OS [Footballeurs] 2

Gregory Coupet x Anthony Lopes #5.3

Je tourne les papiers entre mes mains. Je viens de les parapher et de les signer. Ca fait trois mois que Greg a avoué me détester. Il est celui qui a lancé la procédure de divorce, il y a deux semaines. Il a rapidement signé là où il le devait et j'ai fait de même. Nous sommes en train de mettre fin à trois ans et demi d'amour, pour moi. A des mois de tromperies et de cachotteries à nos femmes. Cris, Houssem et Nabil me fixent, souriant faiblement tous les trois. Le portugais a accepté de venir me voir, comme s'il n'avait pas des obligations de son côté.

Cris : C'est pour ton bien, mec. Il faut que tu ailles de l'avant.

Nina entre dans la pièce, un biberon entre les mains. La copine de Nabil arrive et s'installe sur les genoux de son copain. Elle n'est pas forcément assurée, mais elle gère parfaitement avec mes filles quand j'ai entraînement ou match, alors je peux dire qu'elle assure. C'est la fille aînée de Greg qui s'occupe de mes princesses. Yvana Coupet. La seule de la famille avec qui je sois encore en contact - en dehors des entraînements que j'ai avec Gregory - grâce au fait qu'elle soit en couple avec Houssem. Nabil se penche, referme les papiers et les ranges dans une pochette qu'il tend à Yvana. Celle-ci glisse le tout dans son sac. Elle fera la commission, elle va aller donner les papiers à mon coach.

Houssem : Oublie le, cousin ! Tu vas t'en remettre, tu verras !

Yvana : T'es gentil, mais c'est pas super facile, pour lui, Houss. T'es con ou quoi ?

Son petit ami roule des yeux et je souris faiblement, tristement, à la jeune femme. Elle n'a pas prit parti. Elle a prévenu son père que c'était hors de question qu'elle choisisse l'un ou l'autre. Elle lui a prit la tête sur le fat qu'il était responsable, aussi, pendant un entraînement où il s'acharnait à me faire courir dans tous les sens, inutilement, donnant des ordres contradictoires pour avoir des raisons de me hurler dessus derrière.

Cris : Cet été, vous devriez venir, tous les trois, avec nous, en vacances.

Eva, qui joue à la console, se tourne vers moi, le regard plein d'espoir. Elle adore Cristiano et je sais que c'est réciproque. On toque et je me lève pour aller ouvrir, les sourcils froncés. Quand je tombe nez à nez avec mon futur ex-mari, je détourne le regard. Il laisse son regard longer mon corps.

Greg : Wow ! Y a du laisser aller, par ici !

Antho : Qu'est-ce que tu veux ?

Greg : Te parler. C'est possible ?

Cris arrive et passe ses bras autour de ma taille. J'ai beau le considérer comme un frère, ce n'est pas vraiment le cas. On pourrait parfaitement sortir ensemble. Le regard de Greg tombe sur le portugais qui vient de se coller à moi, me donnant un surnom de couple. Un rire amer s'échappe de la gorge du quarantenaire.

Greg : Tu m'auras vite remplacer !

Antho : Tu t'es bien affiché, débarquant en même temps que Barthez à la cérémonie de l'UNFP ! Et ça, c'était deux semaines après notre rupture. Alors t'as pas le droit de ....

Greg : Une rupture ? Qui a dis qu'on avait rompu ?

Cris : Du moment où tu demandes le divorce, c'est que tu romps, mon garçon ! Réfléchis deux secondes. D'ailleurs... Yvana !

La fille de l'intru arrive et tend la pochette. Son père la fusille du regard, mais elle retourne dans le salon sans y prêter attention. Cris colle les papiers du divorce contre le torse de mon coach. Celui-ci plaque sa main dessus alors que le natif de Funchal se tourne vers moi, attrape ma main et retire l'alliance qui y trône. Un goût amer me traverse la gorge alors qu'il la rend à Greg. Celui-ci garde le silence mais referme ses doigts sur l'anneau métallique. Bizarrement, je n'ai aucune envie de hurler sur Cristiano qui claque la porte alors que je craque, fondant en larmes.

Cris : Je suis là.

Je sais que c'est sérieux, qu'il ne m'abandonnera pas. Mes autres invités ne bougent pas, ne bronchent pas, pour ne pas déranger mon moment de faiblesse, respectant l'espace dont j'ai besoin. J'entends Eva poser des questions sur les raisons qui m'ont poussé à pleurer et Yvana la rassure et la fait monter à l'étage, lui disant que j'irais la voir quand j'irais mieux. La question c'est : arriverais-je un jour à être heureux sans Greg ? Est-ce que j'irais mieux un jour ? Ne suis-je pas condamner à être triste ? Mon coeur vient de finir de s'auto-détruire, il vient de s'anéantir pour de bon alors les trop nombreuses brisures que lui a infligés Greg.