Chapitre 12 Le revenant

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Partir, je n'ai qu'une idée c'est de partir. Partir loin d'ici, loin d'elle, loin de cet air irrespirable... Je ne parviens pas à croire qu'Anna ai pu me demander de m'en aller. Je sais que je suis un enfoiré et que tout ce qui arrive est de ma faute. Je croyais quoi ? Qu'elle allait m'attendre et m'accueillir à bras ouverts ? Après tout ce que je lui ai fait ! C'est comme si elle s'était construite une forteresse autour d'elle pour ne plus souffrir. Son regard était vide, sans l'ombre d'une émotion lorsqu'elle s'est interposée entre nous deux. Mais je ressens encore la brûlure de sa main portée sur mon torse lorsqu'elle m'a empêchée de faire taire ce pédé de Mark. Sa main m'a laissé comme une empreinte indélébile, ce sentiment m'a tellement manqué depuis tous ces mois, sans aucun contact de sa peau sur la mienne, je n'ai même pas pu lui dire pourquoi je l'ai abandonnée pendant tous ces mois. Lui dire tout ce que j'ai pu endurer, le sevrage, l'éloignement mais le plus dur dans tout ça, ce fut la séparation de l'amour de ma vie. Jamais je ne pourrai me sevrer de son amour, il est si puissant, si obsédant. Jamais je ne pourrai faire une croix sur notre relation, jamais je ne pourrai me passer de cette nana. Pourtant, je fais tout de travers, je sais que ce soir j'ai encore merdé. Mais de la voir auprès de lui, ça m'a rendu dingue ! Elle m'a dit qu'il n'était qu'un ami mais je ne peux m'empêcher de penser que cet enfoiré de Mark éprouve ne serait-ce que le moindre soupçon de sentiments à son égard... Mais je sais qu'au fond de moi, il a raison, si Karen l'avait choisie à ma place, elle ferait certainement encore parti de ce monde aujourd'hui... J'erre dans les rues de Washington à la recherche d'un bar où je pourrai noyer le chagrin qui me ronge. Je m'engouffre dans un bistro miteux et commande un grand verre de whisky. Ma conscience me rappelle que ça fait plusieurs mois que je suis sobre et que je ne devrai pas boire ce fichu verre, mais je balaie d'un revers de la main toutes ces nouvelles résolutions que j'avais prises afin de reconquérir ma belle. Après je ne sais combien de verres, le patron du bar me fou à la rue afin de pouvoir fermer son commerce. Je déambule dans les rues, ne sachant où aller et finis par atterrir étrangement devant un lieux qui m'est tout d'un coup familier. Je peux lire sur le grand écriteaux Cimetière central de Washington. Mes anciens démons reviennent alors à la surface et me poussent à rentrer dans cet endroit au combien rempli de douloureux souvenirs. Je me souviens parfaitement de l'allée où la tombe de Karen et Lilly se trouve, même si mon corps est imbibé d'alcool. Plus que deux pas et je me retrouve devant la dernière demeure où mon petit ange et Karen reposent. Comme une putain de larve que je suis, je finis par m'affaler sur le marbre en fondant en larmes à la vue de la photo de ma famille.

- Pardon ! Je vous demande pardon ! Je n'ai pas su vous protéger ! Dis-je entre deux sanglots. Je ne suis bon à rien ! Je n'arrive même pas à la rendre heureuse à elle non plus !

Je dois avoir l'air vraiment pitoyable, pleurant comme un taré devant la photo de ma famille, saoul comme jamais, criant à l'injustice que moi seul ai pu engendrer. Sans m'en rendre compte, je finis par m'endormir, là devant la dernière dépouille de mes bien-aimées. Je fais d'étranges rêves où Karen et ma petite Lilly viennent me rendre visite et où ma femme me dit qu'elle me pardonne, que je n'étais en aucun cas responsable de ce qui leur est arrivées. Qu'elle est heureuse où elle est et qu'elle veut que je me reprenne. Qu'il faut à tout prix que je refasse ma vie, que je mérite moi aussi au bonheur avec Anna. Puis, c'est dans un brouillard épais, qu'elles s'éloignent de nouveau de moi, me laissant seul à genoux désespéré... Je suis réveillé par quelqu'un qui me sort de cette étrange nuit et m'aperçois que l'homme qui se trouve en face de moi n'est autre que le père de Karen.

- Angel ? Mais... C'est bien toi ! Mais que fais-tu ici ?

- Arthur !

J'ai beaucoup de mal à reprendre mes esprits étant donné que mon cerveau est encore un peu imbibé à cause du nombre de verres que j'ai pu boire la nuit dernière. Mais je reconnaitrai ce visage entre mille et ce n'est autre que mon beau-père qui se trouve devant moi.

SOON Tome 2 Renaissance "La revoir, mon seul espoir..."Où les histoires vivent. Découvrez maintenant