La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)

Chapitre 44

Nous marchions. Depuis combien de temps, je n'en avais aucune idée, mais ça devait faire un moment étant donné que la nuit commençait à tomber. Il n'y avait rien dans ces fichues plaines, qui s'étendaient à perte de vue. J'avais bien envie de trucider Sam, mais il avait eu le mérite de nous éloigner le plus possible d'Uriel et ses tarés.

Le voyage aurait peut-être été plus agréable si Kai avait daigné m'adresser la parole. À raison, il était très en colère contre moi et se tenait à l'autre bout du groupe, isolé. Priya avait bien essayé d'aller lui parler, pour plaider en ma faveur ou pas, mais il avait refusé d'émettre un seul son. Nous n'avions aucune idée de la direction dans laquelle nous allions. Personne dans le groupe ne savait s'y retrouver grâce aux étoiles, ce qui nous aurait pourtant bien servi. Nous avancions donc à l'aveuglette en espérant tomber sur quelque chose, n'importe quoi, mais quelque chose. Même un vieux cabanon aurait fait l'affaire tant que je pouvais voir autre chose que du blanc, et que je pouvais dormir sur autre chose que de la neige.

Nous pouvions nous estimer heureux d'une chose : nous n'avions perdu personne dans le bazar qu'avait été notre fuite. Tout le monde était arrivé entier, même Kébiel, qui faisait des efforts énormes pour suivre la cadence, soutenu par Jem, qui avait plus de muscles que les autres. Il pouvait bien avoir quelque chose pour lui.

- Amya, ce ne serait pas de la fumée, là-bas ? me questionna Priya, les yeux plissés, me montrant du doigt des volutes au loin.

- Si, je pense bien, m'écriai-je malgré moi. Il y a donc des gens dans cette région pourrie ! Hé ho, tout le monde, direction la fumée, il y a certainement un village, ajoutai-je plus fort.

Nous accélérâmes le pas, remplis d'espoir. Ça faisait vraiment nunuche, mais nous n'attendions qu'une seule chose : de la chaleur et du sec. J'étais épuisée, mes yeux se fermaient contre ma volonté. Sentant la fin de notre marche arriver, je me laissai distancer légèrement par les Déchus pour me retrouver au même niveau que mon petit ami. Enfin, s'il voulait encore de moi après ce que je lui avais fait. Je savais parfaitement qu'il n'allait pas apprécier, mais j'étais persuadée de le faire pour son bien. J'espérais tellement qu'il comprendrait...

- Qu'est-ce que tu veux ? finit-il par soupirer en voyant que je n'abandonnerai pas.

- Te présenter mes excuses, encore, répondis-je. Je suis désolée, je voulais te protéger.

- Tu ne crois pas que je suis assez grand pour me protéger seul ? Je sais que je ne suis pas un ange, un Archange, ni un Déchu, mais je peux me défendre. Je suis ton petit ami, bon sang ! je sais bien que je n'ai pas de pouvoir, mais je veux être là pour t'aider et prendre soin de toi. Tu ne me laisses jamais faire !

- Kai...

- Laisse-moi finir. Ce n'est pas la première fois que je te le dis, c'est toujours la même chose avec toi ! Tu dois toujours être la plus forte, celle qui doit se sacrifier, et tu fais souffrir les gens autour de toi. Comment penses-tu que j'aurais réagi si je m'étais retrouvé ici, et qu'on m'avait appris que tu étais morte ? Je me serais laissé dépérir, Amya. Tu ne te rends compte de rien, à ce niveau-là. Tu penses toujours à te battre, mais jamais à moi, à nous. C'est à se demander si tu as des sentiments pour moi, parfois...

Là, ce fut la goutte d'eau. Je m'arrêtai, les larmes coulant sur mes joues, et pris son visage entre mes mains.

- Si j'ai fait ça, c'est pour te permettre de vivre, idiot. J'avais demandé à Priya de prendre soin de toi. Tu ne te réduis pas à moi, tu peux vivre sans moi, j'en suis certaine, et si j'ai fait ça, c'est parce que je t'aime, je ne voulais pas que tu y restes.

Et voilà, je l'avais sorti, ce fameux « je t'aime ». Moi qui pensais ne jamais le dire à qui que ce soit... Je vis directement qu'il était sans voix. J'avais fait mouche, et j'étais totalement sincère. Il me prit dans ses bras, me serrant contre lui du plus fort qu'il le pouvait.

- Ne me refait jamais ça, c'est compris ? me murmura-t-il à l'oreille. Je t'aime aussi, Amya. Sans toi, je ne sais pas où j'en serais, alors ne me quitte jamais. Je ne te le dirai plus.

Après un denier câlin, nous rattrapâmes les autres aussi vite que possible, main dans la main. Les autres avaient à peine remarqué notre retard, et nous arrivâmes bientôt dans un petit village composé d'une vingtaine de maisons en bois. Quelques personnes marchaient encore sur le petit chemin qui se faufilait entre les chalets et nous regardaient d'un ai apeuré. En même temps, ils ne devaient pas avoir l'habitude de voir débarquer un petit convoi d'étranger dans un plus ou moins bon état. Kébiel devait faire peur à voir. Les visages se pressaient de plus en plus contre les fenêtres au fur et à mesure que nous nous rassemblions autour d'une petite place carrée. Des hommes vêtus d'épais manteau et de bonnets en fourrure sortaient des maisonnettes, certains avec leur fusil à la main. Des torches s'allumaient tout autour de nous, les unes après les autres. Par réflexe, nous nous mîmes en cercle rapproché, prêts à nous défendre, en plaçant les plus faibles derrière nous. Je fis un énorme effort en laissant Kai se placer à mes côtés, me retenant de le pousser avec Priya et Kébiel, bien à l'abri.

Un homme plus âgé et plus costaud que les autres, carabine au poing, se détacha et s'avança vers nous, menaçant. D'un autre côté, ils faisaient tous peur, avec leur fusil et leurs airs bourrus. Il nous débita une courte phrase, en ce qui devait être du russe, mais personne ne comprit. Voyant nos mines déconfites, il réfléchit quelques secondes et s'exprima à nous dans un anglais teinté d'un fort accent russe :

- Que faites-vous ici et que nous voulez-vous ? Vous avez intérêt à me dire la vérité sinon je vous mitraille.

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Bonjour à tous ! Vous avez dû croire que le chapitre n'arriverait jamais, mais il est là, et j'espère qu'il vous aura plu ! J'ai dû l'écrire tard, étant donné que je passe ma journée à étudier pour mes examens, qui arrivent après les vacances de Noël, mais il est là, je voulais absolument vous le publier car c'est malheureusement le dernier avant fin janvier/début février. 

Cette semaine, La mort à portée d'ailes à atteint les 28k vues, c'est énorme, encore merci 1000 fois pour ces votes, ces commentaires, ces lectures, tous les jours ! Quand j'ai commencé à publier sur wattpad il y a de ça un peu plus d'un an, je n'aurais jamais imaginé avoir des lecteurs géniaux comme vous, et vous êtes de plus en plus, ça a pris une ampleur énorme depuis juillet, je n'ai rien compris, mais encore merci <3 

En ce 23 décembre, je vous souhaite en avance de joyeuses fêtes de fin d'année, beaucoup de bonheur, et une année 2019 meilleure que 2018 (même si elle a été géniale, on peut faire encore mieux non ?) :) Pour ma part, je vais tout faire pour respecter les deux, trois résolutions que je me suis donnée, pour rendre 2019 bien meilleur ! :)

A dans un peu plus d'un mois pour la suite, je vous attends au rendez-vous, et encore merci pour tout :)