Chapitre XXV

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Ce dernier composait encore et toujours, ses cheveux un peu plus longs car négligés cachaient ses yeux et son visage restait penché vers les partitions. Les deux compositeurs rentrèrent après avoir frappé mais le brun les congédia immédiatement, traçant machinalement ses notes sur le papier. Son aimé s'approcha et lui retira tout doucement la plume des mains. Il lui passa une main dans les cheveux pour dégager son beau visage, lui remettant ensuite sa mèche correctement, la pointe de celle-ci atterrissant sur la joue du musicien. Ce dernier secoua la tête en grognant légèrement avant de porter un regard froid et las sur son amant.

« Qu'est-ce qu'il y a ?

-Quelqu'un arrive à la Cour et je pense que tu seras bientôt sollicité donc...

-Oh vraiment ? C'est le cadet de mes soucis.

-Mais Antonio...

-Je vous avais dit que nous perdions notre temps. Souffla Joseph

-Inutile de cracher votre venin, Haydn. Répliqua Antonio, immédiatement de mauvais poil

-Quoi ? Je vous offusque ? Se moqua-t-il en croisant les bras

-Me provoquer ainsi ne fera que vous attirer des problèmes.

-Vous n'avez rien pour m'atteindre. Tandis que j'ai encore un ou deux as dans ma main. Dont une information qui saura vous détruire en temps voulu.

-Je n'ai pas besoin de ça plus tard, ni même maintenant.

-Pourtant je suis certain que cela vous intéresserait ! » Enchérit-il d'une voix presque enjouée

Cet échange devenait presque malsain. Un sourire mesquin se dessina sur les lèvres du plus vieux qui entra dans l'espace privé de l'Italien, s'approchant de la table de laquelle s'était levé l'endeuillé. Les deux hommes se fusillaient du regard et leur cadet était pris entre deux feux. Il recula et tenta de s'effacer, se collant au mur dans un coin sombre de la pièce. Le père de la symphonie posa une main à plat sur le bureau, se penchant sur son comparse, son rictus se faisant de plus en plus mauvais. Salieri ne broncha pas, à peine impressionné, imperturbable.

« Rien ne venant de vous ne m'intéresse.

-Vraiment ? Pas même si cela concerne...le décès mystérieux de votre ancien élève ?

-Pardon ? Demanda le latin en haussant les sourcils, extrêmement surpris, la plaie à peine pansée se rouvrant lentement.

-Ne vous a-t-on donc pas dit en quelles circonstances était-il mort ? Personne ne vous a dit dans quel état avait-il été trouvé ?

-Je ne veux pas en savoir plus ! Rugit-il, les yeux brillants, les fermant en serrant les poings

-Bien sûr que vous voulez savoir ! Mais au fond, vous le savez. Vous savez que sa mort n'est pas naturelle...Il est trop jeune pour mourir d'un quelconque mal.. Siffla le violoniste, tel le Tentateur

-Haydn, vous allez trop loin ! Intervint Wolfgang, n'ayant nullement envie de voir son amant égorger l'homme sur place

-...Laisse le parler. Il est justement allé trop loin pour se taire maintenant. Parlez, si vous savez quelque chose. Ordonna-t-il à Haydn

-Votre cher élève a été assassiné, retrouvé mort dans une ruelle, un seul coup de poignard en plein torse pour l'éventrer. Lorsqu'on l'a retrouvé, c'était déjà trop tard. Mais je sais qui est le responsable. Et je le déteste à présent autant que vous, pour les basses pratiques auxquelles il s'adonne juste pour vous faire souffrir et vous faire payer. Ludwig. Ludwig est le seul responsable, c'est à lui que vous devriez vous en prendre. Œil pour œil, dent pour dent, n'est-ce pas ?

MaestroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant