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- Kelly, arrête un peu ! Me cri Gabriel d'un ton autoritaire derrière la scène, me faisant sursauter alors que la musique tourne toujours. Ta jambe !

Je le regarde sans comprendre, sortant difficilement de mon univers, puis baisse les yeux vers ma jambe, le seul mot que j'ai compris dans ses paroles. Je suis un peu troublée en voyant une tâche rouge prendre place à l'endroit de la blessure sur mon pantalon. Je comprends donc rapidement que la douleur que je ressens depuis tant tôt est l'ouverture de ma blessure qui cesse sous les mouvements trop rapide que je fais depuis tout à l'heure. Je dis rapidement aux clients encore présent que je finis donc pour aujourd'hui et descends de scène. Malheureusement, je manque de tomber lorsque ma blessure me lance d'un coup vivement et Gabriel me rattrape de justesse avant de me prendre dans ses bras. Ma respiration est encore rapide, mais je ne peux m'empêcher de coller mon nez dans son cou.

- Calme-toi, princesse, chuchote-t-il a mon oreille. Je sais que tu veux rester dans ta bulle, mais pense à ta jambe.

Je ne réponds pas tout de suite, fermant les yeux pour savourer sa chaleur corporelle qui me procure un sentiment de sécurité. J'en soupire d'aise. Mais je grimace rapidement lorsque ma jambe me lance d'un coup, un gémissement de douleur m'échappant. J'agrippe le haut de Gabriel dans l'espoir de ne pas tomber.

- Fautque tu t'assoies un peu, Kelly.

Je frissonne en entendant mon prénom sortir de sa bouche et hoche faiblement la tête. Je m'écarte donc pour commencer à vouloir marcher, mais le brun me retient avant de me porter comme une princesse.

- Mais... rougis-je.

- Tu tiens à peine debout, alors soulage un peu ta blessure, retorque-t-il.

Ne sachant pas comment riposter une nouvelle fois, je fais la moue, ce qui le fait sourire et enroule un bras autour de son cou de peur de tomber. Je pose ma tête contre son épaule et il nous emmène vers le comptoir du bar. Il me pose sur un tabouret a côté de lui.

- J'en reviens pas de la voix que tu as, me lance Maho dans un souffle, me regardant avec des étoiles dans les yeux.

Je hausse tout simplement les épaules et pose le regard sur le maître qui essuie la vaisselle.

- Faut appeller Harry, y a des micros qui ne fonctionnent plus du tout, lui dis-je.

Je débranche l'oreillette micro que j'ai garder et la lui donne. Il fronce des sourcils en la prenant.

- Mais comment tu as fait pour que tout le monde t'entendent ? Se perd-t-il.

- J'ai chanter, répondis-je tout simplement.

- Je me demanderai toujours d'où tu tiens cette voix, soupire-t-il en partant dans l'arrière cuisine.

Je fais la moue, admetant que j'aurai bien voulu savoir qui dans ma famille chantait tout comme moi. Malheureusement, mon père et ma mère ne peuvent plus me le dire.

- Kellyyyyyyy !

Je sursaute, tournant rapidement la tête vers la salle d'un mouvement de panique,  ayant peur qu'on puisse faire du mal à l'un des enfants du bar. Mais je suis soulagée de voir Tinoé courir vers moi avec un grand sourire et je l'attrape sous les bras pour le soulever du sol et le posé sur le comptoir.

- Salut toi, lui souris-je. Ça fait un moment que je t'ai pas vu dans le coin.

- Et toi alors, fait-il d'un air boudeur. Tu as arrêter de bosser pendant un moment.

- Désoler, petit coeur, lui souris-je faiblement. J'ai du m'occuper d'un truc. Mais maintenant je suis là. Même si j'ai fini pour aujourd'hui.

-Ho non, je suis encore en retard, chouinne-t-il. C'est pas juste.

Je me mordille la lèvre inférieur, m'en voulant de m'arrêter maintenant en sachant que tout le monde n'a pas le sourire.

- Demande moi ce que tu veux, je le chanterais pour toi, lui dis-je alors. Mais va chercher ma tablette et micro. 

Aussitôt, son visage s'illumine et il saute à terre avant de courir vers la scène. Je souris en le regardant, mais je déglutis en voyant le regard reprobateur de Gabriel qui me fixe.

- Je ne peux pas bouger, c'est vrai, admettais-je. Mais je peux au moins continuer à chanter pour qu'il puisse lui aussi sourire. 

Tinoé revient une minute plus tard avec ma tablette et un micro qui fonctionne correctement et je le remercie avant de lui demander quelle chanson il voulait. 

- L'un des clients m'a dit que tu avais chanter du J-Rock, c'est vrai ? demande-t-il avec de l'inquiétude plein les yeux. Tu étais en colère ? 

Je déglutis, maudissant ce gamin qui arrive à savoir pourquoi je prends tel type de chanson et pas une autre. Je grimace et hoche de la tête. 

- J'ai besoin de me défouler par un moyen que seul les gens comme toi peuvent comprendre, avouai-je en m'asseyant sur le comptoir. 

- Mais tu n'utilises pas ce genre de chanson d'habitude pour évacuer ta colère, me fait-il remarquer. 

- Les raisons de mes colères ne te regardent pas, Tinoé, lui souris-je en passant ma main dans ses cheveux de jet lorsqu'il s'assoit à mon tabouret. Cela ne concerne que moi. 

Je le vois bien qu'il est déçu de ne pas pouvoir me réconforter comme moi je le fais avec tous les enfants qui passent dans les parages, mais je ne veux pas lui exposer tout ce qui s'est passer chez mon oncle pour qu'il comprenne dans quel état je suis. Je ne veux pas qu'il me voit avoir des problèmes et qu'il s'inquiète un peu plus pour moi. C'est moi qui doit réconforter ces enfants et pas eux qui doivent me redonner le sourire. Il est hors de question que je laisse ce cycle que j'ai installer s'inverser ! 

- Tu sais quoi ? souris-je malicieusement, le faisant froncer des sourcils. Je vais te chanter une chanson que j'ai écrite y a pas longtemps et que personne n'a encore entendu. 

- Elle parle de quoi extérieurement ? demande-t-il, curieux. 

- Libre de la ressentir comme bon lui semble, répondis-je. Je sais de quoi elle parle pour moi. A vous tous de savoir de quoi elle parle pour vous. 

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