aller m'acheter de quoi épancher ma soif et de quoi casser la croûte. Ma journée est rythmée entre sieste et mendicité.


Voilà les loulous !! La partie 1 est finie, promis, je vous mets rapidement la suite, et n'oubliez pas, la petite étoile qui fait toujours plaisir et qui me donne de la motivation ! Bisous !!!






SOON Tome 2 Renaissance "La revoir, mon seul espoir..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant