Chapitre 9 : Démons intérieurs

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Je me levai en sursaut dans le lit, guettant la moindre chose inhabituelle. En voyant le visage de Kai, je compris que c'était lui qui venait de hurler à la mort. Il avait le teint livide et il semblait pris de panique dans son sommeil, comme si on le torturait ou je ne sais quoi. Il tremblait et des gouttes de sueur perlaient sur son front. Sa couverture était tombée en boule sur la moquette grise et les coussins allaient bientôt la rejoindre si son cauchemar continuait. Il murmurait des paroles incompréhensibles, mais je reconnus quelques noms, qui revenaient souvent : Alina, Victoria et Velázquez. Il appelait aussi parfois sa mère, son père, et encore et toujours Alina. Je me demandais qui elle pouvait bien être. 

Je m'assis sur le matelas à côté de Kai et mis ma main sur son épaule nue. Il sursauta et se réveilla d'un bond, menaçant de m'envoyer son poing dans la figure. Je n'y échappai que grâce à mes réflexes surhumains. Il parut surpris de me voir, et il baissa sa main en marmonnant des excuses :

- Désolé, je ne voulais pas te réveiller...

- Pas de souci, répondis-je sur le même ton. Il y a eu plus de peur que de mal de mon côté. Par contre, pour toi...

- Ce n'est rien, juste un mauvais rêve.

- Ah oui ? A ce que je sache, on ne hurle pas en plein milieu de la nuit pour un simple cauchemar. 

Il soupira, passa nerveusement sa main dans ses cheveux et plongea son regard gris dans le mien.

- Je veux bien t'expliquer une partie de mon histoire, mais pas tout, je ne te fais pas assez confiance. Puis, tu risquerais de partir en courant. 

Je hochai la tête, mais je n'étais pas sûre de vouloir tout entendre. J'avais eu ma dose de récits morbides et cruels en étant Archange.

- Je vivais avec ma famille à Denver depuis toujours, reprit-il. On logeait dans un petit appartement, mon père travaillait pour un cabinet d'avocat et ma mère était enseignante au lycée. Ma petite sœur Alina et moi, nous allions encore à l'école primaire à ce moment-là. J'avais à peu près dix ans, et Alina en avait sept. Le cabinet de mon père a fait faillite, à cause d'une affaire présumée de fraude de la part d'un de ses collègues, et tout est parti en sucette. Maman ne ramenait pas assez d'argent pour tout payer, et mon père ne retrouvait pas de travail, sa réputation était fichue. Un jour où il revenait d'un énième entretien raté, il rencontra Victor Velázquez, qui lui promit monts et merveilles. Il était désespéré, et il accepta le job que Victor lui proposait. Il devait juste déposer des paquets dans des endroits mal famés, mais il le faisait pour nous. Il disait que ça ne durerait pas, qu'il retrouverait un travail correct. Comme tu t'en doutes, il n'en a jamais retrouvé, et les paquets devinrent des armes, et peu à peu il tomba sous la domination du trafic de Velázquez, sans espoir d'en réchapper. Maman voulait le quitter, mais elle l'aimait trop, et elle avait peur des représailles du gang. Elle est donc restée, en essayant de nous mettre, ma sœur et moi, à l'écart. Ma sœur a bien continué ses études, mais j'étais plus rebelle, j'allais aider mon père après les cours, et je me suis plus ou moins fait embrigader à mon tour. Je suis tout de même allé à l'université, en littérature. On a continué ce train-train pendant des années, mais il y a quelques mois, mon père est mort dans une fusillade entre deux gangs, et ma mère en a profité pour fuir avec Alina et moi. Ils nous ont retrouvés, et ils les ont tuées avant que je puisse faire un geste. Velázquez les a exécutées comme des chiens, avec une balle dans la tête, sous mes yeux. Je me suis battu et je suis parti le plus loin possible. C'est ce jour-là que j'ai vu quelque chose d'impossible, d'inexplicable, que je ne comprends pas encore tout à fait.

- C'est terrible... chuchotai-je, abasourdie. 

