- Chapitre Trente -

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[ Trente chapitres ! Plus qu'une petite dizaine et l'histoire sera terminée :) Mais la réécriture sera directement postée, et j'aimerais bien que vous la relisiez car j'ai l'intention de changer quelques trucs ! En tout cas, merci à vous d'avoir lu jusqu'ici, c'est extrêmement important pour moi et je vous en suis reconnaissant.e. Alors merci beaucoup. Bonne lecture, et n'hésitez pas à me donner votre avis :D x ]

Even avait déposé Isak chez lui assez tôt, ce matin-là. Ils avaient convenu que le premier payerait pour les différents endroits où ils passeraient leurs nuits tandis que le second supplierait sa mère pour qu'elle lui donnât de l'argent pour payer le trajet. Elle était avocate, après tout - pour reprendre les exacts paroles de son fils. En ce qui concernait les provisions, ils avaient décidé de faire moitié-moitié.

Alors, dès huit heures, les deux garçons étaient debout et prêts à passer la journée à finaliser les différents éléments de leur voyage. Isak était surexcité - jamais de sa vie n'était-il sorti de sa ville natale - et ça amusait Even. Il était tellement heureux à ses côtés, tellement heures de le voir aussi à l'aise avec lui. Ce n'était pas qu'il n'était pas heureux avant qu'il débarquât dans sa vie, mais quelque chose en lui avait changé, depuis. Tout avait changé. Pour le mieux.

« Bonjour, Monsieur Pettersen ! salua jovialement Even en entrant dans le café qui ne serait pas ouvert aux clients pour une autre demi-heure.

- Even, sourit tristement l'homme d'âge mur. Tu m'as l'air bien heureux, pour un dimanche matin.

- C'est parce que je le suis, admit-il. Quelque chose ne va pas ? Vous n'êtes pas comme d'habitude.

- J'ai hésité pendant un moment à t'appeler pour te l'annoncer, pour que tu évites de te déplacer, avoua son patron, mais j'ai trouvé plus juste de te le dire en personne. Excuse-moi de t'avoir fait perdre ton temps.

- Vous me faites peur, là. Qu'est-ce qui se passe ?

- Je ferme boutique, Even, lâcha-t-il. Tu es licencié. Voici ton chèque. »

Les yeux du blonds s'ouvrirent et se fermèrent plusieurs fois d'affilée. Comment ça, il était renvoyé ? Even baissa la tête pour regarder, incrédule, le morceau de papier rectangulaire que lui tendait Monsieur Pettersen, toute trace de joie subitement disparue de son visage. Il l'approcha une main tremblotante et le prit délicatement. Il releva le regard pour croiser celui de l'autre homme, à travers lequel il pouvait lire du regret, mais surtout de la tristesse.

« Mais p... pourquoi ? Ça fait même pas deux ans que je travaille ici... Vous... Vous pouvez pas fermer alors que les affaires marchent aussi bien... Je comprends pas... bafouilla Even.

- Je sais. Je suis désolé, mais je suis obligé. Quelque chose est arrivé à ma fille et elle a besoin de moi. De façon permanente. Je dois déménager auprès d'elle, elle a besoin de moi. »

L'étudiant ne répondit rien ; il ne fit que détourner les yeux vers le chèque dont les coins flottaient doucement à cause de sa tremblote. Le montant correspondait à quatre mois de salaire. Il avait quatre mois pour trouver un autre travail. Ça ne serait pas bien compliqué, probablement, mais Monsieur Pettersen avait fait tellement pour lui et, comme ça, du jour au lendemain, il s'en allait pour ne plus revenir.

« Pardonne-moi, Even. Je sais que tu as besoin de ce job, mais je suis obligé. Tu sais que ma fille est tout ce qui me reste. »

Le garçon jeta alors un œil son patron - ou plutôt son ex-patron - qui maintint son regard quelques secondes avant de finalement baisser la tête.

« Tu es libre de partir. Va rejoindre ton Isak et sois heureux. Peut-être se reverra-t-on. »

Après ces mots, Monsieur Pettersen tourna les talons et disparut dans l'arrière-salle, laissant Even seul dans la pièce. Il ne savait pas exactement combien de temps il était resté planté là, à regarder l'endroit où, quelques instants plus tôt, se tenait l'homme qui lui avait entre autres permis de poursuivre ses études. En tout cas, il y était resté assez longtemps pour qu'une cliente usuelle n'entra dans le café.

That Boy | EvakOù les histoires vivent. Découvrez maintenant