L'espérance

35-Être soi-même

J'essayais en vain de me débattre alors que je savais déjà que c'était perdu d'avance, malheureusement je ne voyais aucunes autres solutions, car il m'était impossible de faire ce qu'il me demandait. Cependant je n'avais pas vraiment le choix, car il avait déjà réussi à m'emmener sans que je ne m'en rende compte à mon point de départ. Juste devant le plateau que j'avais délaissé il y a peu. Il me força ensuite à m'asseoir tenant fermement mes épaules pour que les seuls gestes que je puisse faire soient de manger. Je restais figée encore une fois devant le même problème et mon ventre n'avait toujours pas l'air prêt à accueillir quoi que ce soit. Mais Romain ne l'entendait pas de cette manière :

— Je t'avais pourtant prévenu Eline, et ce devant témoin, pourtant tu as choisi de me désobéir volontairement, et en plus en semant les gardes que je t'avais attribué pour ta propre sécurité ! Je ne sais pas pourquoi tu fais ça, mais en fuyant et en refusant de manger, tu te laisses mourir, et ça il en est hors de question ! Tu m'as fait une promesse et je t'en ai également faite une, donc je ne te lâcherai pas et sil faut pour ça que nous y passions toute la journée, nous pouvons le faire. Cependant je ne t'en laisserai pas le temps car nous avons encore une conversation importante à avoir tous les deux, donc si dans une heure tu n'as pas fini l'intégralité de ton plateau, j'utiliserai la manière forte !

J'avais senti la déception et la colère dans ses paroles, de plus il avait accentué la pression sur mes épaules pour me faire comprendre l'étendu de sa fureur et de la menace qui pesait sur mes épaules.

Ma tête était baissée et je luttais pour retenir mes larmes, car tout ce qu'il avait dit était totalement vrai, je me laissais mourir, et pire, je le décevais encore

Je combattais l'humidité sur mon visage que j'essayais de faire disparaître silencieusement, puis je prenais ma fourchette avec détermination. Je ferai ce qu'il m'avait ordonné, je réussirai et ce nétait pas cette maudite envie de vomir qui allait me vaincre !

Je pris alors une grande portion de mon plat froid, je ne regardais même pas, j'enfourchais le tout dans ma bouche, sans même prendre le temps de déguster, de toute façon je ne sentais qu'un goût amer. La seule chose à laquelle je pensais était de mâcher et d'avaler, je me concentrais uniquement sur ce processus, qui semblait pourtant si basique, mais qui me paraissait si difficile à cet instant. Ce fus laborieux mais j'arrivais avec difficulté à la dernière étape, cependant le tout se bloqua dans ma gorge, je combattis tant bien que mal le rejet de mon corps, et malheureusement pour moi, cette fois ci je navais pas deau pour maider à faire passer le tout. Je réussi quand même à tout avaler, et alors que je pensais avoir enfin réussi, je fus pris dun haut le cur incroyable qui parcouru tout mon corps, je rejetais alors tout le pauvre contenu de mon estomac dans mon assiette. Mon malaise dura pendant dinterminables minutes, javais tellement mal que mon estomac me brulait en même temps que ma gorge, de plus je sentais avec écurement tous les aliments décomposés parcourir mon palais, je pouvais même sentir des restes de mon petit déjeuner, mais le pire cétait de rendre leau que javais précédemment bu en grande quantité pour faire passer le tout. Je navais pas le temps de mappesantir sur le bruit que je faisais mais jaurais pu parier après coup quon aurait cru un pauvre porc quon égorgeait. Des larmes et des tremblements de douleurs me parcouraient alors que Romain tenait ma queue de cheval et quelques mèches rebelles pour ne pas quelle finissent dans le même état que mon déjeuner. Je ne savais pas comment il faisait pour rester impassible, car toute autre personne normalement constituée se serait éloignée pour ne pas vomir à son tour. Mais non, il restait là à me soutenir et je sentais même une main rassurante caresser mon dos pour me donner de la force.

Je respirais de longues minutes pour me remettre de cette épreuve, jallais ressuyer mes larmes, mais Romain sen chargea avec une douceur et délicatesse profonde qui me laissaient des brûlures de long de mes joues et ce même quand il retira lentement ses mains. Il me fallut quelques temps avant de réagir, je restais absorbée par la force tranquille de Romain et son intense regard bleu-vert.