Chapitre II - Le déni

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Le soir même, les Premières Littéraires s'étaient réunis dans le parc municipal et discutaient de l'absurdité de la situation.

Martin, seul garçon de la classe avec Sacha, fut le premier à s'exprimer.

- Il a toujours été un peu... excentrique, mais je refuse de croire qu'il serait prêt à détruire toute une ville ! Ça ne lui ressemble pas. Et puis, qui nous dit qu'il en est capable ?

Avec un soupir, Simone lui répondit calmement.

- Martin, j'admets que c'est un peu trop surréaliste, mais même si tu étais dans la salle d'étude à ce moment là, tu l'as vu comme moi ! Il était en suspension dans le ciel, et a même fendu les nuages en deux. S'il est capable de telles prouesses, je ne vois pas en quoi le fait de détruire une ville lui poserait problème.

Zélie, visiblement plongée dans une intense réflexion, dit alors la chose la plus rationnelle de la journée.

- Vous ne trouvez pas que c'est allé un peu vite, tout ça ? Je veux dire, il se pointe en volant, comme ça, il nous fait un de ses discours à la con, et il s'en va. C'est tout. Enfin, d'accord, il y a eu un séisme, mais tout ça ne vous semble pas un peu... dur à avaler ?

- Si c'était encore une de ses blagues doureuses, ça se saurait, rétorqua Fabiola.

Soudain, Martha se leva, prise d'une soudaine lubie.

- Attendez deux secondes ! Il a bien dit qu'on avait une semaine pour "tenter de l'arrêter", non ? Ce qui signifie qu'il y a une possibilité... Sinon, je pense qu'il aurait déjà tout détruit sans nous poser de questions. Le souci, c'est qu'effectivement, s'il a la capacité de voler et de fendre les nuages, c'est mission impossible... Attendez, maintenant que j'y pense, vous ne trouvez pas ça bizarre que personne n'en ai encore parlé ? Je veux dire, à la télévision, à la radio...?

- Ça signifierait que nous avons été seuls témoins de cet événement, dans le lycée ? demanda Simone.

- Mais... et le séisme...? interrogea Mara, perplexe.

Soudain, une voix retentit derrière le groupe.

- Je vois que vous n'avez pas perdu de temps. Et vous êtes particulièrement perspicaces, avec ça.

A l'unisson, les L se retournèrent vers la personne qui venait d'apparaître derrière eux. Drapée d'un manteau noir dont le capuchon était rabattu sur sa tête, elle semblait tous les toiser un à un, bien qu'il était difficile de l'affirmer avec certitude.

L'inconnu encapuchonné repris :

- Et bien alors...? Je viens de passer plusieurs mois avec pour seule compagnie des moutons et c'est comme ça que vous m'accueillez ?

Simone reconnaissait cette voix. Dans un souffle, elle murmura;

- Dominique...?

Aussitôt, cette dernière rabattit le capuchon, laissant apparaître son visage si reconnaissable, et sourit à ses anciens collègues.

- Salut. Gardons les effusions de joie pour plus tard, ok ? D'abord parce que je déteste ça, et ensuite, parce qu'on a plus urgent à traiter.

Histoire d'une Ascension Où les histoires vivent. Découvrez maintenant