La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)

Chapitre 31 et FAQ 2

Je me relevai d'un saut et sortit dans le couloir, Kai sur les talons. Tous les Déchus s'étaient rassemblés dans le petit salon, regardant de tous les côtés pour essayer de comprendre ce qu'il venait de se produire. Sam tentait de calmer les plus agités tout en gardant un œil sur Priya. Il parut soulager de me voir descendre pour me placer à ses côtés. Je fus à peine au bas de l'escalier qu'une autre explosion retentit à l'avant du manoir.

- Ecartez-vous du couloir, tout le monde dans le jardin, cria Sam pour couvrir le brouhaha extérieur.

Les Déchus, Priya et Kai s'exécutèrent, tandis que Sam me fit signer de rester avec lui à l'intérieur. Mon ami – si je pouvais encore le nommer ainsi – humain ne voulait pas me quitter mais je le poussai dehors avant de fermer la porte derrière lui, et je la bloquai avec une poutre en bois. Cela n'arrêterait pas des explosifs mais bien un humain mécontent.

Sam et moi nous retrouvâmes alors comme au bon vieux temps, côte à côte, prêts à combattre. Il me tendit une épée, qu'il sortait de je-ne-sais-où, et lui-même en dégaina une d'un fourreau accroché à sa ceinture. Je m'avançai à pas de loup dans le salon, puis dans le vestibule, afin de m'approcher de la fenêtre.

La lune était voilée par de fins nuages sombres, tout comme les étoiles, limitant ma visibilité. L'allée devant le petit manoir était percée de deux cratères encore fumants, et un homme se tenait au milieu des trous, le visage baissé. Ses vêtements sombres cachaient sa physionomie, comme s'il voulait passer inaperçu. Avec les explosions, c'était un peu raté pour le coup. Soudain, il leva sa main gauche et une sphère d'un violet sombre, aveuglante, se forma au creux de sa paume. Il se recula légèrement avant de lancer sa boule d'énergie au-devant de la façade. La maison trembla de nouveau et je dus déployer toute mon énergie pour ne pas tomber à la reverse. Sam dut lui aussi se tenir contre le mur pour ne pas se retrouver par terre. L'inconnu leva lors la tête et je fus hypnotisée par ses pupilles violettes, comme ses sphères d'énergie. Un rictus mauvais déformait son visage carré.

- Alors, personne n'ose se montrer ? ricana le nouveau venu d'une voix grave.

Ni Sam, ni moi ne répondirent. Je fis signe à mon complice de retourner dans le jardin, j'allais m'occuper du démon, seule. Il devait absolument faire évacuer les autres, nous étions une des dernières barrières contre une guerre cosmique. À contrecœur, mon ami fit demi-tour et partit en courant dans le jardin. Je pris mon courage à deux main et défonçai la porte d'un coup de talon.

- Amérielle, ça faisait longtemps ! reprit le démon. Pourquoi brandir cette épée, je suis là pour discuter, voyons !

- Je pourrais au moins savoir à qui ai-je l'honneur ? crachai-je.

- À ton avis ?

Il claqua alors des doigts et un énorme pentagramme se dessina sur le sol, auréolé de fumée.

- Azazel, j'aurais dû m'y attendre... soupirai-je. Alors, toujours à la botte de mon cher frère ?

- Je n'emploierais pas ces termes, disons plutôt que j'exécute ses basses besognes, dont celle qui consiste à ramener ton joli derrière en Enfer.

- Va te faire voir !

- Tss, tss, tss, une ravissante Déchue comme toi ne devrais pas parler comme un charretier.

- Azazel, viens-en directement au but au lieu de me complimenter sur ma plastique de rêve.

- D'accord ! Pas besoin de s'énerver. Je veux juste que toi et tes petits copain Déchus me suiviez en Enfer, pour servir mon maître et bla, bla, bla, tu connais la suite du monologue. Oh, et l'âme de ton petit copain humain, aussi !