Je ne m'étais jamais dit que savoir où se trouvait cette Porte me serait utile. Après tout, pourquoi me serais-je rendue en Enfer alors que mon frère, qui le gérait, voulait ma peau ? Comme disait le dicton, la fin justifiait les moyens.
J'avais fui pendant la nuit, au nez et à la barbe de tout le monde, qui croyait que je faisais le légume et que rien ne pourrait me sortir de la torpeur dans laquelle j'étais tombée pendant trois jours, après l'enlèvement de Kai. J'avais pleuré, hurlé, prié même, mais rien n'y avait fait. Kai n'était pas revenu. Sam et Priya avaient tout essayé pour me rassurer, m'encourager à continuer le combat, mais je n'en avais aucune envie. Ma vie ne tournerait plus qu'autour de mon amour perdu, jusqu'à ce que je le retrouve, ou que je meure en essayant. C'était d'un cliché ! Comme quoi, l'amour vous faisait revoir toutes vos convictions. L'odeur de sa peau, le goût de ses lèvres, la chaleur de ses bras, la profondeur de son regard... tout me manquait à m'en faire mal. Je n'arrivais plus à penser à autre chose. Priya m'avait forcée à manger, mais mon estomac n'avait rien voulu garder. J'étais devenue un zombie, qui ne pensais qu'à une chose : la recherche de cerveau. J'étais à la recherche de mon Kai.
Je pris une grande inspiration et me plaçai au bord de la falaise. Athènes était si belle. Me téléporter jusqu'en Grèce n'avait pas été difficile avec mes nouveaux pouvoirs, qui avaient bien eu le temps de recharger en trois longues journées. J'avais élaboré un plan, bancal au possible, mais qui était ma seule chance de récupérer celui que j'aimais. Il devait fonctionner, sinon, je n'y survivrais pas. Je fermai les yeux, et sautai dans le vide. La mer Egée me tendait les bras, bleue, accueillante, en contraste total avec la noirceur et la débauche sur laquelle cette Porte allait me mener. J'avais toutes les raisons du monde de faire demi-tour et de retourner auprès des miens, mais je n'en avais que faire. Ma capacité de réflexion mise en veille, je heurtai la surface de l'eau. Je me laissai couler dans les profondeurs, incapable de respirer, et je fis appel à mes pouvoirs. La chaleur désormais familière de mon énergie monta en moi, et j'articulai comme je pouvais les quelques mots qui me laisseraient entrer en Enfer. Sum on damnatione. Je suis damnée.
Étant Nephilim, je ne suis pas détectée comme angélique par le sort qui protège la Porte, qui s'ouvre en un énorme tourbillon qui m'avale comme si j'étais un vulgaire sac en plastique. Il me recracha après ce qu'il me sembla être une éternité. Je fus propulsée sur un sol en roche, dur, qui m'arracha une grimace. Ce que ça pouvait faire mal !
Contrairement aux a priori que j'avais, je ne fus pas assaillie par une chaleur étouffante, mais je frissonnai. J'étais dans une espèce de grotte, avec en guise d'issue un long couloir dont on ne voyait pas la sortie.
— Amérielle ! s'étonna une voix suave dans mon dos. Je m'attendais à tout, sauf à toi !
— Lucifer, moi aussi je suis contente de te voir, ricanai-je.
— Oh, mais détrompe-toi, ta visite m'emplit de joie ! Je suis juste... curieux.
Je me tournai vers lui pour le détailler. Il n'avait pas changé depuis la dernière fois que je l'avais vu, au moment de sa Chute. Il avait toujours ses cheveux blonds coupés assez courts, et ses magnifiques yeux d'un ambre chatoyant. Il était le plus bel ange du Paradis, après tout. Le Porteur de Lumière. Sa grande et svelte silhouette s'approcha de moi, et il prit ma main dans la sienne.
— Que puis-je faire pour toi ma sœur ?
— Ne prends pas ce ton mielleux avec moi, je sais que tu ne rêves que d'une chose, te servir de moi dans la guerre contre Notre Père. Je suis prête à faire un marché.
— J'ai comme qui dirait du mal à te croire. Amérielle, la plus rebelle d'entre nous, après moi bien sûr, voudrait s'enchaîner ?
— Uriel m'a pris quelque chose de très précieux, et il est hors de question que je laisse cela entre ses mains.
— Je vois. Qu'es-tu prête à me donner contre mon aide ?
— Des informations importantes. Je sais que certains de tes généraux veulent prendre en main la guerre, contre ton avis. J'ai des noms, des preuves, et je t'aiderai autant que je peux, tant que je ne suis pas enchaînée.
— Tu m'intrigues... C'est d'accord, j'aime jouer. Mais tu n'as pas intérêt à me décevoir. Sinon notre marché tombe à l'eau et tu peux dire adieu à ta « précieuse petite chose » tombée aux mains d'Uriel.
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Bonjour à tous ! j'espère que vous allez bien, et que ce dernier chapitre vous a plu !
Eh oui, voilà que le tome 1 est terminé ! C'est officiellement le troisième roman que je termine, mais le premier dont je suis vraiment fière (j'avais 11 ans pour le premier et 14 ans le deuxième, j'ai beaucoup évolué depuis). Je voulais vous remercier pour tout ce que vous m'avez apporté, vos commentaires, vos messages, vos votes, vos vues, tout cela motive un auteur à s'améliorer, il n'y a pas de doute. Donc un grand merci à vous tous, merci pour votre patience lors de mes retards fréquents ces derniers temps, merci pour tout <3
Comme je vous l'ai dit, je vais désormais commencer ma correction, et entamer le deuxième tome, que je vous partagerai au plus vite (je vous tiens bien évidemment au courant via ce livre!). En attendant, je vous partagerai ma chick-lit, Recherche collaboratrice à tout prix, dès le dimanche 28 avril, date où je ne serai plus embêtée par mes travaux universitaires. Je vous passerai un petit message par ici aussi, bien entendu, comme ça tout le monde est prévenu.
Après correction, j'enverrai ce roman en maison d'édition, donc je ne publierai pas sur wattpad la version corrigée, mais bien le premier jet du tome 2, ne vous inquiétez pas !
Je vous dis encore merci, et j'attends vos retours avec impatience !
A très bientôt,
Charlotte
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La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)
ParanormalAmya est tombée du ciel. Elle a défié l'Autorité Suprême et s'est retrouvée sur Terre. Depuis des siècles, elle parcourt le monde pour éradiquer les Démons, fidèle à sa mission angélique. Elle est entre deux eaux, ni un ange, ni un démon, et ses co...