CHAPITRE HUIT

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Dans le taxi, j'angoisse de plus en plus. Il est à peine 8h, mais je sens que la journée va être longue. J'espère tellement qu'Antoine ne se réveillera pas trop tard, parce que tant qu'il ne sera pas debout, j'angoisserais dans le salon. J'avais pensé à aller le réveiller à mon arrivée, mais il est de mauvais poil quand il n'a pas assez dormi, donc je ne veux pas aggraver mon cas.

Quand je pousse la porte de notre maison, j'entends le bruit de la télévision. Je me dirige vers le bruit, essayant d'en faire le moins possible, pour voir qui est devant l'écran. je tombe sur un Antoine qui somnole, tout en me regardant.

_AMELIE !

Il se lève immédiatement de sa place, et me sers fort contre lui, comme si sa vie ne dépendait. Je suis soulagée, même si je sais pertinemment qu'il ne s'agit que du calme avant la tempête.

_Je pense qu'on a des choses à se dire.
_Je croyais que tu ne rentrais pas avant 4 jours ?
_J'ai raccourcis le voyage. Je devais te parler.
_Avant tout, j'aimerai que l'on essaye de rester calme. Ce n'est pas bon de s'énerver pour les bébés.
_Si tu veux.
_Pourquoi t'es partie ? Enfin, je sais bien que j'ai fais quelque chose, mais quoi ?
_Ce n'est pas entièrement ta faute Anto. J'avais besoin de m'éloigner de toi. je voulais réfléchir. Il faut avouer que notre relation n'est pas du tout normale. C'est vrai, on s'aimait avant même d'être en couple, je suis tombée enceinte tout de suite, et lorsque nos enfants naîtront, on fêtera à peine nos 9 mois ensembles. C'est beaucoup de pression pour moi. Et je me rends compte qu'il y a beaucoup de choses que j'aurai aimé faire avant de devenir une mère au foyer. Parce que je sais pertinemment que je ne reprendrais pas le football. Le club s'en sort très bien sans moi, et ils ne vont pas attendre mon retour éternellement. Je me rends compte que je ne sers plus à rien. Que la seule chose qui me motive à avancer, c'est toi. Et j'en ai peur. J'ai peur car notre relation est bizarre, et elle n'est pas forte du tout. Regarde, le jour même où je suis partie, tu t'es demandé si je ne te trompais pas, tu as eu des doutes. Dès que je fais un mouvement sans te prévenir, tu t'inquiètes, et tu t'imagine le pire. On arrive pas à être séparés. C'est pour ça que j'avais besoin d'air. Je suis toujours enfermée ici, et j'avais besoin de respirer un peu. De me retrouver, seule.
_J'ai réfléchis aussi quand t'étais au Nicaragua, et pas qu'un peu. Tu as raison, notre relation est hors du commun. Parce qu'on a jamais eu de vrai rencard. On s'est mis ensembles après que tu ai failli perdre la vie. Et c'est pour ça que je suis comme ça, que je me pourris la vie à chaque fois que tu es loin de moi. J'ai failli te perdre une fois, et j'ai peur que ça recommence. Don j'essaye de te protéger, mais ça me fatigue. Et que tu partes comme ça, ça m'a remis les idées en place. J'ai compris que tu peux te protéger toute seule, et que je n'ai pas à me rendre malade parce que tu vas chercher du pain. Mais je me dis aussi une autre chose. Oui, tu as raison, notre couple est faible. Mais si on veut être de bons parents, on doit régler ça. Ce n'est pas une fois que nos fils seront là qu'on pourra le faire. Notre attention sera dirigée vers eux, et j'ai lu que les parents s'éloignaient les premiers mois après l'accouchement. Mais si on s'éloigne, ça risque de nous être fatal. On ne tiendra pas le coup, c'est pour ça qu'il faut qu'on agisse rapidement. On a 4 mois pour ça, et ce ne sera pas facile.
_Avec une forte détermination, on y arrivera.
_Mais il y a une chose qui est sûre, c'est que je t'aime, et je ne veux pas te perdre, donc je vais me battre pour ça.
_Antoine, n'abuse pas non plus.
_Bah quoi ?
_On dirait que tu vas faire un exploit, alors qu'on va juste renforcer notre couple.
_Ouais, c'est vrai.
_Bon, maintenant, si ça ne te dérange pas, j'aimerai aller prendre une douche. J'ai passé les dernières 24 heures sans me laver, et je me sens super crade.
_A toute.

Je récupère ma valise, et la vide en haut, avant de jeter mes vêtements au sale et me glisser sous la douche. Quand je redescend en bas, Antoine n'est pas là. Il a dû aller dehors faire un tour. Ou alors c'est à son tour de fuguer. Non, je rigole, je sais bien qu'il n'a pas fait ça. Après, peu être qu'il était en haut et que je ne l'ai pas vu.

_Bon, on fait quoi ce matin ?

Je me retourne pour l'apercevoir, descendant les escaliers. J'avais donc raison, il était dans une autre pièce que moi.

_Bah t'étais où ?
_Je suis allé me doucher dans la salle de bain d'amis. Alors ?
_Je n'ai pas forcément envie de bouger, tu veux bien qu'on reste pénards dans le canapé ? Je suis crevée.
_On regarde un film ?
_Bien sûr !

Allongée à ses côtés, je rêvasse, avant de finir par complétement m'endormir. Je me mets alors à rêver de mon futur, accompagnée de mes fils et mon homme, et je suis heureuse. J'espère que ça arrivera réellement.

Quand je me réveille, avec le sourire, je suis seule dans la pièce. Quand je me lève, je sens la bonne odeur, et découvre Antoine, en train de cuisiner. Il a l'air de s'éclater en tout cas.

_Déjà réveillée ? J'aurai voulu te surprendre à ton réveil avec la bouffe, mais c'est pas tout à fait prêt.
_C'est rien. Je suis déjà surprise que tu ai fais à manger. Merci.
_C'est normal. Va te changer, notre premier rencart commence dans 30 minutes.
_Je dois m'habiller comment alors ?
_Choisi ce que tu veux. Je te récupère dehors quand t'es prête.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant