Cela faisait maintenant un moment que Mara avait atterri dans ce vaste labyrinthe bordé de milliers d'étagères garnies de livres et de cartons, et au plafond si haut qu'il en devenait presque invisible. Une trentaine de minutes plus tôt, elle avait été téléportée ici.
Dès son arrivée, la jeune fille s'était préparée au pire. Mais aucune trace d'un quelconque Cardinal. Seulement ce dédale d'étagères qui s'étendait et serpentait sans fin le long des couloirs. Elle s'était donc mise à marcher, sur ses gardes, avisant chaque recoin de la vaste bibliothèque. Levant la tête vers un panneau suspendu au plafond, elle avait alors pu lire sur celui-ci : "Nouveau Testament - XXIe siècle". Plus elle avançait dans le dédale, plus les étagères semblaient vieilles et poussiéreuses. Après environ une demi-heure à y déambuler, elle était ainsi arrivée à un second panneau suspendu, sur lequel on pouvait lire, en écho au précédent : "Nouveau Testament - XXe siècle".
Et à présent, elle était là, statique, à se demander ce qu'elle faisait en ces lieux. La mine soucieuse, Mara avisa le panneau poussiéreux.- On dirait bien que cet endroit est une sorte de bibliothèque, avec des dossiers classés en fonction des époques. Je ferai mieux de...
Mais quelque chose la coupa net. D'un coup, elle sentit l'air s'alourdir, comme si un danger imminent planait sur l'entièreté du bâtiment. La jeune fille déglutit. Derrière elle, un battement d'ailes se fit entendre, suivi d'un long soupir ennuyé. Une voix qu'elle aurait préféré ne jamais entendre s'éleva alors.
- Le fameux coup du héros qui réfléchit, et du méchant qui apparaît derrière lui juste à ce moment pour confirmer ou non le fruit de sa réflexion. C'est d'un cliché.
Mara avait beau ne pas reconnaître cette voix, elle était tétanisée par la terreur qu'elle lui inspirait.
À nouveau, un soupir se fit entendre.- Par les cornes de Baphomet, quel pied... "Oui, tu te trouves bien dans une sorte de bibliothèque : nous sommes aux Archives du Temps. C'est ici qu'est consignée toute l'histoire de ce monde, de sa Genèse jusqu'à aujourd'hui". Ça y est, mortelle ? Es-tu satisfaite ? Maintenant, retourne-toi.
Sans que Mara n'ait fait le moindre mouvement, son corps pivota de lui-même, et ses yeux rencontrèrent enfin son interlocuteur. Une immense paire d'ailes plus noires que la nuit. Un capuchon rabattu sur le visage. Lorsqu'elle vit l'individu, quelque chose se réveilla en elle. Une terreur ancestrale, inscrite dans les gènes. Quelque chose d'intrinsèque à chaque être humain. Alors qu'un cri d'alarme commençait à secouer son corps entier, un détail la frappa. De sa main droite, l'individu tenait fermement quelqu'un par le col, le traînant au sol comme une poupée de chiffon. Mara pouvait voir le prisonnier gigoter faiblement, cherchant à se défaire de l'étau qui lui enserrait le cou. Dès qu'elle reconnut la personne, la Littéraire eut un nouveau frisson. Ce garçon était censé être mort depuis des jours. Cette personne, c'était César.
Suivant son regard, l'individu encapuchonné posa à son tour ses yeux sur le garçon qu'il traînait par terre à bout de bras.- Oh, lui ? Oui, j'aurais dû le tuer moi-même dès le début. Mais ne t'en fais pas, je vais réparer mes torts ici et maintenant.
Cette fois, Mara fit un pas en arrière.
- Ce n'est... Il était censé être mort...
Lentement, César tourna la tête vers elle, et lui murmura, malgré son propre col qui lui enserrait la gorge :
- Pas le temps de t'expliquer... Si cet enfoiré nous a amenés ici, c'est pour nous détruire, Mara ! Tout est de...
Mais avec une violence inouïe, l'individu l'envoya s'écraser contre une étagère adjacente. À nouveau, il soupira.
- Allons, César. Tu peux au moins me laisser révéler les tenants et les aboutissants de mon plan, au lieu de le faire avant l'heure. Tu ne m'ôterais pas ce plaisir ?
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Histoire d'une Ascension
FantastiquePremièrement, sachez que cette oeuvre est un mélange assez étrange entre épique, humour noir, et détournement de clichés. Si vous êtes sujet à des crises d'épilepsie, je ne réponds de rien. Ensuite, vous est-il déjà arrivé de vous dire que notre mon...