CHAPITRE QUATORZE

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Dans le taxi pour rentrer, je me rends compte qu'en fait, cette journée que j'ai passé m'a certes permis de souffler un peu sans mes fils, mais elle m'a surtout permis de me rendre compte que je ne suis plus la même, qu'en un an j'ai totalement changé. je ne suis plus cette fille là. Et j'en suis bien heureuse.

Le chauffeur s'arrête devant chez nous, et je le paye avant de descendre. Heureusement pour moi, j'avais quand même mis mes clefs de maison dans mon sac, donc pas besoin de faire déplacer la baby-sitter.

J'entre le code à la barrière, avant de remonter notre grande allée. Sa voiture est là, ce qui signifie qu'Antoine n'est pas encore parti chez ses potes pour leur soirée FIFA. En quelque sorte, tant mieux pour moi, car je pourrais tout de suite lui raconter ce qu'il s'est passé avec Léa. Même si il ne faudrait pas que je le retarde trop, sinon il serait capable de dire que c'est de ma faute si il est en retard.

Je pousse la porte, et entre dans la maison. A ma grande surprise, c'est calme. Liam et Maël sont sûrement déjà au lit. Je dirais même qu'Ophélia la baby-sitter est en train de les coucher, car elle n'est pas dans le salon. En même temps, vu l'heure, il fallait s'en douter qu'ils sont déjà endormis.

Et Antoine doit être, je suppose dans le deuxième salon, en train de jouer à la PlayStation. Ce qui est pour moi la seule raison pour laquelle il peut être ne retard chez ses amis, car il est toujours le premier arrivé là-bas si il n'est pas en train de faire une partie de son jeu préféré. Ou sinon, il a totalement zappé qu'il était attendu chez Lucas.

Je  retire donc mes chaussures dans le couloir, avant de les récupérer dans mes mains, et prends cette direction. Il faut au moins que je le prévienne de ma présence. En fin de compte, je lui raconterais demain, ou quand il rentrera, si je ne dors pas encore. Quand j'arrive dans le couloir menant à sa pièce, mon hypothèse se confirme. Sa musique se fait entendre. Et pas qu'un peu en plus. J'espère juste que ça ne s'entend pas en haut, parce que je ne voudrais pas qu'il réveille les petits.

Je pousse donc la porte, et assiste à une scène que je n'oublierais jamais. Je ne sais même pas si je suis censée parler ou non. Je regarde quelques secondes avant de réagir, impuissante face à ce qui se déroule devant mes yeux. Je suis immobile, tellement ce qui se passe me surprend. J'ai envie de partir, mais je n'y arrive pas. Je finit quand même par lâcher violemment mes chaussures au sol, avant de m'enfuir.

J'entends très vite les cris d'Antoine dans mon dos, mais je préfère fuir. Dans le couloir, j'attrape rapidement mes affaires, avant de courir aussi vite que je peux jusqu'à ma voiture, suivie par Antoine. Je ne me retourne pas une seule fois, et démarre aussi vite que je peux. Je ne veux même pas entendre ce qu'il a à me dire. J'en suis incapable. Je n'ai qu'une envie, c'est me retourner et le frapper aussi fort que je peux, mais les conséquences seraient encore pire. Autant disparaître.

Arrivée au bout de notre rue, je coupe le contact, avant d'enfin pouvoir me lâcher. Les larmes se mettent à couler come des torrents le long de mes joues, et rien ne peut les arrêter. Je sens mon coeur se briser lentement dans ma poitrine, et ça me fait horriblement mal.

Je me jette immédiatement sur mon sac posé sur e siège à côté de moi, avant de composer le premier numéro qui me vient à l'esprit. J'entends plusieurs sonneries, avant d'enfin entendre la voix que j'attendais au bout du fil.

_Amélie ?
_Paul !
_Ma belle ! Tu pleures !! Qu'est-ce qu'il se passe ???
_C'est Antoine !
_Qu'est-ce qu'il s'est passé ??
_Il... Il Il m'a trompé !
_Quoi ???
_Je... J'étais sortie mais je suis rentrée plus tôt que prévu je l'ai vu embrasser la baby-sitter.
_Oh, je suis terriblement désolé pour toi
_J'ai tellement mal Paul !
_J'ose à peine imaginer Amélie Je suis désolé.
_Tu penses que Que je peux venir chez toi quelques jours avec les jumeaux ???
_Tu es toujours la bienvenue chez moi, tu le sais.
_Merci, merci. Mais n'en parle à personne s'il te plaît.
_Bien sûr, je serais muet comme une tombe.
_J'irai chercher des billets demain, je prends le premier vol.
_Oui, tiens moi au courant de quand tu arrives, je viendrais vous chercher à l'aéroport.
_Merci d'être là.
_C'est normal. Mais ça va aller en attendant ???
_Je vais aller chez Louane. Et j'irai récupérer les petits demain pendant qu'il sera à l'entraînement.
_Pas de soucis.
_Je ne veux pas le voir pour le moment.
_Oui, je comprends. Je suis là si tu veux parler, ok ?
_Oui oui. Mais il faut que j'appelle Louane, je te rappelle demain.
_Aucuns soucis.

Je raccroche, avant de jeter mon téléphone dans mon sac. Je n'ai même pas envie d'appeler Louane. Je sais qu'elle essayerait trop de me consoler, et je n'ai pas besoin de ça pour le moment. Je veux juste partir aussi loin que je peux d'Antoine, et quitter l'Espagne pour le moment. Je veux pouvoir me remettre de ce que je viens de voir.

Je ne veux pas parler pour le moment. Je préfère rester seule dans mon chagrin, que l'on ne me dérange pas à tenter de me consoler en me disant des choses qui ne servent à rien, comme beaucoup ont fait l'année dernière après l'euro.

Assise devant mon volant, des souvenirs de cette année passée défilent, mais soudain, ils paraissent faux. A cause de ce qu'il vient de se passer, je remets tout en question. Il faudrait que j'arrive à me contrôler, pour ne pas penser tout ça sur le coup de l'émotion, mais c'est trop dur, c'est plus fort que moi.

Lui... Antoine Griezmann ~ Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant