31-Drôle de querelles

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Point de vue d'Éline :

Après avoir fait ma promesse à Romain, que je sentais dorénavant un peu plus rassuré, et que je voyais définitivement reprendre toute son assurance ; il se décida enfin à laisser un peu de place à George, qui commençait gentiment à s'impatienter. Cependant même si Romain s'était décalé pour laisser George m'ausculter, ce n'était pas pour autant qu'il enleva sa main gauche du masque que j'avais sur la tête, au contraire j'avais même la désagréable impression qu'il voulait me le coller au visage. C'est ainsi que je commençais très sérieusement à me demander, si je n'allais pas finir avec la marque indélébile de ce maudit masque, quand le Général Romain se sera enfin décidé à retirer sa main.

George quant à lui, ne se gêna pas le moins du monde pour asséner à Romain un regard noir qu'il ignora effrontément. Ce qui déclencha le fou rire immédiat de Thomas, qui manqua de tomber du minuscule tabouret en fer sur lequel il reposait, et qui semblait pouvoir se casser incessamment sous peu, surtout face à la tonne de muscle que représentait le colonel. George en revanche n'avait vraiment pas l'air de trouver ça drôle, car il s'empressa de retourner son regard noir initialement porté sur Romain, pour fusiller Thomas à son tour. Malheureusement ce dernier n'avait pas l'air beaucoup plus effrayé que Romain. Ce que je comprenais difficilement, car même derrière son énorme gentillesse, bonté, et tolérance, je n'aurais pas aimé être la cause d'un tel regard, ni même voire un jour George en colère. Le tabouret de Thomas avait l'air d'accord avec moi, car il décida de céder au moment même où George déchaîna son regard foudroyant sur Thomas. Cette chute eu au moins le mérite de couper le fou rire de Thomas, cependant ce fus au tour de Romain de le récupérer, en partie à cause de la chute de son meilleur ami. Dommage que ce pauvre George me paraisse aussi désespéré par ces deux énergumènes, car la situation était quand même bien risible. Je pouvais néanmoins tout à fait le comprendre, car il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Mais d'un autre côté j'étais contente de les voir si heureux, et ça me permettait également de mieux comprendre la complicité, de ces deux amis fraîchement réconciliés, ce qui en était encore plus touchant.

—Thomas arrête de faire le zouave tu veux, tu as eu de la chance de ne pas tomber sur ta blessure, et je n'ai pas envie de refaire ton bandage de ton bras gauche toutes les deux minutes, il ne faut que tu prennes cette nouvelle luxation à la légère parce que je te connais et vu ton caractère turbulent tu seras de retour à l'infirmerie d'ici ce soir !

Cette nouvelle affirmation de George fit encore plus rire Romain qui arrivait quand même à maintenir le masque à oxygène sur ma tête, tout en se tenant le ventre de sa main droite plié en deux dans un fou rire incontrôlable. Je ne savais vraiment pas comment il faisait pour réussir cet exploit, mais au moins ça avait arrêté le fou rire de Thomas.

—George ce n'est même pas vrai ! Et Romain arrête de rire comme une andouille, dois-je te rappeler que c'est de ta faute tu vas voir quand je serais rétabli je te mettrai la raclé de ta vie !

Les paroles de Thomas furent comme un coup d'épée dans l'eau voir pire, je crois même que ça avait réussi à encore plus accentué le fou rire de Romain, qui eu toute les peines du monde à lui répondre :

—Dans... dans... tes ... r... rêves... oui !

Après sa phrase je pu même voir des larmes de joie inonder son magnifique visage. Mais en tout cas ce que j'aimais le plus c'est de l'entendre rire, un rire rauque et viril, joyeux et presque contagieux qui me faisais chaud au cur.

—Ouh je ne sais pas ce qu'il me retient de lui déboîter l'épaule à lui aussi !

Après ses dires, Thomas profita du fou rire de Romain et de sa négligence, pour se lever prestement et essayer de l'atteindre dans son moment de faiblesse, mais George s'interposa heureusement, alors que Romain était encore trop occupé à rire. J'étais vraiment en train de me demander s'il allait s'arrêter un jour, ou au moins lâcher mon masque pour que je puisse enfin l'enlever. George en profita alors pour mettre Thomas dehors sans plus de cérémonie, et se tourna enfin vers Romain toujours hilare, rigolant, et pleurant sans plus aucune discrétion.

L'espéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant