CHAPITRE 34

9.1K 524 35
                                    

" Entrez ", nous dit une douce voix. La femme avait l'air d'avoir dans la quarantaine. Elle était petite, avec des cheveux bruns et ses yeux étaient aussi beaux que ceux de Vitale. Leurs yeux et leurs cheveux étaient les seules choses similaires entre eux.

Elle me regardait et me donnait un sourire sincère. Le genre de sourires où les yeux brillaient, " Tu dois être Chanel ".

J'hochais la tête et lui retournais son sourire, " Oui. Ravie d'enfin vous rencontrer ", dis-je, en lui tendant ma main droite et en lui serrant la sienne.

Elle la serra doucement en retour, " Moi aussi, ma chère. Moi aussi ".

" Rentrez, ton père vous attend ", déclara-t-elle, son visage se tourna vers lui, avec un petit sourire.

Vitale lui donna le sac qu'il tenait, " Pour toi ".

Elle eut l'air prise de court mais elle souriait néanmoins.

" Merci, entrez ".

Je le voyais désormais. Vitale était nerveux tout comme sa mère. L'ambiance formelle me faisait étouffer. Les parents se comportaient-ils vraiment de la sorte avec leurs enfants?

Une pincette sur la joue, un câlin, un sourire taquin et une phrase sur le fait qu'ils ont grandi.

C'était comme cela que les retrouvailles de Vitale aurait dû se dérouler et non un accueil formel.

" Ouais ", je les suivais à l'intérieur. Après avoir passé le hall d'entrée, nous entrions dans le salon. Des photos étaient alignées sur le mur. Des photos prises à certains moments, de magnifiques souvenirs. Les photographies aidaient la mémoire à ne pas s'effacer. Elles étaient notre route vers hier.

Un homme était penché au-dessus d'une photo. Ses mains étaient posées sur le cadre, il semblait la fixer.

Dès qu'il nous avait entendu, il s'était tourner. Et je faillis déglutir. Il ressemblait exactement à Vitale. J'avais dit que ses yeux étaient comme ceux de sa mère mais j'avais tord. Ils étaient semblables à ceux de son père. La même teinte de vert. Le même mélange. Ils étaient presque identiques. 

Leur mâchoire étaient similaires ainsi que leur nez. J'avais l'impression de regarder Vitale, en plus vieux. Maintenant je savais à quoi Vitale ressemblerait quand il vieillirait. 

" Vitale ", appela-t-il, un sourire satisfait apparut sur son visage. " Oh mon Dieu, tu m'as tellement manqué ". Son accent changea légèrement avant que son langage ne change complètement. Il commençait à parler en Italien.

La mère de Vitale souriait. Vitale aussi. Et j'étais là debout comme une imbécile. Une réunion de famille se déroulait et je me sentais comme une étrangère.

Puis son père se tourna vers moi, " Bonjour. Je suis Nico ". Sa voix était grave et je lui tendit immédiatement la main pour le saluer, " Je suis Chanel ".

Il souriait, son sourire lui donnait un air juvénile. " Je sais, mademoiselle. Comment as-tu fait pour rester avec lui depuis aussi longtemps est au-dessus de mes compétences ", il ria en secouant la tête.

" Il te traite correctement? Je ne veux pas que ma belle-fille soit maltraité ", je lui donnais un sourire embarrassé. Vitale s'occupait bien de moi en effet. 

" Oui. Il me traite correctement ", je léchais ma lèvre avant de rajouter, " Il m'aime beaucoup trop ", mon regard s'attarda sur Vitale, me demandant quelle serait sa réaction.

Il n'était pas choqué. Il avait l'air détendu. Il souriait et disait, " Oui. Je t'aime beaucoup trop ".

J'étais stupéfaite. Et puis je souriais de satisfaction. Oh! ça allait être une soirée très amusante.

__________________

" Maman, ça suffit ", dit Vitale, l'irritation était claire dans sa voix.

Après un moment, la mère de Vitale était sortie de sa coquille et se comportait comme une mère le devrait. La moitié du temps elle parlait de notre soi-disant mariage.

J'appris que Vitale leur avait dit qu'on se fréquentait depuis un an et qu'on s'était fiancé le mois dernier. On s'était rencontré durant une fête chez un ami. Cet ami était Georges.

Quelle histoire ridicule. Et très différente de l'originale.

" Non. J'ai besoin de plus de photos ".

Actuellement, nous posions tout deux pour des photos. Il s'agissait probablement de la centième.

Je me demandais si Vitale avait été normal aurait-on besoin de faire semblant? 

Cela aurait été probablement réel.

Mais ça ne l'était pas. 

La réalité craignait.


Psychopath [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant