L'espérance

16-Le désarroi

Point de vue d'Éline :

Je n'en revenais pas, après m'avoir dévoilé tout ça, après m'avoir presque ouvert les yeux, il me laissait comme ça, juste après avoir lâché cette bombe entre mes mains, il me laissait tout simplement la décision.

C'est avec la plus grande incertitude, et les plus grands doutes possibles et inimaginables, que pouvait ressentir une personne vivante, qu'il m'avait fait sortir de ce donjon, qu'il m'avait fait franchir les escaliers, et la bibliothèque, pour arriver dans la salle à manger, ou nous attendait comme si de rien était, un repas chaud et fraichement servi.

Pendant que Romain prit place, je le regardais incrédule, et c'est seulement quand il me dit de prendre place pour venir manger, que je sortis de ma torpeur, puis comme sur pilote automatique, je pris place pour manger. Pour tout vous dire je ne savais même pas ce que je mangeais, je le mangeais c'est tout, bien qu'il me semblât que c'était de la purée, j'étais loin mais vraiment très loin d'en être certaine.

Romain n'était pas décidé non plus, à m'aider à sortir de cette torpeur paralysante, car il était déjà en train de m'informer, qu'il ne fallait pas tarder ce soir, car il était déjà 22h, et que demain, je devais me lever à 6h, pour pouvoir enfin reprendre les cours avec les autres à 7h30 tapantes ! Génial n'est-ce pas, mais ce n'était pas tout, car il en rajouta une couche, en m'apprenant que de 17h45 à 19h45, je devrais en plus, rattraper les deux mois de cours que j'avais manqué depuis la rentrée, qui avait eu lieu en Septembre dernier, et ce jusqu'à ce que je n'aie plus du tout de retards, voir même jusqu'à ce que j'aie de l'avance !

Et en attendant que je prenne ma décision, il me traitera comme tous les autres élèves, sauf que suite au derniers événements, je suis désormais considérée, comme une élève récalcitrante. Notamment compte tenu des nombreuses punitions, que j'ai déjà réussi à obtenir depuis mon arrivé, à savoir qu'en moins de trois malheureuses semaines, j'avais déjà réussi à battre le record de punition décerné à un élève au sein de cette pension, entre autres à causes de la tentative de piratage, mais aussi à cause de ma tentative de fuite infructueuse. Ce n'était pas vraiment une tentative de fuite, mais plutôt une tentative de suicide, cependant je lui étais quand même reconnaissante, de faire comme si c'était une simple tentative de fuite.

Je serais désormais donc, sous l'étroite surveillance, d'aux moins deux gardes, ou d'un supérieur, comme le général Romain, le colonel Thomas, le commandant Nathan, le Capitaine Jérémy, le lieutenant Simon, ou encore le major George.

Pour le moment, je n'avais le droit à aucun privilège, comme me promener librement, ou faire partie d'un club, et surtout je n'avais pas le droit de rester seule le moindre instant. En plus je vivrais sous son étroite surveillance, mais je devrais toujours le vouvoyer, et l'appeler Général, ou Général Romain, notez bien qu'il me laissait un peu de choix quand même, comme c'est généreux de sa part, génial n'est-ce pas...

Et Enfin je dormirai dans sa chambre, sur le petit lit loin de la porte, qui restera fermé à clef pendant la nuit. Mais ça, il ne me l'avait précisé, qu'à partir du moment, où nous étions entrés dans sa chambre, j'étais un peu déçu, voir triste, car je me sentais si bien et rassurée dans ses bras, mais je comprenais que mon jeune âge lui fasse peur, et qu'il me laisse, le temps de prendre ma décision seule et sans contrainte à tête reposée. En plus je devais trouver les mots et lui prouver que j'étais absolument certaine de mon choix...

J'étais en train de réfléchir à tout ça sous la douche, qu'il m'avait permis de prendre avant d'aller me coucher. Il m'avait également précisée que j'aurais pu la prendre demain matin si j'étais rapide, car les petits déjeuners au réfectoire, n'étaient servis qu'à partir de 6h30, jusqu'à 7h. Je voulais lui rétorquer, que je ne prenais jamais de petits déjeuners, mais avant même que je ne prononce cette phrase, il m'avait devancée, toujours avec son regard sévère, en m'informant que tous les élèves de cet établissement mangeaient trois repas par jours, et que je ne faisais pas exception à la règle, je vis bien que c'était non négociable, mais je ne mangeais vraiment rien le matin, j'avais donc la très nette impression, que j'allais devoir me forcer...