Serard

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Sergio Ramos


Je relève la tête quand l'un de mes coéquipiers m'interpellent. Quand je reconnais Isco, je souris et m'arrête pour l'attendre. Il me rattrape et souffle, comme s'il était fatigué par le mince effort que ça vient de lui demander.

Isco : Il est sérieux ?


Je fronce les sourcils et me tourne vers lui pour l'interroger du regard.

Isco : Gerard. Il a annoncé sa retraite internationale.


Je me fige à l'entente de ces quelques mots. J'ai l'impression de m'être fait trahir. Abandonné. Francisco se tourne vers moi et semble réaliser que je n'étais pas au courant.

Isco : Merde ! Tu savais pas ?

Karim : Pas savoir quoi ?

Isco : Désolé, Sese ! J'pensais qu't'étais au courant ! Tu sors avec, après tout !

Raphaël : Que passa avec Pique ?

Isco : Il se tire de la Roja. Et Sergio ne le savait pas.


Les deux français se tournent vers moi. Karim semble s'amuser de la situation alors que Raph comprends qu'il y a un sérieux problème.

Karim : Ne jamais faire confiance à l'ennemi. Jamais.

Isco : Eh ! Geri n'est pas un ennemi ! C'est un coéquipier en National avant d'être un rival !

Sergio : Non, Fran'. C'était un coéquipier en national. Et il vient de nous planter un couteau dans le dos en ne prévenant personne avant d'en parler devant les médias. Maintenant, ce n'est plus qu'un rival.

Karim : Et, accessoirement, ton mec.

Raph : Putain, Karim ! La ferme, merde ! Puis... Pas coucher avec l'ennemi ? Tu ne te tapes pas Cris, toi ? Il me semble qu'on risque de se trouver contre lui en C1, mon pote. Un ennemi, donc.


L'ancien lyonnais s'en va, pinçant les lèvres. Mon coeur me fait atrocement mal, comme si on venait de le piétiner. Raph presse mon épaule, doucement, avant d'entraîner Francisco plus loin. Je sors mon portable. Dès la première sonnerie, ça décroche.

Geri : Je savais que tu m'appellerais.

Sergio : Tu sais ce que tu es, Pique ? Un salopard ! UN PUTAIN DE SALOPARD ! Je te faisais confiance ! Tu as dit qu'on devait tout partager, ne rien se cacher. Tu m'as demandé en mariage, j'ai accepté et toi, tu me plante dès que tu le peux ? T'es un salopard, putain ! Un lâche ! J'te haïs, tellement, putain !

Geri : Babe...

Sergio : T'avais pas le droit de faire ça. Pas sans m'en parler, putain !


Il tente de dire quelque chose, mais je raccroche avant qu'il n'en ait le temps. Je vais sur le terrain alors que l'entraînement commence. Au bout d'un moment, notre nouvel entraîneur s'approche.

Julen : Tu vas t'asseoir sur les bancs.

Sergio : Pardon ?

Julen : Vas sur le banc.

Sergio : J'ai pas d'ordre à recevoir du mec qui a planté son équipe nationale la veille d'un début de Coupe du Monde !

Julen : Je suis ton entraîneur, tu dois m'obéir ! Il y a clairement un truc qui va pas chez toi, aujourd'hui, alors obéit juste, merde ! T'es incontrôlable, insupportable et tu fais n'importe quoi alors tu vas poser ton cul sur les bancs. C'est un ordre !


J'obéis et m'éloigne du terrain, mais, contrairement à son avis, je me barre dans le tunnel. Je l'entends hurler mon nom et je me retourne.

Sergio : Tu sais quoi ? Gerard et toi devriez former le groupe des connards qui abandonnent leur proche et leur équipe nationale ! Vous seriez super, tous les deux !


Il fronce les sourcils, ce qui me donne le temps de quitter le terrain, puis le stade, mes affaires entre les mains. Je monte dans mon bolide et me casse d'ici. J'ai besoin d'air. Besoin d'être seul.


Quelques heures plus tard


L'inquiétude peut se lire dans le regard du grand brun qui vient d'entrer dans ma chambre d'hôpital. Ma voiture a été percuté sur le côté droit. Je n'ai rien de grave, juste quelques contusions et un léger trauma crânien qu'un peu d'amour pourra régler. Il vient me prendre dans ses bras, sans serrer trop fort.

Gerard : Tu m'as fait peur, amour !


Je souffle et embrasse son cou.

Sergio : J'étais colère et énervé. Julen venait de me foutre sur la touche, j'avais appris que tu quittais la Roja... J'ai craqué, j'ai roulé un peu vite. J'suis responsable. J'ai... Grillé une priorité. Et j'en suis pas fier. J'suis désolé.

Gerard : Non, c'est moi qui suis désolé. J'aurais dû t'en parler avant de tout foutre en l'air, bébé.


Je l'embrasse et il s'allonge à mes côtés, dans le lit normalement trop étroit pour accueillir deux personnes. Surtout si l'une d'elle s'appelle Gerard Pique et est aussi carré que lui. Il embrasse ma joue et me serre, délicatement, dans ses bras. Je l'aime, même si ça peut être un sacré connard, parfois.

OS [Footballeurs] 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant