Regardant ses nouveaux élèves avec une étrange forme d'affection dans le regard, M. Gianemont leur souriait avec bienveillance.
- Mes chers élèves, que puis-je faire pour vous ?
Tout le monde se tourna alors vers Simone, qui était devenue livide. Fabiola grommela :
- Bon, on fait quoi maintenant ?
Leur professeur se leva alors. Il s'adressa au groupe.
- Il serait ma foi judicieux de décliner la raison de votre présence ici. Vous ne m'avez tout de même pas suivi sans raison ?
Simone serra les poings.
- Je... Je ne sais pas vraiment... J'ai eu comme une sorte d'intuition qui m'a incitée à vous suivre et a pousser les autres à venir avec moi... Mais maintenant... Je ne sais pas vraiment ce que je fais ici...
Les mains sur les hanches, Zélie s'indigna.
- Donc si je comprends bien, tu nous a amenés ici, limite en nous suppliant, sans nous dire pourquoi, et maintenant qu'on s'est fait chopper, tu ne sais plus ce qu'on fait ici...? Il n'y aurait pas comme un petit problème...?
Tout le monde se taisait. Simone regardait fixement le sol.
- Je... Je ne sais pas ce qui m'a pris... C'était comme si... on devait vous suivre, Monsieur. Quelque chose de viscéral...
Souriant de plus belle; l'homme la fixa.
- Allons nous asseoir à la cuisine, voulez-vous ? Cette pièce n'est certes pas aussi utile que les latrines, mais nous y serons bien. Nous avons beaucoup de choses à nous dire.
A la suite de leur professeur et non sans un certain malaise, le groupe des L pénétra donc dans une pièce spacieuse qui faisait office de cuisine, et prirent place autour de la table. M. Gianemont se racla la gorge, puis prit la parole.
- Simone, ce qui t'arrive est normal. Le pouvoir que tu as acquis dans le Labyrinthe... Il commence à s'éveiller. Et il en sera bientôt de même pour tous tes camarades ici présents.
Tout le monde sursauta. Mara marmonna :
- Comment vous pouvez être au courant de...
Mais son interlocuteur leva la main pour l'arrêter.
- Sachez que je suis au courant de tout. La vérité à propos de votre ancienne professeure d'histoire, la Réunification qui débutera demain... Tout cela, je le sais.
Martin remua sur son siège, mal à l'aise.
- Mais... comment ? Vous êtes du côté de Sacha ?
Une fois de plus, l'homme leva la main.
- Chaque chose en son temps.
Il se tourna alors vers Simone.
- Tu dis avoir senti une sorte d'intuition intense qui te poussait à me suivre, n'est ce pas ? Je crois avoir deviné la nature de ton pouvoir.
Cette fois-ci, ce fut au tour de Zélie d'interrompre M. Gianemont.
- Attendez, il y a quelque chose que je ne pige pas. Comment pouvez-vous être au courant que nous avons reçu des pouvoirs... alors que nous-même l'ignorions jusqu'à présent ?
Toujours avec le même calme, il l'arrêta d'un geste de la main.
- Ma chère enfant, chaque chose en son temps. Simone, laisse-moi donc t'expliquer la nature de ton aptitude. Visiblement, il semblerait que tu sois capable de sentir l'aura des choses, l'énergie qu'elles dégagent. Et comme tu ne le maîtrises pas encore, tu as dû être irrépressiblement attirée par mon aura, laquelle est ma foi fort différente de celle d'un individu lambda, si je puis dire. Sache également qu'une fois que tu auras appris à t'en servir à 100%, il te conférera un avantage terrifiant.
Si elle ne doutait pas des paroles de cet homme, Simone semblait malgré tout perplexe. En se concentrant, elle arrivait effectivement à sentir une sorte d'aura émaner de son interlocuteur, ainsi que cinq autres, moins intenses, en provenance de ses camarades. Remarquant cela, son professeur sourit.
- Oh ! Je vois qu'il ne suffisait que d'une simple explication pour que tu comprennes les bases. Tu verras, avec le temps, ça ira tout seul.
Fixant Simone, Fabiola s'adressa à leur hôte.
- Et nous ? Vous pouvez nous dire la nature de nos pouvoirs...?
Avec un sourire résigné, M.Gianemont lui répondit :
- Hélas, je ne le puis tant qu'ils ne se sont pas au minimum éveillés. Autrement dit, lorsqu'il commence à vous arriver des choses que vous ne vous expliquez pas, comme "'l'intuition" de votre camarade qui semblait faire des siennes. Mais cela peut se manifester très différemment en fonction du pouvoir que vous possédez, gardez cela à l'esprit.
Soudain, dans la tête de Simone, un déclic se fit. A force de regarder cet homme, elle avait fini par se rappeler d'où elle le connaissait. Et ce n'était pas encore son pouvoir qui s'emballait. Lorsqu'il constata qu'elle l'observait intensément, il arbora une sorte de regard bienveillant mêlé d'arrogance. Pas de doute, c'était bien le même visage que sur les portraits. Le coeur de Simone s'emballa alors davantage. Des sueurs froides lui parcoururent l'échine.
Cet homme, c'était Michel de Montaigne.
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Histoire d'une Ascension
ParanormalPremièrement, sachez que cette oeuvre est un mélange assez étrange entre épique, humour noir, et détournement de clichés. Si vous êtes sujet à des crises d'épilepsie, je ne réponds de rien. Ensuite, vous est-il déjà arrivé de vous dire que notre mon...