« Depuis combien de temps exactement me regardes-tu dormir ? »
La voix d'Isak ramena Even sur Terre. Il venait d'être pris sur le fait.
« Je te regarde pas dormir. »
Il nia.
Isak ouvrit les yeux. Even les ferma.
Il entendit un doux rire, rire auquel s'accompagnait certainement un sourire que le garçon pouvait facilement imaginer. Il sentit une main se poser contre sa joue gauche, un pouce caresser lentement sa peau. Ses yeux papillonnèrent au contact. Il aperçut une lèvre inférieure se coincer entre des dents. Il ouvrit entièrement les yeux, alors, et regarda son petit-ami, dont les doigts jouaient encore avec son visage. Il les laissait parcourir l'ensemble de sa figure, partant de sa joue puis attrapant au passage son lobe d'oreille, passant par sa paupière et son nez, avant de repartir vers sa mâchoire et de redescendre vers son menton, pour finalement arriver sur ses lèvres. Son toucher s'y attarda, comme s'il laissait le temps à son ADN de s'y accrocher pour que chaque personne sur cette planète sût que ces lèvres et leur propriétaire lui appartenaient.
Even ne savait pas exactement combien de temps ils étaient restés là, à se regarder, à s'admirer. Il finit par poser sa main sur celle d'Isak, toujours posée sur sa joue, et il la lui retira pour sortir du lit, uniquement vêtu d'un pantalon de pyjama à motif tapis de pique-nique. Il se tourna vers son petit-ami et lui sourit doucement avant d'entrer dans sa salle de bains qui était connectée à sa chambre. Quand la porte se referma derrière lui, il lâcha un soupir, sans trop savoir pourquoi, et il se laissa glisser contre celle-ci. Il était tellement... bien, avec Isak. Il avait l'effet d'une drogue sur son corps, sur son esprit et, d'un côté, ça l'effrayait.
Quand il ressortit de la petite pièce, avec des cheveux mouillés dont quelques gouttes tombaient pour dévaler sa peau et une serviette enroulée autour de sa taille, ce fut pour tomber sur son petit-ami dos à lui, en train de retirer le tee-shirt qu'il avait sur lui pour en mettre un propre. Il n'avait pas semblé le remarquer. Pourtant, quand il s'assit sur le lit pour enfiler une chaussette noire, il tourna la tête dans la direction du blond et sursauta.
« Désolé, je... J'ai juste oublié des vêtements, je... Ouais. »
La main qui ne maintenait pas sa serviette en place faisait des gestes quelconques et ses joues s'empourprèrent. Pourquoi l'avait-il fixé de la sorte ? Maintenant, Isak devait sûrement être gêné...
« C'est... C'est rien, t'inquiète. »
Even osa jeter un œil au garçon. Il surprit ses yeux en train de le regarder, de la même manière que lui-même l'avait regardé à peine une dizaine de secondes plus tôt. Il sentit sa peau chauffer davantage. Isak le regardait. Il fit cependant comme s'il n'avait rien remarqué et se baissa pour ouvrir un tiroir et prendre de quoi s'habiller – il n'allait quand même pas rester couvert d'une simple serviette pour le reste de la journée.
« Je vais m'habiller. » dit-il en se redressant.
Il tourna la tête vers le blond avant qu'il ne pût s'en empêcher et le vit toujours assis sur son lit, dans la même position. Peut-être avait-il rêvé, mais il avait cru le voir baisser les yeux vers ses genoux. Il le regardait vraiment, alors ? Even mordilla doucement sa lèvre alors qu'Isak hochait plusieurs fois la tête. Puis il s'éloigna et retourna dans la salle de bains. De nouveau, il soupira. Que s'était-il passé exactement ?
Une fois que sa tenue fut enfilée et ses cheveux essuyés puis coiffés, Even sortit. Mais sa chambre était vide.
« Isak ? »
Il partit dans la deuxième partie de son appartement et trouva son petit-ami devant l'évier de sa cuisine, rinçant sa brosse à dents.
« Ça t'arrive souvent de te laver les dents dans une cuisine ? Je sais que c'est pas le plus grand appart' du monde, mais quand même. » rit Even en s'approchant de lui.
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That Boy | Evak
FanfictionEven Bech Næsheim était un jeune homme des plus banals : il avait des amis avec qui il aimait traîner, un petit boulot qui lui permettait de payer son loyer et ses études, une ex-petite-amie... Tout allait plus ou moins bien dans sa vie. Enfin, c'ét...