29-Pour oublier

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Je me dépêchais de poser mon sac, puis je refis ma queue de cheval en quatrième vitesse, j'abandonnais également mon manteau ainsi que mon gilet pour un suit à capuches, avant de me taper un sprint vers le terrain d'entrainement alors que Damien me rappela avec un immense sourire qu'il ne me restait que 5 minutes. Il aurait mieux fait de garder son souffle pour courir, parce que je le voyais à la traîne, tandis que Louis me suivait sans problème apparent.

Nous arrivions pile au moment où Simon s'apprêtait à parler, son regard désapprobateur tourné vers moi, sans pour autant faire le moindre commentaire, parce que j'étais arrivé pile à l'heure.

Nous étions rassemblées sous une sorte de préau ouvert géant, où se trouvait de nombreux espaces de combat, avec au moins 20 sacs de frappes suspendu et tout autant de poteaux de frappes.

Nous faisions un entrainement de base pour nous échauffer, plusieurs tours de pistes, ainsi que divers sprints, mais aussi des montés de genoux, des talons fesses, quelques pompes et des abdominaux. Ce qui était assez drôle c'est que j'étais souvent dans les premiers à finir, ce qui agaçait vraiment Arnaud car à chaque fois il terminait après moi, je le sentis devenir de plus en plus rouge de colère sa fierté venait d'en prendre un coup. Ah ces garçons pleins de testostérones se croyaient vraiment les plus fort, quoique les filles n'étaient pas vraiment mieux, surtout à la vue des regards de haine et de jalousie de Maeva et Lucie.

Je ne me laissais pas déstabiliser pour autant, il était tout à fait normal que je sois dans les premières, car avant je m'entrainais une à deux heures par jours en moyenne, avec une panoplie complète de compétences de combats. Je ne savais pas exactement lesquels, James ne trouvait pas ça pertinent de m'apprendre leurs noms, soit parce qu'il avait peur que je m'en vente, soit parce qu'il n'en voyait pas l'utilité, en tout cas si je n'avais pas fini première je crois qu'il serait directement venu me botter cul lui-même, je n'aurais pas donné cher de ma peau.

Simon arrêta l'entrainement trop rapidement à mon gout, j'aurais aimé qu'Arnaud finisse aussi rouge qu'une tomate, mais pour l'instant il ressemblait plus à un radis j'étais vraiment déçus. Encore plus quand ce fus Arnaud que Simon appela pour une démonstration sur les poteaux de frappes, cette fois se fus à mon tour de sentir le rouge me monter aux joues, surtout qu'il ne donnait pas toute sa force quand il frappait le sac, il n'utilisait que son bras, quel gâchis, en plus Simon le félicitait, non mais je rêve !!! Ensuite il finit quand même par lui faire remarquer que s'il utilisait toute la puissance de son corps en avançant la jambe et en tournant l'épaule ce serait encore mieux. Il n'était pas obligé d'utiliser le « encore », mieux était largement suffisant. Ensuite Simon lui demanda d'essayer d'atteindre avec son pied le haut du poteau de frappes qui devait bien faire la taille d'un homme de 2 mètres de haut, sauf qu'avec le coup qu'il venait de faire, il n'aurait même pas atteint son épaule et pourtant il faisait le paon, alors que tout le monde applaudissait et étaient vraiment étonnées, j'entendis même un : « aucun élève n'arriverait à faire mieux que lui » et ça ce fus la goûte de trop ! Je lâchais un énorme soupir aussi discrète qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Et bien sûr Arnaud m'entendit et se tourna vers moi :

-Tu as un problème la blonde !

-Ce n'est pas moi qui aie un problème le blond, mais toi si tu avais affronté une personne de cette taille-là, tu n'aurais même pas atteint son épaule tu t'en rends compte au moins !!!

-Toi tu ne saurais même pas atteindre sa taille, alors ferme là !!!

Avant même que Simon ait pu me donner son accord, je me retrouvais à coté d'Arnaud, pour le frôler avec ma jambe, avant d'atteindre le haut du poteau avec la pointe de mon pied, sous les yeux ahuris de tout le monde. Les filles arrêtèrent enfin de jacqueter un regard ahuri et dégoutté les transperçaient de jalousie.

-Ça ne va pas la tête tu as failli me toucher pauvre conne !!!

-Tu es juste dégoutté de t'être fait battre par une fille, tu ne risquais rien à moins que tu ais peur de...

Je n'ai pas eu le temps de finir ma phrase que je me retrouvais sur l'épaules d'un Simon en colère.

-Arnaud ton langage ! Éline ce n'est pas la peine de fanfaronner quand on s'entraîne depuis à peu près une dizaine d'années c'est un jeu d'enfant, alors on évite de se moquer des débutant, car je ne suis pas sûr qu'à tu aurais réussi à en faire autant à sa place ! J'ai d'ailleurs bien envie de faire un petit combat contre toi, car moi aussi j'aimerais savoir que ça fait d'être plus fort qu'une personne qui a un niveau inférieur au mien ! Les autres au lieu de rires et bailler aux corneilles, aller faire l'exercice chacun son poteau et le premier que je vois s'arrêter ou que j'entends parler je lui fais faire 50 pompes, à bon entendeur !

Il me jeta sans ménagement sur un tapis de combat et me provoqua du haut de son mètre 80 :

-Alors viens te battre si tu en es capable bien sûr !

Je me levais d'un bond et je tentais plusieurs coups de poings au niveau de la figure du ventre, mais rien ni faisait, j'étais en train d'affronter une montagne infranchissable, j'essayais ensuite avec des coups de pieds en rafale au niveau du tibia et de la figure, mais il les arrêta facilement et profita de mon dernier coup pour retourner la force que j'avais mis dans ma jambe contre moi. Je me relevais une fois de plus et je tapais de toutes mes forces j'essayais même de viser les parties sensibles de son corps, mais il ne me laissa jamais l'atteindre comme c'était frustrant... J'aurais tant voulu me défouler sur quelque chose, j'avais essayé sur lui mais à chaque fois il me mettait par terre en dégradant mes attaques pourtant complexes. J'étais encore si faible, à quoi m'avait servi ces 9 années d'entrainement si c'était pour finir acculer à quatre pattes par terre complètement essoufflé et dégoulinante de sueur, alors que la montagne de muscles et de techniques n'avait même pas bougé de sa place initiale. Des larmes de frustrations perlaient au bout de mes yeux et je tapais contre le sol de fureur et de frustration.

-Tu apprendras Éline que dans mon cours , c'est moi le maître, c'est moi qui décide qui fait quoi et personne ne fais rien sans mon accord ! Je crois que tu as retenu la leçon pour l'avenir, mais de toute façon les cours de combats sont finis pour toi jusqu'à nouvel ordre, aujourd'hui tu vas aller me faire le tour de l'établissement jusqu'à ce que ce que j'envoie un message à Louis ou à Damien pour leur signifier que tu peux arrêter !

Je regardais les autres taper dans leur poteau, et comme j'aurais aimé être à leur place et me défouler moi aussi, j'avais encore perdu une occasion de me taire, mais pourquoi est-ce que je les cherchais tous, pourquoi je faisais toujours tout ce qui était en mon pouvoir, pour me mettre tout le monde à dos, et le pire c'est que je ne savais même pas si c'était consciemment ou inconsciemment, peut-être un peu des deux. J'enlevais mes gants et mes protèges pieds et tibias, brutalement avant de les jeter dans les panières qui leurs étaient réservé.

-Je croyais pourtant que le cube t'avais remis les idées en places, mais on dirait que je me sois trompé !

Je me tournais vers lui et je lâchais la tête baissée :

-Vous ne vous êtes pas trompé lieutenant Simon, je pars courir, comme vous me l'avez demandé...

Je mis mes chaussures le plus rapidement possible, en essayant de retenir mes larmes de hontes.

Mais quand ce fus fait, je partis sans demander mon reste le plus rapidement possible en un sprint continue, je voulais oublier, je courrais le plus vite que je pu. Je ne croyais pas ça possible mais depuis 5 minutes j'augmentais encore ma course sans m'arrêter, mon souffle devint erratique, mais je ne m'en souciais pas le moins du monde, tout ce que je voulais c'était que cette course effrénée me fasse tout oublier, alors que les larmes coulaient encore sur mes joues sans que je ne sache si elle allait finir par s'arrêter. J'allais de plus en plus vite pour avoir mal et oublier mes malheurs, mes conneries, mes provocations et surtout cette perte, qui n'était même pas réelle car je n'avais rien eu de ce qu'il me proposait.

Je ne savais plus très bien combien depuis combien de temps je courrais mais je commençais à voir des points noirs dans ma vision, j'accélérait encore un peu plus pour que le noir m'emporte et que j'oublie tout ce que je ressentais, mais avant que ma vision ne devienne complètement noire, je fus stoppée dans ma course par deux bras fort, j'eu à peine le temps de voir le visage de Romain que le noir que je cherchais tant m'emporta enfin.

L'espéranceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant