Chapitre XXX - La mélodie du Temps

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Un grande salle aux murs rougeâtres. Des centaines de tuyaux noirs qui plongeaient dans le sol à la verticale, reliés à d'énormes sphères rouges sang. Un bruit de pompage perpétuel, seulement couplé au son de la respiration saccadée de Zélie. Celle-ci avait atterri dans cette pièce quelques secondes auparavant, mais s'affairait déjà à en scruter les moindres recoins, cherchant des yeux un éventuel Cardinal. Elle finit par en aviser le fond, où on pouvait distinguer un immense écran, alimenté par les tuyaux qui striaient le mur. Plusieurs jauges étaient visibles à l'écran, mais à cette distance, seule la principale était lisible, affichée en grand au centre de celui-ci. En plissant les yeux, Zélie lut à haute voix :

-"Durabilité de la barrière entre la Terre et l'Enfer : 100%".

À ces mots, une étrange présence sembla se manifester derrière la jeune fille. Un douce mélodie se fit alors entendre, comme si quelqu'un était en train de jouer un requiem à la flûte. Alors, avant que Zélie n'ait pu se retourner, la réalité sembla se distordre un instant, puis...

Un grande salle aux murs rougeâtres. Des centaines de tuyaux noirs qui plongeaient dans le sol à la verticale, reliés à d'énormes sphères rouges sang. Un bruit de pompage perpétuel, seulement couplé au son de la respiration saccadée de Zélie. Celle-ci avait atterri dans cette pièce quelques secondes auparavant, mais s'affairait déjà à en scruter les moindres recoins, cherchant des yeux un éventuel Cardinal. Elle finit par en aviser le fond... et s'arrêta net. Une drôle de sensation venait de la prendre à la gorge. Une sensation de malaise profond. Comme une sorte de déjà-vu, mais en plus douloureux. Prudemment, elle avança vers l'écran qui couvrait le mur d'en face. Celui-ci affichait diverses jauges, et semblait alimenté par les tuyaux noirâtres qui striaient le mur, lesquels convergeaient tous vers lui. Alors que la Littéraire plissait les yeux pour tenter de lire les informations présentes sur l'écran, elle sentit soudain sa sensation de malaise s'amplifier, et perçut une présence dans son dos. Elle se retourna juste assez tôt pour distinguer une vague silhouette tenant un instrument à vent, avant qu'une étrange mélodie aux accents dramatiques ne fasse s'effondrer sa réalité.

Un grande salle aux murs rougeâtres. Des centaines de tuyaux noirs qui plongeaient dans le sol à la verticale, reliés à d'énormes sphères rouges sang. Un bruit de pompage perpétuel, couplé au...

- J'ai déjà vécu ça.

La déclaration de Zélie venait de briser la narration comme un pied d'enfant turbulent s'écrasant sur une coquille d'escargot. Elle avança dans la pièce, en avisant chaque recoin.

- Ces tuyaux noirs... Ces sphères rouges... Cet écran... Oui, je me souviens de tout. Je crois bien que quelqu'un cherche à se foutre de moi.

Elle avança prudemment vers l'écran, et s'arrêta à quelques mètres de celui-ci. C'est alors qu'elle eut une idée. Elle allait attraper ce petit plaisantin qui se moquait d'elle. Figée face à cet écran, elle se mit donc à compter dans sa tête.

Un...

Ses poings se serrèrent, prêts à frapper.

Deux...

Elle souffla un grand coup.

Trois...

Son corps entier se tendit.

Quatre...

Elle ferma les yeux.

Cinq.

Ni une ni deux, Zélie fit volte-face, et projeta avec puissance son poing sur le nez de la silhouette qui se tenait debout derrière elle. Celle-ci fut projetée au sol par l'impact. Alors, l'air sembla se fissurer pendant une demi-seconde, avant de voler littéralement en éclats.
Se remettant le nez en place, Sylvain-Pierre Durif se releva tant bien que mal, et regarda la jeune fille avec un amusement teinté d'une pointe de mépris. Il épousseta sa flûte de Pan.

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