Chapitre 37

1.4K 187 37
                                    

Ces deux heures furent interminables. C'était une torture de rester à trois mètres de Kai sans le toucher, l'embrasser. J'étais tout de même deux fois plus attentive, pour éviter qu'il se fasse surprendre. Il n'était pas encore habitué à garder une planque de Déchus, ce qui pourrait nous être fatal. Azazel et Uriel étaient tous les deux déterminés à voir nos corps se briser sous leurs tortures, et ça ne me réjouissait pas des masses.

Je fus plus que soulagée quand Elias et Lyna vinrent prendre la relève. Nous rentrâmes dans l'observatoire comme si nous étions de simples amis, et nous montâmes dans notre chambre improvisée. Dès que la porte fut fermée, Kai se jeta sur mes lèvres, me faisant chavirer. Je souris contre sa bouche, et il fit de même. Nous allions pouvoir nous mettre dans notre petite bulle de bonheur jusqu'au matin. Je n'avais aucune envie que ce moment s'arrête.

J'embrassai encore une fois mon petit ami puis fourrageai dans mon sac pour en sortir un pyjama noir et un pull. Je fis signe à mon compagnon de se retourner le temps que je me change et el menaçai de le transformer en petit tas de cendres s'il avait l'audace de se retourner. Il m'avait peut-être déjà vue presque nue quand j'avais été blessée, ce n'était pas le même contexte. Je voulais faire les choses correctement, du moins autant que possible. Quant à lui, il se déshabilla sans plus de cérémonie, laissant uniquement son caleçon. Pour une fois, je ne rougis pas trop, et je m'apprêtai pour aller me glissa dans mon lit de fortune, quand Kai me prit la main.

- Viens dormir avec moi, me demanda-t-il. Juste dormir, dans les bras l'un de l'autre. Je ne sais pas combien de temps on a devant nous avec ces fichus êtres surnaturels, je veux en profiter.

- Je te rappelle que je suis un fichu être surnaturel, pointai-je.

- Tu es l'exception qui confirme la règle. Et tu es ma petite amie. Alors, ça te dit ?

Je hochai la tête et nous nous glissâmes dans son sac de couchage. Ce dernier n'était bien évidemment pas conçu pour accueillir deux personnes, nous dûmes l'ouvrir et l'étaler comme une couverture. Je me collai contre Kai pour ne pas tomber du matelas, et posai ma tête sur son torse. Nous ne dîmes pas un mot pendant de longues minutes, profitant de la situation, qui ne durerait que quelques petites heures. Je n'avais pas envie de dormir, juste de le regarder, de l'embrasser, de le toucher. Mes yeux finirent par déclarer forfait en se fermant d'eux-mêmes, et je me tournai sur le côté. Mon petit ami fit de même, et il m'enlaça étroitement.

- Bonne nuit, me murmura-t-il.

Je grognai une réponse qui devait ressembler à ça et m'endormis sans pouvoir résister.

Nous fûmes réveillés par un fracas dans la pièce. Je sautai hors du lit en attrapant mon épée, que je brandis vers une ombre allongée au sol. Kai fit de même et se plaça à ma droite, son bras passé autour de moi, comme pour me protéger. Je reconnus alors Priya, empêtrée dans son sari orange flash, qui s'était pris les pieds la lanière du sac de voyage de Kai, qui trainait sur le côté.

- C'est bon, ce n'est que moi, râla l'Indienne en se relevant. Je vous dérange à ce que je vois ?

Nous devions offrir un tableau imprenable, lui presque nu, m'enlaçant, et moi brandissant une épée contre mon amie, en pyjama en flanelle.

- Non, non, ça va, marmonnai-je en remettant mon épée au sol. Qu'est-ce que tu viens faire en plein milieu de la nuit ?

- J'ai peut-être trouvé la clé pour comprendre le journal.

- Et ça ne pouvait pas attendre demain ? s'écria Kai.

- Tout doux, Roméo, si je suis venue, c'est pour une bonne raison, pas uniquement pour vous déranger pendant vos ébats.

- On dorm...

- Je m'en fiche de ce que vous faisiez, le coupa Priya. Vous pourriez danser la samba que ce ne serait pas mes affaires, mais nous avons plus urgent sur le feu.

Elle ferma la porte et alluma la lampe sans plus de cérémonie, nous aveuglant au passage. Je sentais que ça allait me mettre de mauvaise humeur pour toute la journée, et le reste de la nuit. J'avais horreur de me faire réveiller comme ça. Elle s'assit sur mon matelas, enroulée dans uen couverture grise élimée qu'elle avait dû trouver dans la pièce commune, qui n'avait pas servi, et ouvrit le vieux carnet devant elle. Je me laissai tomber au sol, suivie par Kai, qui vint se placer derrière moi, m'entourant de ses jambes. Après tout, Priya avait tout compris, nous n'avions rien à lui cacher.

- Regardez, sur ces quatre « i », elle a dessiné des étoiles à la place du point habituel, reprit-elle. En les reliant, elles forment un carré. Je pense que c'est par là qu'il faut chercher.

- À quoi penses-tu exactement ? demandai-je, sceptique.

- À une représentation du ciel. Elle était passionnée d'astronomie, elle connaissait les étoiles importantes comme sa poche, je ne serais pas étonnée que son indice touche à ce domaine qu'elle affectionnait tant.

- Ce n'est pas avec un carré approximatif qu'on va aller loin, bouda Kai.

- C'est pour ça que je pense qu'il y a un autre indice caché, mais je ne sais pas lequel. J'ai cherché après des lettres grecques qui pourraient désigner une étoile, mais je n'ai trouvé qu'un gribouillage qui ressemble à un epsilon, ce qui ne va pas nous aider.

- On est dans un observatoire, il doit bien y avoir une carte du ciel qui traîne quelque part.

- Le ciel c'est grand, nigaud. Si tu crois que vais facilement repérer un carré là-dessus, sans plus d'informations, tu te plantes.

- Attends, regarde dans le coin inférieur, à gauche, il y a des lettres en sanskrit, je crois, signalai-je.

- On peut les traduire par « peg »... Je crois que je sais !

- « Peg » pour Pégase ?

- Exactement, confirma Priya. Cette constellation se repère par un carré, ça colle parfaitement. Par contre je ne sais pas ce que ça veut dire. Qu'est-ce qu'un poney volant vient faire chez les démons ?

J'eus soudain un très mauvais pressentiment. J'avais peut-être une idée... Si j'avais raison, nous étions fichus.

- Amya, ça va ? interrogea Kai. Tu es toute pâle.

- J'ai une idée, que j'espère être mauvaise... répondis-je d'une voix blanche.

- Laquelle ?

- Quatre étoiles, un cheval... Les Cavaliers de l'Apocalypse, murmurai-je.

******

Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien et que le chapitre vous aura plu :) alors, vous attendiez-vous à cette révélation ? Pensiez-vous à un autre démon ? 

La petite surprise que je vous ai promise est en préparation, j'en ai deux en tête, je me tâte encore un peu pour vous faire plaisir au maximum :) je suis assez peu chez moi avec les cours, c'est pour ça que ça prend du temps, mais ça arrivera !

Comme chaque semaine, votez, commentez, partagez ! et si vous avez des questions, n'hésitez surtout pas à les poser, en commentaire ou par MP, je me ferai un plaisir de vous répondre :)

à dimanche prochain !

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant