Chapitre 9 - Changbin

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   Je tiens à vous signaler que ce chapitre sera plutôt court par rapport aux précédents, je m'excuse d'avance. Bonne lecture à vous. 😊

Ce lundi matin, en montant sur sa moto noire rutilante, Changbin a les mains qui tremblent. Ça fait des jours qu'il en rêve ! Après trois semaines de privation, il a hâte de retrouver toutes les sensations inégalables que son engin lui procure.

D'un mouvement du poignet, Changbin accélère, dépasse allègrement les voitures puis les distance en un éclair, filant sur l'autoroute. Il roule si vite que la moindre faute d'inattention peut être lourde de conséquences.

Il a promis à son père d'être assidu en cours. Oh oui, il ira bien à son université aujourd'hui, mais pas avant de s'être offert un tour sur sa belle ! Il veut la sentir vibrer sous lui.

Et il se moque de faire cliché, dans ce genre "garçon rebelle à moto". Il n'a rien, vraiment, d'un James Dean moderne, même si cette image de mauvais garçon a l'avantage de faire craquer pas mal de filles.

Il ne s'est pas senti aussi heureux depuis le jour où il a tagué ce message dans l'ascenseur du centre médical.

Là, il a frémi d'excitation comme rarement.

Il se demande ce qu'il ressentira en le voyant apparaître dans le café. Et si il ne vient pas ? Ou si il a décidé d'abandonner son projet de voir un psy ?

Alors, il ne lira jamais ce qu'il a écrit pour lui.

C'est justement cette incertitude qu'adore Changbin. Il retrouve un sentiment qu'il a perdu depuis le jours où, à trois ans, il a débarquer à Séoul avec ses nouveaux parents.
La foi naïve dans le fait que la vie est pleine de promesses.

Il était trop jeune, et il ne se souvient pas avec précision de son arrivé. Il n'en conserve que de vagues impressions, mais sa mère a immortalisé la scène avec sa caméra et Changbin se passe parfois le film.

Il se revoit, petit et maigrichon, courant de pièce en pièce dans la maison, une immense bâtisse blanche qui compte sept chambres, et qui pour lui a des allures de châteaux merveilleux. Quant au parc qui l'entoure, Changbin n'en a jamais vu d'aussi grand. Rien à voir avec la minuscule cour de l'orphelinat.

Son père a un sourire d'une douceur rare. Quand Changbin visionne le film, il se dit qu'il donnerait n'importe quoi pour que son père ait encore un jour ce sourire en s'adressant à lui.

Juste une fois, une toute petite fois. Il voudrait que son père le regarde encore avec ces yeux là.

- Oui, mon petit. Mais appelle-moi papa.
- Papa ! Papa ! Papa !

Pourquoi la vie nous trahit-elle ?
Chaque accélération lui donne l'impression d'oublier.

La fois où son père lui a dit qu'il n'était pas assez bon pour postuler à la meilleure université de Séoul et qu'il préférait lui éviter l'humiliation d'un refus. Il accélère à il oublie.

La fois où il a voulu lui parler de sa passion pour le dessin, et qu'il a ri en appelant ça une lubie. Il accélère.

Toute ces fois où il n'arrive pas à lui dire qu'il l'aime. Il accélère.

Pour ne pas pleurer, il accélère encore et encore. Il se perd, il sait que c'est dangereux, mais il continue sur sa lancée.

Soudain, une image. Il imagine la tête que le garçon de l'ascenseur fera lorsqu'il découvrira son message. Et il ralentit.

Finalement, bien plus que la vitesse, c'est de penser à son petit jeu qui l'apaise.


CHAPITRE 9 TERMINÉ.
On termine sur un chapitre doux haha! On se retrouve demain matin pour la suite. Bonne nuit/journée 💗

Pierre, Feuille, Ciseaux - ChanglixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant