19

182 7 1
                                    

5 octobre 2017 :

Je marche lentement dans les couloirs de l'école, boitant et grimaçant de douleur à chaque pas. Mon corps me fait atrocement mal à un point que je n'ai jamais atteint, au point que mon masque de sourire s'effondre à la moindre occasion. Et le froid que je ressens n'arrange en rien mon état.
Je toque à la porte de la salle de musique avant d'entrée pour voir la prof et les trois populaires qui sont en retenue.

- Tient, salue toi, sourit la prof en tournant la tête vers moi. Tu es venu jouer ?

- Ça et voir le son que j'ai fabriquée avec les enceintes, répondis-je en cachant mon mal être. Si je peux.

- Bien sûr, vas-y, m'invite-elle et je m'approche pour m'asseoir sur un siège près de son bureau en prenant ma guitare. Les collées n'ont rien droit de faire de toute manière.

Je ne fais que hocher de la tête en lui souriant brièvement pour la remercier, baissant la tête pour jouer distraitement avec les cordes. Je fais quelques accords en me plongeant malgré moi dans mes pensées. C'est lorsque la prof doit partir pour 20 minutes que je me réveille un peu. Elle me confie l'ordi et menace les garçons de tous les chatiments horribles qu'elle a en réserve avant de partir en leur faisant bien comprendre qu'ils ont intérêt à ne pas bouger ou même parler entre eux.
Je mets donc à l'ordi et branche ma clé USB pour aller dans le fichier où j'ai ranger mon dernier son. Je le trouve et clic dessus en priant pour qu'il n'y pas de changement à faire, mon mal de tête prenant du chemin.
Le son s'élève lentement et je fronce des sourcils en me concentrant. Aussitôt, je murmure les paroles en fermant les yeux et me laisse porter par la musique. Je hoche la tête en rythme en souriant faiblement.
Lorsque cela se finit, je rouvre les yeux en souriant, contente que cela donne un bon résultat.

- C'est pour le boulot ? Demande la prof en revenant.

- Je sais pas, soufflai-je, retirant ma clé pour ensuite lui laisser la place. Je l'ai fait dans la nuit. J'arrivais pas à dormir.

- Pas bien, me dit-elle avec un sourire amusé.

Je ne fais que hausse des épaules, gêner.

- Tu retournes bosser quand ? Me demande-t-elle.

- Demain soir, souris-je. J'ai hâte. Ça fait un moment.

- Mais pourquoi tu ne travaillais plus ? S'inquiète-t-elle. Tu as changer d'avis sur la musique ?

- Non, le maître a simplement décider de me donner congé en entendant parler de ma tante, grimaçai-je. Jamais je changerais d'avis sur la musique, c'est tout ce qui me reste aujourd'hui. Quitte à rester enfermer, je préfère chanter.

- N'empêche que tu devrais sortir plus souvent, me réprimande-t-elle. J'ai entendu dire que tu avais donnée un bon spectacle avec comme compagnons un chat très danseur.

Je rougis automatiquement en me souvenant de ce samedi, cachant mon visage dans mes mains. Elle rigole en voyant ma réaction et je me maudis pour m'être laisser emporter par la musique et chanter à voix haute pendant que Spot s'amuser à tourner sur lui-même.

- C'était pas prévu, gemis-je, mal à l'aise. Je me suis laisser emporter et le chat voulait jouer. Alors j'ai chantée.

- Fait attention, tu vas avoir des fans sur tous les réseaux sociaux, me nargue-t-elle.

Elle rigole encore plus ma gêne dans ma grimace et je détourne les yeux.

- Faut que j'y aille, marmonnai-je.

- Ouais ouais, tu pourras pas fuir longtemps avec ta voix, me dit-elle alors que je me presse de partir.

Je souffle longuement lorsque je suis derrière la porte, la tête me tournant à cause du pique d'émotion que je viens d'avoir.
Je n'aurais jamais penser qu'elle se souvienne du bar dans lequel je travaille depuis l'an dernier, puisque les mois ont passés depuis que j'y suis aller en la croisant pendant mes temps de travaille. Je me souviendrai toujours de mes joues me faisant souffrir tellement elles étaient brûlantes. Elle avait vu une facette de moi que seul les cliens du bar ou présent quand je chante peuvent voir.
Commençant à avoir encore plus mal au corps, je commence à longer les murs pendant que le sol tangue sous mes pieds. Je croise les bras contre moi lorsqu'un long frisson remonte le long de mon dos et je soupire de fatigue, épuiser de cette journée qui ne se finit pas. Étant Mercredi, tous les élèves sont partie lorsque la sonnerie de midi à raisonner. J'ai passer le reste du temps allonger sur l'herbe derrière l'établissement. Puis je suis venu dans la salle de musique généralement occupée par les gens qui sont en retenue et la prof de musique qui est la seule à avoir son après-midi de libre pour les surveiller.

- Mais qui voilà? S'exclame soudain une voix et je me retourne pour voir Lucas et Drake. Ce ne serait pas notre "sauveuse" de chat ?

- Laissez... Laissez moi tranquille, leur dis-je, inquiète de me retrouver seule avec eux depuis ce qu'ils ont fait l'autre fois.

Je commence à leur tourner le dos, mais Drake me plaque violement contre le fer des casiers pour me retenir et Lucas place une main sur mon cou en collant son corps au mien.

- Tu vas me payer la honte que tu nous as mis devant ces trois bâtards, grogne-t-il fortement avec colère contre mon visage.

Je gémis de douleur lorsque sa poigne autour de mon cou se resserre à chaques secondes, empêchant l'air de rentrée dans mes poumons. J'essaie de faire partir son bras pour pouvoir me libérer, mais il est beaucoup plus fort que moi. Même les coups de pied que je lui donne ne lui font rien. Et il en rajoute en me levant du sol de façon à ce que je n'ai plus pied, renforçant la pression sur ma peau. Manquant d'air, je puise sur mes dernières forces pour tenter de lui faire mal au bras de toutes les manières possible avec mes ongles. Mais son regard noir de haine me fait bien comprendre que cela est peine perdu. Mes membres tombent le long de mon corps alors que mes yeux se ferment. Un ricanement me parvient avant que la poigne se relâche soudainement pour me laisser tomber. Des bras me rattrapent juste à temp avant que ma tête ne cogne contre le goudron pendant que j'entends des voixs étouffés hurler, mes oreilles sifflant. Peu à peu, mon audition revient péniblement alors que la personne me lâche un instant en me laissant allongée. Il revient peu de temps après avec d'autre personne. L'une d'elle me soulève avec panique pour que ma tête repose sur ses genoux.

- Putain, dis-moi qu'elle respire ! S'écrit une voix, légèrement étouffée par ma fatigue qui me paralyse.

Quelque chose de froid se pose pas loin de mes lèvres quelques secondes avant de s'enlever.

- Elle respire, mais difficilement, répond une autre. Elle va avoir des marques énormes dans le cou.

📱Trouve moi 📱Où les histoires vivent. Découvrez maintenant