Point de vue de George :
Suite à la sortie de Romain et Thomas de mon bureau, je me retournais enfin vers Éline, qui paraissait malheureusement toujours aussi apeurée.
-Éline je t'en prie calme toi, je suis persuadé qu'à chaque problème existe une solution, et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir, pour que tu retrouves ta jolie voix ! Je n'en doute pas et toi non plus, tu ne devrais plus en douter.
Malgré son regard perplexe je continuais sur ma lancée :
-Éline toi et moi nous savons très bien que ce n'est pas un problème physique, mais plutôt psychique, consciemment ou inconsciemment, c'est toi ou ton subconscient, qui a décidé de ne plus parler, afin de pouvoir te protéger. Il faut juste que tu comprennes, que tu es enfin en sécurité, crois-moi tu n'es plus en danger, tant que tu restes dans l'enceinte de cet établissement tu n'es plus en danger Éline !
Elle baissait la tête, il y avait quelque chose qui la bloquait, elle était encore en milieu hostile, ou en tous les cas, elle ne voulait pas le voir comme un endroit sûr... Maintenant il fallait juste comprendre pourquoi.
Je me rapprochais d'elle en lui montrant ma main pour qu'elle la voie, puis je la posais presque sur son épaule, elle acquiesça légèrement, alors j'en profitais pour la poser complètement.
-Éline ne doute pas, ça prendra le temps qu'il faudra, mais je sais que tu reparleras, n'en doutes jamais !
Je la regardais dans les yeux avec bienveillance, et je devais être persuasif, car elle acquiesça avec une petite lueur d'espoir aux fonds des yeux.
-Je t'en prie Éline, nous n'allons pas rester debout toute la journée, choisis une choisit une place, nous serons plus à l'aise pour parler d'accord ?
Elle acquiesça de la tête et alla choisir une place, bien sûr elle ne se mit pas sur le divan, ce qui ne m'étonnais pas vraiment, elle préféra choisir le fauteuil que je prenais d'habitude quand je parlais avec un patient, au fond de la pièce avec une vue d'ensemble sur celle-ci.
Ce n'est pas bien grave, et à mon tour je m'assis sur le fauteuil juste en face d'elle, sans mon carnet bien évidemment. En fait je n'en n'utilisais pas, tout simplement parce que je n'aimais pas ça, et en plus de ça ne m'aidait pas du tout à mettre mes patients en confiance, ce qui est tout à fait compréhensible, je n'aimerais pas non plus parler à quelqu'un, qui décortique et reporte sur un carnet tout ce que je lui confie.
Et puis je pouvais bien retenir ce que quelqu'un me disait, sans avoir à le retranscrire immédiatement sur un carnet. Mais surtout je ne voulais pas manquer les micro expressions, que les personnes laissaient transparaître inconsciemment, ce qui me permettait d'en apprendre plus, qu'elles ne voulaient bien me dire. Dans le cas d'Éline, je suis bien content de savoir les repérer, car aujourd'hui je ne pourrais m'appuyer que sur ça avec elle.D'ailleurs elle s'assit en indien les bras croisés, ce qui me montrait qu'elle était loin d'être détendu, et qu'elle se sentait encore en milieu hostile, fermée inconsciemment à cette conversation qui pourrait lui faire du mal.
Je m'assis quant à moi face d'elle dans le même fauteuil mes deux bras sur les accoudoirs.
-On va commencer simplement Éline, je te demande d'essayer répondre franchement à mes questions fermées, comme cela, nous pourrons avancer tranquillement, mais si vraiment une question ne te plait pas, ou que tu ne peux pas répondre secoue vivement la tête négativement, je comprendrais, d'accord ?
Elle acquiesça, et j'hochais positivement la tête en retour.
-Bien, commençons simplement Éline, ton mutisme est-il volontaire ou involontaire ? Même si j'ai déjà une petite idée sur la question, vu ta réaction de tout à l'heure.
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L'espérance
RomansaÉline a toujours été seule, ses parents ne se sont jamais occupé d'elle, et le jour de la remise des brevet mention très bien, ils ne sont même pas venu. Éline a depuis péter un câble, ses parents décident alors de l'abandonner dans une école milit...