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28 Octobre 2017 :

Je serre fortement la main de Gabriel en regardant la policière juste devant moi, pas à l'aise et surtout pas rassurée par son arme qui repose dans sa ceinture d'uniforme.
Je sais suffisamment de chose sur cet engin pour savoir que ça procure d'affreuse douleur et entraîne la mort si on vise un point vital.

- Pourquoi fixes-tu mon arme ? Demande alors la dame alors qu'elle parlait depuis tout à l'heure sans que je n'y prête attention.

Je relève les yeux vers elle pour la voir me fixer avec inquiétude, me faisant resserrer ma prise sur la main de Gabriel qui enchaîne automatiquement des caresses sur le dos de ma main avec son pouce à mon geste, ressentant sans doute à quel point celle-ci tremble.

- Est-ce que ton oncle en utilisait contre toi ?

Je hoche doucement la tête positivement, me repliant sur moi-même lorsque je la vois poser une main sur son arme et la regarde avec peur pendant que je la regarde sortir son arme de son étui.
Voyant que je me mets totalement à trembler, Gabriel se lève pour s'asseoir à côté de moi sur le lit et passe un bras autour de mes épaules pour me presser contre lui, me laissant reposer ma tête contre son épaule.
Finalement, la policière pose son arme à l'autre bout de la chambre avant de revenir sur sa chaise et m'offrir un sourire rassurant.

- As-tu déjà reçu des balles sur toi ? Continue-t-elle.

Je hoche une nouvelle fois la tête par l'affirmative, baissant les yeux aux souvenirs qui remontent aux premiers jours chez mon oncle.

- Mais je ne vois pourtant pas dans ton dossier médical que tu es eu des blessures par balle, fait-elle en posant les yeux sur le dossier qui repose sur ses genoux.

J'avale difficilement ma salive à cause de ma respiration irrégulière,  sentant le regard de Fabien, Will, Gabriel et de la femme sur moi.

- Je... commençai-je, la voix tremblante. Je me soignais seule. 

- A ton âge? Laisse-t-elle échapper en équarquillant les yeux.

Je ne réponds pas, ne voulant pas me rappeller du sang que j'avais sur les mains à chaque fois que je devais sortir la balle dans lequel elle prenait place. Heureusement qu'il m'a seulement visée dans les membres trois fois avant de seulement me frôler par la suite.
Un raclement de gorge me sort de ma transe et je vois la policière baisser les yeux vers les papiers.

- Le médecin qui t'a prit en charge t'a diagnostiquée une insuffisance nutritif, énonce-t-elle avant de me regarder. Depuis combien de temps n'as-tu pas manger correctement ?

Je baisse les yeux, enfouissant le plus possible mon visage dans l'épaule de Gabriel qui me regarde avec inquiétude.

- Te donnait-il à manger ? Continue-t-elle.

-Seulement... en récompense, murmurai-je.

- En récompense? Répète-t-elle. Pour avoir fait quoi ?

Les larmes finissent par couler en me rappellant la raison qui me coupait l'appétit à chaque fois qu'il me donnait un biscuit pour me récompenser de ce que j'avais fait pour ses hommes. Je cache mon visage dans le sweat de Gabriel en sentant ma gorge se nouer.

- Je voulais pas, chuchotai-je en secouant légèrement mon visage. Je voulais pas le faire.

- Kelly, il faut que tu me dises tout ce que ton oncle te faisait, me dit-elle lorsqu'elle voit que je commence à me braquer. Nous pourrons ensuite l'envoyer dans un endroit où il finira sa vie sans pouvoir quitter la prison. Mais si tu ne veux pas parler, nous aurons pas assez d'élément pour l'inculper et l'éloigner de toi pour que tu puisses avoir une meilleure vie.

Je ferme fortement les yeux en entendant ses paroles, un horrible frisson me traversant en imaginant les retrouvailles avec mon oncle s'il sort de la garde à vue.
Je vais me faire tuer !

- Une... Une récompense pour...

Je déglutis difficilement, peinant à retrouver une voix correcte.

- Pour avoir couchée avec les hommes de mon oncle qui... qui me louée, réussi-je à articuler, un sanglot m'échappant.

Je me serre un peu plus contre le torse de Gabriel qui se contracte à mes paroles, mes larmes roulant sur mes joues sans que je puisse les arrêter.

- Et tu ne mangeais rien d'autre ? Demande-t-elle.

- Seulement... quand y a les cours, murmurai-je.

Je sens la main de Gabriel caresser mes cheveux et je m'apaise légèrement à son touché tendre. Je sors mon visage de son épaule pour regarder la policière, remarquant ainsi qu'elle note des choses.

- On a retrouver le corps de ta tante, la femme de ton oncle, dit-elle avec hésitation et je baisse les yeux en sentant les larmes s'amplifier.  Ton oncle l'a cachée dans la cave, là où se trouve plusieurs chaines qui la retenaient au plafond.

Je me mords la lèvre.

- Je sais...

- Tu le savais ? S'étonne-t-elle.

- Elle... Elle avait refusée de servir les hommes de mon oncle, répondis-je, tremblante. Elle en avait marre.

Un sanglot s'échappe de mes lèvres et je ferme les yeux fortement pour chasser le moment de ses cris.

- Elle subissait la même chose que toi ? Demande la policière.

Je hoche difficilement de la tête.

- Elle a été puni pour son refus, expliquai-je. Les hommes ont tous profités d'elle pendant la nuit. Mais elle a luttée jusqu'au bout et ça n'a vraiment pas plus à mon oncle. Alors... Il lui a tirer une balle dans la tête une fois qu'elle est été trop fatigué pour se défendre.

Gabriel me presse un peu plus contre lui, reposant sa tête contre la mienne pour me rassurer de sa présence, continuant ses caresses dans mes cheveux.

- Comment l'as-tu apprit ?

- Il... Il m'a levée tôt dans la matinée, lui dis-je. Je... Je devais m'occuper de l'un de ses hommes. Lorsque l'homme a vu que j'ai voulu y échapper en prétextant l'école, il m'a montré le corps en m'expliquant ce qu'il lui avait fait et pourquoi. Il... Il allait me faire la même chose, si je refusais encore.

Cette fois-ci, je ne pouvais plus me contenir. S'en était trop. J'explose en larme en me roulant en boule, plongeant mes mains dans mes cheveux pour me tenir la tête, comme pour faire partir tous ces souvenirs monstrueux, mes sanglots raisonnant cette fois dans la pièce et je ferme fortement les yeux.
Des bras viennent me soulever pour que je me blotisse contre un torse et je m'y accroche en sentant l'ordeur mentolé de Gabriel.