CHAPITRE DOUZE

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Assise dans le canapé avec mes fils, je regarde mon homme à la télévision. Il a un match avec l'équipe de France. Et je ne rate aucuns matchs de mon équipe, même si malheureusement les petits ne sont pas assez âgés pour le faire déplacement, c'était obligé que je regarde mes amis jouer.

_Regardez, c'est papa !
_Gaaaaa !
_Heeeee !

Ils se mettent à pousser des cris, gigotant légèrement. Heureusement que je me suis mise dans le pouf pour regarder, parce qu'ils bougent tellement que j'ai peur à chaque instant qu'ils tombent de mes bras, même si ils arrivent plutôt bien à tenir en position assise.

_Tu veux en prendre un Léa ?
_Oui pourquoi pas. Ca va te soulager un peu.
_Tiens, attrape Maël.
_Oui, viens mon chéri.

Elle vient déposer ses lèvres pleines de maquillage sur son front, avant d'enlever les traces laissées par l'empreinte de sa bouche. Je regarde alors la couleur de son rouge à lèvres, puis me demande depuis combien de temps je ne me suis pas maquillée. Je pense que la dernière fois où j'ai bien pris le temps de me maquiller c'était la veille de mon accouchement, pour cette soirée entre amis. Ou plutôt devrais-je dire l'événement qui à déclenché l'arrivée de mes deux trésors. Et dire que ça fait déjà 6 mois que je n'ai plus une minutes pour moi Je ne pensais pas qu'être maman de deux petits jumeaux allait être aussi sportif. Entre les couches, les biberons, les rendez-vous médicaux, les pleurs, les rires, les câlins, je ne vois même plus le temps passer. Des fois même je voudrais pouvoir en rajouter, tellement les journées me paraissent courtes.

_A quoi tu penses ?
_A ma vie Et à ce qu'elle est devenue.
_Ayé elle est devenue nostalgique. Je te préviens, ne te mets pas à chialer !
_Non, bien sûr que non. Mais juste, je me dis que si on m'avait dit il y a deux ans que je deviendrais maman à 22 ans, et que je partirais vivre à Madrid, je n'aurai jamais pensé que ça se produirait. Ni même au fait que je reprendrais le football en pro.
_D'ailleurs, tu comptes retourner au club ?
_Oui, je reprends dans pas longtemps.
_Antoine te laisse faire finalement ?
_Il n'a pas vraiment le choix. Et puis on a déjà trouvé la nourrice, donc je pense que ça veut dire que oui, il accepte.
_Et tu n'as pas peur que les petits aient du mal sans vous deux ?
_Tu sais, si j'avais un travail "normal" je bosserais toute la journée, or là, je pars maximum 5 heures pour les entraînements. Je serais quand même là.
_Et la nounou vivra chez vous du coup ?
_Pas en permanence. Mais admettons que l'un de nous n'est pas là, elle sera là la nuit pour aider l'autre avec les biberons et tout.
_Et tu n'as pas peur de laisser Anto seul avec une autre femme ?
_J'ai confiance en lui. Et puis, je doute qu'elle soit son genre de fille.
_J'espère que tu ne te trompes pas alors, sinon c'est lui qui le fera.
_Pourquoi tu vois toujours le mal partout ?
_Peut être parce que mon petit ami vient de me tromper avec ma sur ? Enfin, je ne sais pas, ça doit sûrement influencer ma façon de penser.
_Arrêtes un peu avec ça Léa. Tu devrais aller de l'avant. Je sais bien, oui c'est des cons tous les deux. Mais ça fait déjà 2 mois maintenant, tu ne penses pas qu'il faut que tu essaye de changer de disque ? Depuis que tu es arrivée ici, tu m'en parles tout le temps.
_Excuse-moi si ma vie n'est pas parfait contrairement à la tienne.
_N'importe quoi ! Tu ne peux pas dire ça !
_Vas-y, cite moi une seule chose mauvaise dans ta vie.
_Je peux te faire toute une liste. Mon petit ami et moi sommes devenus parents pas longtemps après s'est mis ensembles, donc on ne connaît pas vraiment la vie qu'à deux. J'ai eu des enfants, et même si c'est la plus belle chose qui m'est arrivée et que je les aime plus que tout, j'ai dû dire au revoir à ma liberté. Je ne peux plus faire comme toi et sortir pour profiter de ma jeunesse. J'ai failli mourir il y a un peu plus d'un an, et j'ai toujours des séquelles de l'attentat. Ma famille vit à l'étranger, donc quand mon petit ami n'est pas là, c'est à dire assez souvent, je me sens très seule. Je ne dors presque plus la nuit car j'ai deux enfants à m'occuper, et ils ne font pas leurs nuits.
_C'est bon, c'est bon, j'ai compris. Tu as raison, ta vie n'est pas parfaite. Mais tout ce que tu viens de me dire me fais penser à quelque chose. Je sais que tu ne veux pas te séparer longtemps de tes fils, mais quand Antoine sera de retour, on va sortir toutes les deux. On va se faire une journée entre filles, et on finira par une bonne nuit de sommeil dans un hôtel madrilène. Comme ça, tu restes à proximité si jamais, mais tu peux quand même te détendre, sans tes fils qui seront aux soins de leur papa. En plus, je suis sûre que ton copain sera heureux de passer du temps avec ses fils.
_Sûrement. Je vais y réfléchir, mais peut être qu'après tout ça pourrait me faire du bien. Te toute façon, j'ai le temps de me décider, il ne rentre pas tout de suite.
_Oui, mais ne traîne pas trop, parce qu'il faut que j'organise ça. Oh non ! Vomis de bébé, écoeurant.

Je jette un regard sur son tee-shirt avant de sourire. Je lui récupère alors mon fils des bras, pour qu'elle puisse aller se changer. Une fois qu'elle revient, on décide d'aller les mettre au lit. Après tout, il est largement l'heure pour eux de dormir. Enfin jusqu'à ce que l'appel de la nourriture ne soit trop fort.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant