CHAPITRE VINGT-DEUX

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L'ambiance est très clairement au rendez-vous chez Cris. Tout autant que les rires. J'aime bien venir passer des soirées avec Ronaldo et ses amis, parce que c'est sans prise de tête, et qu'on s'amuse toujours beaucoup. Dans la cuisine pour l'aider à ranger un peu une fois que les autres sont partis, il ne fait que m'embêter, comme toujours.

_Au fait, je rejoue samedi.
_Je sais, je sais.
_Même ça je ne peux pas te l'apprendre ! Vas-y tu sais vraiment tout.
_Non, enfin ça c'est Juan qui est venu me demander si je voulais des places du coup.
_Et ?
_Bah bien sûr que oui que je viens ! Voyons, tu fais ton retour, je me devais d'être présent.
_Merci, ça me fait plaisir que toi tu viennes avec le sourire.
_Pourquoi tu dis ça ?
_Antoine n'est pas trop fan avec le fait de devoir être présent. Il dit que c'est à cause de la dernière fois, mais je pense qu'il y a autre chose.
_Pas moi. Tu sais, ce mec là te kiffe à fond. Enfin, pour bien parler, il est totalement amoureux de toi. C'est normal qu'il ait une certaine appréhension de tout ça. Tu sais, ce jour là il a faillit te perdre, c'est un traumatisme pour lui donc il ne veut pas le revivre.
_Je ne l'avais pas vu comme ça Mais pourtant c'est un footballeur, donc il est souvent sur les terrains, et on a déjà été voir des matchs ensembles, et ça ne lui a jamais posé problème.
_Parce que toi tu n'étais pas sur le terrain, tu ne jouais pas.
_Ouais... Mais tu m'agaces ! Non seulement tu sais tout, mais en plus tu as réponse à tout.
_N'abuse pas non plus. Bon, sinon on y va, je te dépose ?
_Oui. Au fait, merci d'être venu me chercher, parce que j'avais clairement la flemme d'aller jusqu'au centre remettre de l'essence.
_T'inquiète, de toute façon c'était sur ma route, je déposais Junior. Et puis faut que je le récupère.

Je récupère donc mes affaires au salon, avant qu'on ne se dirige jusqu'à sa voiture. Je suis plutôt fatiguée, et j'ai hâte de retrouver mon lit. Arrivée devant chez moi, je le salue avant de franchir les quelques mètres jusqu'à ma porte d'entrée. Je prends soin de refermer le portail électrique, et vérifie une dernière fois que le garage est bien fermé. Je tourne la clef dans la serrure une fois à l'intérieur, et allume l'alarme des portes et fenêtres avant de d'aller vérifier que la baie vitrée est verrouillée. Antoine est déjà couché, donc c'est à moi de le faire.

Par précaution, je fais le tour des pièces, pour vérifier que tout est en ordre, et que les volets sont fermés, jusqu'à arriver dans la fameuse pièce. Je n'y suis pas retournée depuis que j'y ai découvert Antoine et Ophélia. Je reste bloquée à la porte, la poignée toujours en main, fixant la chaise vide d'Antoine. Soudain, un bruit me fait sursauter. Quand je me retourne je vois mon "colocataire" du moment derrière moi.

_Je suis désolé que tu pleures encore pour ça Amélie.

Ses bras viennent s'enrouler autour de moi, sans qu'il n'ajoute quelque chose de plus. Je n'avais même pas remarqué que des larmes perlaient sur mes joues, c'est tellement devenu banal ces derniers temps pour moi. Ma peine finit tout de même par se soulager, et je me sépare de celui que j'aime, mais qui me fait souffrir.

_Qu'est-ce qu'il se serait passé si je n'étais pas arrivée ?
_De ?
_Tu serais allé plus loin avec Ophélia ?
_Non. Non je ne pense pas. j'aurai finis par réagir, et par la repousser.
_Mais à quel moment ? Juste après ce baiser, ou quand les choses auraient commencé à déraper ?
_Mais je ne sais pas, j'y ai jamais repensé. Pourquoi ces questions ?
_Parce que j'ai envie de savoir si tu serais capable de recommencer.
_Bien sûr que non ! Je t'aime Amélie, et tu es la seule que je veux. Te tromper était la plus grosse erreur de ma vie, et pour rien au monde je voudrais recommencer.
_J'ai besoin de plus que de simples paroles Antoine.
_Ce n'était qu'un baiser.
_Parce que je vous ai surpris !
_Je n'ai rien dit moi quand tu as embrassé Ronaldo ! Et vous c'était beaucoup plus qu'un simple baiser comme Ophélia et moi.
_De quoi tu parles ??
_Quand t'étais allée à sa fête, et que j'ai dû venir te récupérer parce que tu étais bourré. Quand je suis arrivée, vous vous rouliez une pelle.
_Mais c'était il y a plus d'un an !!! Et on était même pas ensembles !
_Mais tu m'avais dis que tu m'aimais ! Et on était sur le point de se mettre ensembles.
_Il y a prescription Antoine. Je ne te devais rien, on ne formait pas un couple. Et sur le coup tu ne m'as rien dit.
_Tu étais bourrée, je savais bien que ça ne servait à rien de parler de ça dans ton état.
_Tu sais quoi ? En fait j'ai plutôt apprécié ce baiser, donc je vais aller voir Cristiano pour en avoir un autre. Après tout, on est plus ensembles, donc je ne te doit plus rien. Et puis toi tu ne t'es pas gêné pour le faire.
_T'es sérieuse là ?
_Tu me casses les couilles !

Je le pousse pour passer devant lui, et envoie un message à Cristiano pour qu'il vienne me chercher, avant de commencer à préparer des affaires pour demain. Je sors de la maison, en claquant la porte derrière moi, et pars attendre sur le trottoir que mon ami revienne. Ca m'évitera de croiser Antoine, et qu'il ne me soûle encore plus. Non mais c'est n'importe quoi ce qu'il dit. Comme si il cherchait des excuses pour pardonner son geste, alors que les deux situations sont totalement différentes. Ce qu'il a fait et ce que moi j'ai fais ce n'est clairement pas comparable. C'est le jour et la nuit.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant