Histoire d'une Ascension

Chapitre XVIII - Désillusion

Après un court instant, le groupe des Littéraires, accompagné de Sacha et Montaigne, se matérialisa sur un sol pierreux. Titubants à demi, il avisèrent l'endroit où ils se trouvaient. C'était une salle assez spacieuse, sans fenêtres, au centre de laquelle se tenait fièrement un trône surmonté d'un pain au chocolat taillé à même le roc. Face à celui-ci se trouvait une large table rectangulaire, entourée de sièges, en pierre eux aussi, portant chacun un numéro. Martin, qui était toujours inconscient, était supporté par l'épaule de Sacha. Celui-ci, muni de son éternel sourire carnassier, s'adressa à ses anciens camarades.

- Mes amis, bienvenue dans mon quartier général. Vous vous trouvez actuellement au siège de l'Eglise du Saint Pain au chocolat. Par contre, on enlève ses chaussures. Bien que ce ne soit pas une mosquée, je tiens à garder cet endroit propre.

Légèrement désarçonnée, Martha lui posa la question suivante :

- C'est bien beau tout ça, mais tu peux me dire ce qu'on fait ici ? T'as enfin décidé de te débarrasser de nous, c'est ça ?

Il eut un petit rire.

- C'est exactement ça. Je vais ici et maintenant vous sacrifier à la gloire du Saint Pain au chocolat.

Fidèle à elle-même, Fabiola se jeta sur lui, mais fut arrêtée par Montaigne. Elle hurla :

- Lâchez-moi, putain !

Le sixième cardinal secoua alors la tête.

- Ma chère, tu manques de tact. Apprends donc à te tenir.

Sacha, qui la regardait d'un oeil amusé, intervint alors.

- Laissez donc, Montaigne. De toute façon, un animal comme elle n'apprendra jamais.

Le Prêtre claqua alors des doigts. Aussitôt, Fabiola eut l'air totalement désorientée. Elle se mit à parler toute seule, et à bouger de façon complètement aléatoire. Mara cria :

- Fabiola ! Sacha, arrête ! Tu vas trop loin !

Celui-ci lui répondit, avec ce petit air condescendant caractéristique :

- Inutile de l'appeler, elle ne t'entend pas. Sache également qu'elle ne risque absolument rien. Au moins, elle ne me dérangera plus.

Il se tourna alors vers Martha.

- Martha ?

- Quoi ?

Il soupira.

- Tu es stupide. Tu penses réellement que si j'avais l'intention de vous tuer, je vous aurais fait passer toutes ces épreuves ? Réfléchis deux secondes.

Une faible voix se fit alors entendre.

- Alors... Qu'est-ce que tu nous veux...?

Martin, qui s'était réveillé, tentait tant bien que mal de se remettre debout. Zélie fit un pas en avant.

- Martin ! Tu ne devrais pas...

- Ça va, ne t'inquiète pas.

Il se tourna alors vers Sacha.

- Et si tu nous disais clairement ce que tu attends de nous, au lieu de tourner autour du pot ?

Celui-ci regarda son poignet, y voyant sans doute une montre imaginaire.

- Il est actuellement 23h49. Autrement dit, il nous reste un peu de temps avant minuit. Suivez-moi, nous serons plus à l'aise pour parler... dehors.

Il claqua à nouveau des doigts. Fabiola tomba alors lestement sur le sol, inconsciente. Mara se précipita pour l'aider, et lui offrit son épaule.
Avisant une porte dans un coin de la salle, à côté de ce qui semblait être une Wii U, le Prêtre s'avança, et s'y engagea. Coincés entre celui-ci et le Cardinal, qui fermait la marche, les L furent contraints de le suivre.