Même après des millénaires, la cruauté me dégoûtait toujours autant, et pourtant j'avais eu vent de centaines d'histoires comme celle de Kai. Je me demandais tout de même ce qu'avait bien pu voir Kai pour qu'il pense plus à fuir qu'à se venger. Si j'avais été dans son cas, j'aurais traqué ce malade pour l'écorcher vif, le plonger dans un bain d'acide, l'écarteler ou faire autre chose de bien douloureux jusqu'à ce qu'il me supplie de l'achever. Bon, j'étais peut-être un peu dérangée aussi. 

- Tu n'as pas envie de les venger ? demandai-je quand-même.

- Si, tu n'imagines même pas à quel point... Mais je n'ai aucune chance contre un monstre pareil. 

Si mon frère psychopathe ne menaçait pas de me botter le train, j'aurais bien aidé Kai. Ça faisait longtemps que je n'avais plus combattu quelqu'un et les hommes comme Victor Velázquez me démangeaient. Je connaissais des démons moins dégoûtants.  

- La roue tourne toujours, continuai-je en posant ma main sur le bras de mon compagnon de voyage.

- Si tu le dis, murmura-t-il sans me regarder. 

Je me fis la promesse de le venger quand Uriel et Lucifer ne chercheraient plus à me torturer. Il ne méritait pas ça, et j'avais clairement les moyens de faire de Velázquez une loque humaine.

Mon Dieu ! Je devenais sentimentale avec ça ! 

- Tu as aussi parlé d'une Victoria, repris-je.

- Une fille du gang qui s'intéressait à Alina, mais ce n'était pas réciproque. C'est elle qui nous a vendus. Elle était amie avec Alina, et elle avait réussi à faire parler ma sœur avant qu'on ne parte. 

- Quelle peste !

Il ne répondit pas. Je vis des larmes perler dans ses yeux, mais il se retenait. Prise d'un soudain élan de compassion, je le pris dans mes bras, un peu comme Mike m'avait enlacée il y a deux jours. Il ne réagit pas de suite, mais il me rendit finalement mon étreinte.

- Merci, Amya, me dit-il. Tu n'es pas si terrible, en fait.

- Non, j'ai mon petit côté ange gardien !

Il me sourit avant de me faire signe d'aller me recoucher. Je retournai dans mon lit et nous nous endormîmes en quelques minutes à peine. 

Le lendemain, le réveil sonna à neuf heures. J'allai chercher les vêtements de Kai à l'accueil, puis je m'habillai avec un jean, un t-shirt et une parka. Nous avions décidé d'aller faire quelques magasins, vu que Kai n'avait rien à se mettre, et que je n'avais pas grand chose non plus. Nous quittâmes l'hôtel vers onze heures et je décidai de conduire, pour une fois. Kai fit tout ce qu'il pu pour garder sa place au volant, mais hors de question que je cède cette fois. J'en avais marre de rester des heures à ne rien faire sur le siège passager. 

Une heure plus tard, je garai la voiture à une station-service pour faire le plein, et Kai en profita pour passer acheter des sucreries. Alors qu'il faisait la file pour passer en caisse, une ombre furtive quelques mètres plus loin attira mon attention. Je sortis prudemment de la voiture et m'avançai lentement vers l'arrière de la station. Seul problème : il n'y avait absolument rien ni personne. Pas un bruit, pas une ombre. Je retournai, sur mes gardes, à la Chevrolet et me remis derrière le volant. Je lâchai un petit cri en voyant un post-it sur le pare-brise, qui disait : Azazel n'est pas loin. Mike

Les ennuis ne faisaient en fait que commencer.

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Bonjour tout le monde ! J'espère que ça va bien :)

J'espère aussi que ce chapitre vous aura plus, et que vous aurez aimé les révélations sur Kai. Encore désolée pour la fin, je sais que beaucoup d'entre vous ont des envies de meurtre avec mes fins sadiques :p

Continuez de voter, de partager, de commenter, ... c'est ça aussi qui me donne la motivation de continuer :)

Je voulais déjà vous prévenir que d'ici un mois, à peu près (dans 5 ou 6 chapitres), je ne saurai plus publier pendant un certain moment, étant donné que je rentrerai en période de bloque et d'examens. 
Autre nouvelle mais une bonne cette fois : cette semaine, nous avons atteint la 75e place du classement fantastique wattpad merci à vous ❤❤❤

Et dernière nouvelle : je publierai le chapitre le MERCREDI et non plus le mardi pour des questions de facilité, j'espère que ça ne vous embête pas :)

Je vous souhaite une bonne semaine :)

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant