CHAPITRE 36

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Aussitôt que j'avais prononcé le nom de Georges, Vitale lâcha un juron.

Mon attention se porta sur lui, " Qu'est-ce qu'il se passe? ".

J'eus deux réponses, " Dis à Vitale de venir à moi s'il veut revoir son ami en vie ".

La ligne fut coupée.

Puis Vitale répondit, " Je pense que se sont les hommes de Lucio qui nous suivent ".

Mmh.

C'était quoi ce bordel?

Pendant quelques secondes, je fixais le téléphone réfléchissant à ce que l'homme venait de dire.

Puis je regardais Vitale.

" Je pense que Georges à des problèmes ".

Ses yeux basculèrent sur moi et il les plissa, " De quoi tu parles? ".

Je pouvais voir la manière dont ses mains serraient le volant.

Il avait peur.

" Il veux que tu viennes si tu veux le revoir en vie ", je répétais les mots que l'étrange personne m'avait demandé de lui dire.

" Et qui exactement est ce " il " qui me menace? ",il ria mais ce n'était pas de l'humour.

Je secouais la tête, " Il ne m'a pas dit son nom ".

Je me demandais si cette personne était stupide. Comment diable pourrais-je savoir qui il était si je ne savais pas son nom?

" Peut-être qu'il s'agit de quelqu'un que tu connais. Réfléchis. C'est peut-être Lucio ", suggérais-je.

Il ne disait rien. Ses yeux fixais le vide devant nous. Mais je pouvais voir à quel point il était stressé. Ses mains étaient serrées autour du volant et il grinçait des dents.

J'étais effrayée également. Il y avait une voiture qui nous suivait, ils voulaient sûrement nous kidnapper à nouveau et au moins la dernière fois on savait que Georges allait bien mais cette fois-ci Dieu seul savait où il était.

Je croisais les doigts et restais aussi calme que possible pour le bien de Vitale. Je ne voulais pas lui montrer que j'avais peur afin de ne pas l'apeurer lui aussi.

Je priais silencieusement Dieu pour que peu importe ce qu'il se passait ça s'arrêtait ou pour qu'il ne se passait rien du tout.

Je voulais vivre.

Comme vivre et avoir des jumeaux et vieillir.

Et simplement être heureuse.

Je voulais être libre.

" On doit dégager d'ici ", m'exclamais-je soudainement , tournant ma tête pour l'observer.

Sa mâchoire était contractée et je pouvais pratiquement sentir la tension radier de son corps.

En effet, nous allions définitivement mourir.

Et en ce moment une voiture se stoppait juste devant nous, Vitale écrasa la pédale de frein brutalement et j'aurais pratiquement heurté ma tête contre le pare-brise si je n'avais pas eu de ceinture.

Note à moi même, les ceintures sauvent des vies.

Bien. Tu vas mourir de toutes façons.

Je ne respirais pas. C'était comme si je retenais ma respiration et pendant quelques secondes j'avais l'impression d'avoir oublié comment respirer.

Et quand je sentis finalement ma poitrine bouger, la réalité me submergea.

J'allais mourir.

Le téléphone sonnait.

Vitale décrocha, " Allo? ", sa voix était tendue. Même s'il essayait de ne pas montrer ses sentiments, je pouvais quand même entendre sa minime inhalation d'air.

" Salope ", grogna-t-il avant de jeter le portable sur la banquette arrière.

Peut-être était-ce le coup final car exactement une seconde plus tard je vis des hommes vêtus de noir sortir des véhicules.

Et nous allions officiellement être kidnappé.

Encore.

J'étais sans armes, sans tactiques, sans techniques de combat, sans bombe lacrymogène donc je ne pouvais faire qu'une chose; croiser les doigts.

Je pensais que Vitale était dans les mêmes conditions que moi mais il avait déjà un flingue dans la main.

Ouais!

Vitale aurait paru fou s'il avait tirer avec son pistolet, c'était littéralement inutile.

Il y avait bien trop d'hommes en noirs et de plus on était moins.

" Que va-t-on faire? ", questionnais-je, ma voix était envahie par la peur.

" Laissons-les nous kidnapper ".

Quoi?

Je savais que d'une certaine manière ils allaient nous enlever mais on allait se rendre?

D'accord.

J'acquiesçais.

J'avais confiance en Vitale. Il ne m'avait donné aucunes raisons de ne pas le faire.

" Viens par là ".

Il se pencha vers moi et avant que je ne puisse comprendre il posa ses lèvres sur les miennes.

Et j'avais l'impression que c'était sa manière de me dire en revoir.

" J'ai mis un flingue dans ta poche. Utilises le qu'en cas de besoin ".

J'hochais la tête.

" Fais attention. Et c'est un mauvais moment pour te le dire mais je t'aime ".

Je clignais des yeux, je voyais les alentours devenir flous.

Oui, c'était définitivement un mauvais moment pour le dire. 

" Et ne le dis pas en retour. Je veux l'entendre quand on se retrouvera ".

Et ce fut les derniers mots que j'entendis de Vitale.

Pour le moment.

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AAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!!!

Il l'a dit! Il l'a dit!

Psychopath [VF]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant