CHAPITRE DIX-SEPT

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Assise dans la voiture de Louane, je ne me sens pas prête à descendre. Les larmes coulent le long de mes joues, et je me sens honteuse. Je me pensais assez forte pour, mais en fait non. Elle dépose sa main sur ma cuisse, pour que je la regarde.

_Tu n'es pas obligée de le faire maintenant Tu sais que tu peux venir à la maison, en attendant d'être prête. Ne te force pas à le faire maintenant si c'est au dessus de tes forces.
_Tu as raison Mais je sais qu'il a envie de revoir ses fils
_Tu veux que j'y aille ? Je vais rentrer lui donner les petits, et je reviens ? Je ne suis même pas obligée de lui dire que toi tu es là.
_Oui... Je veux bien. Merci.

Elle me lance un sourire chaleureux, avant qu'on descende toutes les deux. heureusement qu'elle ne s'est pas arrêtée pile devant le portail, comme ça je peux l'aider à sortir les petits et les installer dans leur poussette.

Je fixe alors le portail qui vient de se refermer derrière son passage, attendant son retour. Quand je la revoit venir seule, je suis déçue. Au fond de moi, j'espérais qu'Antoine comprenne que j'étais là, et qu'il veuille sortir pour me parler. En même temps, j'ai dis à Louane de lui dire que je n'étais pas là, donc il a dû la croire.

_Bon, c'est bon. Il a juste demandé que je vienne les récupérer demain. Après, tu peux y aller si tu te sens d'attaque de le faire. Mais on verra ça demain.
_Oui, merci. Il ne t'a rien demandé par rapport à moi ?
_Si, c'était pour ça que c'était aussi long. Il m'a demandé comment tu allais, et si il pouvait te voir. Et aussi où tu comptais aller du coup vu que tu ne veux pas rentrer. Mais je lui ai fait promettre de ne pas venir te voir chez moi aujourd'hui. Je lui ai dit que tu avais besoin de temps.
_Merci, t'es une fille en or de faire ça pour moi.
_Mais c'est normal ma belle, je suis sûre que tu en aurais fais autant pour moi. Bon allez, assez parlé de ça, direction le centre maintenant. Parce que j'ai entraînement.
_Oui, oui. J'ai envie de revoir les filles, ça me fera du bien.
_Et Cris aussi. Il demandait de tes nouvelles. Bien sûr, j'ai fais ce que tu m'as dis, je lui ai affirmé que tu étais partie voir Paul parce qu'il te manquait.
_Merci, tu gères. Mais je vais aller lui dire la vérité, c'est un bon ami, il peut savoir ce qu'il se passe en ce moment, c'est pas lui qui va répéter ça à qui que ce soit.
_Como tu quieras guapa.

Quand on arrive au camp d'entraînement, j'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'y suis pas venue, mais je suis heureuse d'être de retour. Beaucoup me saluent, mais un sourire en particulier me fait plaisir. C'est celui de mon ami.

_Cris ! Tu t'en vas ?
_Ouais, l'entraînement est fini.
_Ah mince, j'aurai aimé te parler.
_Tu veux venir à la maison ? Je peux te redéposer après.
_Ca ne t'embêtes pas Lou ?
_Non, non vas-y. Fais ta life.
_Merci tiote, à toute.

Je lui lance un sourire, et me glisse dans la voiture de Cristiano, qui ne tarde pas à démarrer pour quitter le parking, saluant au passage quelques uns de ses coéquipiers.

_Ca fait plaisir de te voir ma belle ! Alors, c'était comment tes petites vacances ?
_Super ! Comme à chaque fois que je vois Paul. On a beaucoup rigolé, et ça m'a fait du bien.
_Tu ne m'avais même pas dis que tu partais en plus !
_Ce n'était pas vraiment prévu En fait, c'était plus une fuite qu'un départ en vacances
_Qu'est-ce que tu me racontes toi ??
_Bah c'est ça justement que je voulais te dire.

Cristiano n'en revient pas de ce qu'Antoine a fait. Il a du s'arrêter le temps de digérer l'information. Je crois qu'il a même du temps à se remettre de l'information qu'il vient d'apprendre. Il ne dit plus rien, et se concentre uniquement sur la route.

_T'es sûr que ça va ?
_Si on m'avait dis ça Wouah. J'en suis sur le cul. Je ne pensais pas qu'il était capable de te tromper, quand on sait combien il t'aime.
_Apparemment il ne m'aime pas autant qu'il ne le dit.
_Il n'y a pas que ses paroles qui le montrent. Toutes ses attentions, ses cadeaux, ses surprises, ses regards, tout ça ne trompe pas. Il t'aime. Mais bon, je ne veux pas dire qu'il mérite que tu le pardonnes sans rien. Il te faut quand même des explications.
_Qui a dit que je voulais le pardonner ?
_Tu ne veux pas voir si ça vaut la peine d'effacer les erreurs ? Vous avez quand même des enfants ensembles.
_C'est trop frais pour que je m'imagine retourner dans ses bras. Mais bien sûr que j'aimerai retourner avec, faire comme si il n'avait rien eu, et que l'on vive heureux, avec nos fils. Mais je ne sais pas si c'est possible. Et si il recommençait ?
_Tu ne peux pas savoir si tu n'essayes pas. En plus, tu ne lui as toujours pas parlé, donc tu ne peux décider de rien sans avoir discuté avec lui d'abord.
_C'est vrai ça. Tu as raison. Tu sais quoi ?
_Dis moi ?
_Dépose moi chez moi. Je suis prête, je veux régler mes comptes avec lui.
_Sûre ?
_Oui. Faire durer les choses est lâche. Il faut affronter les choses dans la vie. Je veux affronter tout ça.
_Comme tu voudras. Mais tu as raison.

Il tourne alors, pour repartir dans l'autre sens. Cette fois, quand on arrive devant chez moi, je sors, déterminée. Il ne faut pas que je réfléchisse, sinon je ferais demi-tour. De toute façon j'ai demandé à Cristiano de partir tout de suite, pour ne pas avoir l'occasion de me dégonfler.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant