CHAPITRE VINGT-NEUF

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Je suis heureuse en me levant ce matin. Paul vient nous rendre visite quelques jours, et j'ai hâte d'aller le chercher à l'aéroport, parce que sa grosse tête me manque. En plus je sais que ça va être une vraie partie de rire. A chaque fois qu'on se retrouve à trois, Antoine lui et moi, on s'éclate. Et même si certaines choses sont compliquées en ce moment, ce n'est pas pour autant que ça va changer.

Une fois les petits prêts, je les installe à l'arrière de ma voiture, pour partir. Je vérifie quand même qu'Antoine m'a bien mis la poussette dans la voiture avant qu'il n'aille à son entraînement ce matin, parce que sinon je risque d'être embêtée une fois arrivée sur place.

Après avoir soigneusement tout fermé, je peux enfin démarrer. Je préfère partir plus tôt, au cas où il y aurait des bouchons, parce que je ne voudrais pas faire attendre Paul. Et aussi parce que je suis vraiment impatiente de le revoir.

Une fois sur place après un trajet plutôt calme, je descends mes fils un par un en les attachant dans leur poussette. Ils sont encore assez sages, donc tant mieux. Je n'aurai pas réussir à gérer le voyage avec les deux énervés.

Je repère immédiatement le vol de mon ami, et me dirige vers le lieu des arrivés, à la recherche de Paolo. Je sais qu'il peut arriver d'un moment à l'autre. Mes fils toujours dans la poussette n'arrêtent pas de gazouiller depuis tout à l'heure, ce qui me fait fortement sourire. Je porte alors mon attention sur eux, si bien que je ne vois même pas mon ami arriver.

_Bah alors ! Tu me regardes même pas !

C'est son bras venant s'écraser contre mon épaule qui me fait réagir. je relève alors la tête, et viens le serrer dans mes bras, afin de le saluer tout de même.

_PIOCHI ! Tu m'as trop manqué !
_Toi aussi tu m'as manqué mini Didier. Bon, pousse toi que je regarde les futurs ballons d'or.
_Ca y est, vous recommencez avec ça Antoine et toi.
_Qui te dis qu'on a arrêté un jour ? Bien sûr que tonton et papa veulent des vedettes du football !
_Ils ont à peine huit mois, tu ne penses pas que c'est un peu tôt pour parler de leur avenir ?
_Il n'est jamais trop tôt pour parler du ballon !
_Bon allez au lieu de dire des conneries, il faut qu'on y aille si tu veux faire la surprise à Antoine au club.
_Il y est jusqu'à quelle heure ?
_Midi. Ce qui nous laisse une heure trente pour arriver là-bas.
_Et c'est faisable non ?
_Bien sûr. Allez dépêche-toi. Je suis garée au parking 2.
_Mais t'as cru que je connaissais l'aéroport ou quoi ?
_Non, mais je pensais que tu savais lire des indications sur les panneaux.
_Oups.

Je lui donne une légère tape derrière la tête, ce qui lui provoque un léger rire, mais on reprend vite notre sérieux quand il s'agit d'attacher les petits dans la voiture. En fait, c'est la première fois que Paul le fait, donc il a un peu de mal, et il faut que je lui explique chaque étape au moins deux fois pour qu'il comprenne le pauvre. Après, il n'est pas encore papa, donc c'est normal, mais il finira par s'y habituer.

Une fois arrivés sur le parking du centre de l'atletico, on refait pareil, mais dans le sens inverse, pour mettre mes fils dans la poussette, avant de s'élancer à la recherche de leur père. Si je ne me trompe pas, ils sont encore à l'entraînement pendant 10 minutes. Je prends donc la direction des terrains, suivie de près par mon acolyte.

_PIOCHIIIIII !

Une voix au loin, que je reconnaitrait entre mille nous fait tout de suite réagir. On le voit arriver en courant, avant de serrer succinctement son ami dans ses bras. Je regarde alors les deux compères se retrouver, après avoir passé plusieurs semaines sans se voir. C'est marrant comme ils sont tous les deux.

_Mon GRIZI ! Comment tu vas ?
_Nickel, nickel. Alors t'as vu comment ils ont changé les petits ?
_Grave ! Ils grandissent énormément ! Franchement, je savais que les bébés changent rapidement, mais à ce point-là, c'est fou quoi !
_Et ouais. Bon je vais me changer, j'arrive. On se retrouve à la maison ou vous m'attendez ?
_Bah comme tu veux.
_En fait, c'est pareil puisqu'on a deux voitures.
_Sinon, je rentre avec les petits et Paul t'attend, comme ça tu n'es pas seul pour le retour.
_Paul ?
_D'accord, moi ça me va. Mais avant ça je vais quand même t'aider avec les jumeaux pour les attacher.
_Merci, c'est gentil.

Une fois Antoine assez loin de nous, il se tourne vers moi, avec sa tête de celui qui va faire des commérages. Je ne connais que trop bien ce regard, il me le faisait toujours à Clairefontaine.

_Il est triste. Ca se voit.
_Ouais, si tu le dis.
_Ne fais pas celle qui n'a rien remarqué. T'es toujours la première à le voir.
_J'avoue Je l'ai vu, mais je n'y peux rien moi si il m'a trompé.
_Tu ne crois pas que tu devrais lui pardonner ?
_C'est déjà fait depuis longtemps.
_Alors pourquoi vous n'êtes plus ensemble ?
_Je ne sais pas vraiment.
_Vous n'êtes pas possibles vous deux ! Vous m'épuisez.

Il laisse échapper un profond soupir, mais ça me fait rire. je sais bien que ce n'est pas un vrai soupir d'agacement, il veut juste paraître crédible. Même si je commence à penser que peut être cette situation entre Antoine et moi ne nous affecte pas seulement nous, mais aussi notre entourage. Après tout, si ses amis ne nous invitent plus, même sans forcément savoir que l'on est en pause tous les deux, c'est que notre comportement a changé et qu'on est plus les mêmes, et ça affecte notre attitude en communauté. Il faudrait que je parle de ça à mon conseiller demain lors de ma séance individuelle.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant