CHAPITRE SEIZE

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Ce matin, c'est avec une douleur un peu moins présente que je me lève. Même si bien sûr je souffre toujours de l'acte d'Antoine, je m'en remet petit à petit. En même temps, ça fait déjà plus de deux semaines que je suis en Angleterre.

Arrivée en bas, je découvre mon complice de tous les jours en ce moment, qui joue à la PlayStation. Je me jette sur lui dans le canapé, nous faisant tomber tous les deux à la renverse, et on part dans notre premier fou rire de la journée.

_J'en conclus que malgré ton départ imminent, tu es tout de même de bonne humeur ?

Paul se redresse, tout en me lançant un regard interrogateur. Je me remet bien assise, à ses côtés, avant de poser ma main sur la manette, pour la retirer des siennes, et que l'on discute.

_J'essaye de ne pas trop y penser. Mais je me dis que ça y est, il est temps que j'affronte la vérité. Après tout, ça fait des jours et des jours que je fuis mes problèmes en me cachant chez toi, mais il faut faire quelque chose maintenant.
_Antoine sait que tu rentres ?
_Non, la seule qui sait c'est Louane. Elle va venir me chercher à l'aéroport avant de rentrer chez elle avec les petits. Si je dois régler mes comptes avec lui, je ne veux pas que les enfants soient là.
_Tu as raison. Et t'as une idée de ce que tu vas dire ?
_J'improviserai. Je ne veux pas me prendre la tête avec ça, parce que je sais que tout sortiras quand je l'aurai en face de moi.
_D'accord. Bon, alors tu veux qu'on fasse quoi pour l'heure trente qu'il nous reste avant d'aller à l'aéroport ?
_On se fait un FIFA tant que Maël et Liam dorment toujours ??
_ALLEZ ! Tu sais que je suis toujours partant pour ça.

Il me lance un sourire avant de me lancer une manette, et sélectionner son équipe. Même si cela signifie jouer avec Antoine, je ne change pas mes habitudes, et sélectionne l'atletico. De toute façon, ce n'est qu'un jeu. Et même si ça me fait souffrir, je l'aime malgré le fait qu'il m'ait trompé avec la babysitter.

En plus, au plus je me répète cette phrase, au plus je me rend compte que depuis le début j'aurai pu éviter cette situation de se produire. Et dire que quelques jours avant, Léa me disait qu'Antoine me tromperait si il restait seul une nuit avec. Au final, elle avait raison. Mais si j'avais choisi une autre femme pour s'occuper de nos enfants, sans prendre en compte le physique, peut être qu'Antoine ne m'aurait pas trompé. Même si étant donné qu'il l'a fait, ça signifie qu'il aurait finit par le faire, peut être que tout aurait été différent à l'heure actuelle.

_Arrêtes de cogiter Deschamps ! J'en ai marre de gagner ! C'est trop facile de te battre.

Je donne un coup d'épaule à mon compère, avant de me ressaisir. Ce sont mes dernières minutes avec lui, je ne veux pas qu'elles soient gâchées, car je ne sais pas quand est-ce que je le verrais à nouveau.

Après avoir fait encore quelques parties, mon rôle de maman reprend le dessus. Les petits sont réveillés, donc il faut que je prépare leurs biberons le temps que Paul les ramènes. Une fois qu'il est de retour, on s'occupe de nourrir les petits, en vitesse. On doit bientôt partir pour l'aéroport, sinon je risque de louper mon vol. Et même si j'aimerai rester avec lui ici, c'est impossible.

Paul me serre une dernière fois contre lui, aussi fort qu'il peut. L'heure des aux revoir est arrivé. Ca y est, nos deux semaines à deux sont finies, il faut reprendre le cours de notre vie.

_Tu vas énormément me manquer Paul.
_Toi aussi mini Didier, mais je te promets que dès que je peux je viens à Madrid.
_Merci. Bon allez, c'est l'heure.

Je lui lance un dernier sourire, laissant quelques larmes s'échapper de mes yeux, et me tourne avec la poussette de mes fils pour avancer. Je me retourne quand même quelques fois, pour le voir me faire un signe, tout en souriant. C'est dur de le laisser, parce que je sais que dans les prochains jours je ne pourrais rire autant qu'avec lui.

Tout en marchant sur le tarmac, je me remémore tous nos fous rires durant ces jours. Et ils sont très nombreux. Notre complicité est énorme depuis que l'on s'est rencontrés il y a un an. Je dirais même que ma complicité avec Paul dépasse celle que j'ai avec Antoine, même si on l'est quand même beaucoup.

Mais Paul est tout simplement mon double masculin. C'est marrant d'être comme ça avec une personne qui ne fait pas du tout partie de notre famille, mais c'est un pur bonheur. Parce que mon amitié avec Paul est une des plus belles que j'ai pu avoir depuis mon plus jeune âge. Et malgré le fait qu'on ne se voit pas si souvent, il n'y a pas un jour que je passe sans rire à une phrase ou une chose qu'il me raconte.

Installée dans l'avion, je préviens Louane de notre départ, avant de regarder mes fils s'endormir doucement. Ils ressemblent vraiment beaucoup à leur père. Ils ont pris tout le bon chez lui, comme ses bleus yeux couleur azur. Même si ils n'ont que 6 mois, je suis déjà sûre qu'ils briseront des curs plus tard, je le vois sur leurs visages. Leurs doux visages d'anges.

Si seulement ils se rendaient compte de ce qu'il se passe autour d'eux, ils ne dormiraient pas aussi insouciamment. Heureusement pour nous qu'ils sont encore petits, qu'ils ne sont pas en mesure de comprendre. Il y a déjà assez de tristesse dans toute cette histoire pour ne pas en rajouter.

Même si je redoute d'affronter Antoine, au final, je suis quand même contente de retrouver mon chez moi. Je vais revoir notre petit chiot, mes amis, et lui. Même si ça me fera mal, dans un autre sens, ça me fera du bien de revoir celui que j'aime.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant