Chapitre 4 : L'accident

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Ma tête avait heurté le volant à cause de l'impact et elle tournait un peu. Je portai ma main à mon front. Le bout des doigts était couvert de sang, mais rien de bien grave, ça saignait toujours beaucoup pour pas grand-chose à cet endroit. Mon cœur tambourinait encore dans ma poitrine. Bien que je roulais à peine à du trente kilomètres à l'heure, maximum quarante, j'avais perdu le contrôle du véhicule à cause de l'amas de feuilles mortes mouillées, et j'avais fini ma course dans le fossé. Maudit temps d'automne !

Je m'extirpai de l'habitacle pour aller voir la personne que j'avais touchée. Elle était allongée sur le bord du chemin, immobile. Je m'approchai lentement et m'agenouillai près d'elle.

C'était un jeune homme, d'à peu près vingt ans. Il était couvert de terre, le rendant méconnaissable, et il avait lui aussi la tête en sang. Il avait dû se cogner contre une pierre ou une branche dans sa chute. L'impact en lui-même n'avait pas été si violent mais il avait dû être éjecté quand j'avais glissé dans le fossé. Ses cheveux étaient entachés de boue, de sang et de feuilles humides, tout comme son visage. A croire que le destin était vraiment contre moi ! Je plaçai mes doigts contre son cou. Sa peau était si froide que j'eus un geste de recul, avant de replacer ma main. Son pouls était très faible, et il devait être en hypothermie. En même temps, quelle idée de faire un jogging à presque vingt-trois heures dans la forêt ! Je ne pouvais pas le laisser là, je devais faire quelque chose pour lui. Je l'aurais bien amené à l'hôpital, mais ma voiture était certainement fichue, et je ne savais pas où j'étais, je ne pouvais donc pas appeler une ambulance. J'aurais bien contacté Mickaël si je ne jouais pas ma vie ! Une des seules solutions que j'avais était de le laisser sur le bord de la route principale, en espérant que quelqu'un passe rapidement. Non, c'était impossible...

Je me retournai en courant jusqu'à ma voiture pour évaluer les dégâts. L'avant était complètement embouti, mais avec un peu de chance elle roulerait encore quelques minutes, le temps que je trouve une maison qui pourrait s'occuper de lui.

Moui, les solutions n'étaient vraiment pas géniales. Je ne voulais pas laisser ce pauvre garçon à son sort, dans la boue, la nuit. J'étais une Archange après tout, ce n'était pas dans ma nature d'abandonner une personne blessée. Ayant plus de force qu'un Humain, je sortis ma voiture du fossé tant bien que mal et ouvrit la portière droite arrière. Je courus auprès du garçon et je me débrouillai pour le tirer le plus doucement possible jusqu'à mon véhicule. Je le portai et le mis sur la banquette arrière, en essayant de ne pas le couper avec mon épée, que j'avais décidé de mettre à portée de main pour la nuit.

Il était toujours inconscient et seule sa faible respiration m'indiquait qu'il était toujours avec moi. Sa peau était glacée, je n'avais jamais vu quelqu'un avoir aussi froid. La collision contre ma voiture ne risquait pas de le tuer, en fin de compte, mais son hypothermie me semblait bien plus sérieuse. Il sentait le chien mouillé et ses vêtements étaient bons à jeter à la poubelle, déchirés et imprégnés de terre humide. Je pris une grande inspiration et me mis à le déshabiller en vitesse. Je lui laissai son caleçon, trop gênée par la situation. J'abandonnai ses vêtements dans la forêt, il n'allait de toute façon pas les remettre. Son torse était plein d'entailles, pour la plupart superficielles, mais une large balafre s'étirait depuis son nombril et allait se perdre dans son dos. Je pris une couverture qui traînait dans mon coffre pour l'enrouler dedans et déposai ma veste sur lui, en espérant qu'il se réchauffe un peu. Je fermai la portière et m'installai à l'avant. J'allumai le radiateur sur la température maximum et tournai la clé dans le contact. Le moteur cria, me faisant comprendre que je n'allais pas faire des kilomètres. Je repartis en direction de la route principale, en roulant de manière plus prudente cette fois. Sait-on jamais, d'autres idiots se baladaient peut-être dans les bois !

Je me fis alors la réflexion que le garçon qui squattait ma banquette arrière n'avait pas de papiers sur lui. Je n'avais senti ni portefeuille, ni téléphone portable dans son pantalon quand je l'avais déshabillé. J'espérais juste ne pas être en train de sauver un psychopathe, mais son état déplorable me disait tout le contraire. On aurait dit qu'il fuyait quelque chose, mais quoi ?

J'arrivai sur la route au bout d'une dizaine de minutes. Je voulus accélérer mais impossible de dépasser les soixante kilomètres à l'heure sans que la voiture me rappelle à l'ordre. Je quittai la forêt peu de temps après et je ne mis pas longtemps à trouver une petite maison. Je garai la voiture dans l'allée et allai frapper à la porte d'entrée en vieux chêne. Sans grande surprise, personne ne me répondit. Les habitants devaient soit dormir, soit être absents. Je penchai pour la deuxième solution vu qu'aucune voiture n'était stationnée, il y avait simplement une moto. Je crochetai la serrure à l'aide d'une épingle à cheveux et d'un petit coup de pouce magique, la porte s'ouvrit sur un hall sombre et un silence absolu. Je vérifiai rapidement que la maison était bien vide avant d'aller chercher le mystérieux garçon sur ma banquette arrière. Je le portai jusqu'au canapé gris anthracite du salon et l'emballai dans plusieurs couvertures qui étaient soigneusement pliées dans un panier.

Le garçon allait déjà mieux. Sa peau se réchauffait lentement mais sûrement, et son pouls reprenait un rythme normal. Je ne devrais certainement pas appeler l'hôpital, sauf s'il faisait une rechute. Je décidai de le veiller cette nuit puis de repartir dans ma course contre la montre avec Dieu et Satan. J'avais vraiment l'impression d'être un monstre d'égoïsme en faisant ça, mais j'avais trop peur des Traqueurs.

Je fus interrompue dans mes pensées par une voix masculine dans ma tête.

- Qu'est-ce que tu fais, Amya ?

- Je sauve un pauvre gars de l'hypothermie, Mike, pas de stress, je repars demain matin. J'ai vu une moto, je vais rouler avec ça, répondis-je.

- Ne t'attarde pas, les Traqueurs ont trouvé ton appartement à Portland.

- Comment ?

- Ton propriétaire a moyennement apprécié la vitre cassée dans le salon et a déposé une plainte à la police. Désolé.

Je soupirai et coupai la communication avec Mickaël. Le stress m'envahit de nouveau, mais j'avais encore une journée d'avance. Je ne me laisserais pas rattraper si facilement.

Le garçon était toujours inconscient, tel la Belle au bois dormant. Son visage avait repris des couleurs normales et sa tête ne saignait plus. Je m'avachis dans le rocking-chair qui trônait à côté du canapé et m'enroulai moi aussi dans un plaid qui sentait bon la vanille.

Je ne m'en rendis pas compte, mais la fatigue et la douceur de la couverture eurent vite raison de moi. Les événements de ce début de nuit m'avaient épuisée, ainsi que la communication avec Mike.

J'ouvris les yeux en sentant une gêne sur mon cou. J'ouvris les yeux et vis mon squatteur de banquette arrière braquer un pistolet sous ma mâchoire, le regard paniqué.

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Bonjour tout le monde !

J'espère que votre semaine s'est bien passée et que vous avez apprécié ce chapitre, qui commence à entrer dans le vif de l'histoire ! J'ai hâte de voir ce que vous imaginez pour la suite, de connaitre vos impressions, vos idées (qui sait, peut être seront-elles justes ? :p )...

De nouveau, n'hésitez pas à laisser un petit commentaire, à voter, à partager, à ajouter dans votre bibliothèque ou je ne sais quoi encore :)

J'espère ne pas avoir été trop sadique avec la fin, de nouveau :P

Désolée pour le chapitre un peu plus court, j'ai eu une semaine chargée mais je voulais quand même vous donner un peu de lecture :)

A la semaine prochaine !

La mort à portée d'ailes : Fugitive (tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant