Chapitre XVI

498 26 285
                                    

Ils restèrent des heures et des heures ensemble, à parler de musique, à s'échanger quelques tuyaux pour se concentrer ou se détendre. Le cadet aimait les opéras, son aîné se spécialisait dans les symphonies aux formes complexes. Ils se découvrirent et se racontèrent plusieurs choses touchant à leur vie privée et Joseph se confia à son ami sur plusieurs choses tout en le gardant contre lui. Finalement, lorsque sonna dix-sept heures, les deux hommes se séparèrent, le virtuose décidant de rentrer chez lui le plus rapidement possible. Il quitta le palais après avoir scellé son bureau, s'aventurant dans les rues encore agitées de la ville. Le jeune homme retrouva par miracle sa demeure et y entra calmement, montant directement à l'étage. Antonio était allongé sur le lit, les jambes pliées, une plume en main, des feuilles sur les genoux. Il tourna la tête en entendant la porte s'ouvrir et offrit un léger sourire à son amant en guise de bienvenue. Surpris, Wolfgang s'approcha timidement et s'assit à côté de lui, posant sa main sur la sienne en entremêlant leurs doigts. Le brun cessa donc s'écrire et embrassa doucement sa tempe.

« Comment s'est passé ta journée au palais ?

-Plutôt bien. Je n'ai pas été très productif mais je n'avais pas le cœur à composer..

-À cause de moi ?

-À cause de moi. Ce n'est aucunement de ta faute, Antonio. Mais je te promets que ça n'arrivera plus ! Je ne te referai plus jamais souffrir !

-Inutile de t'agiter ainsi, je ne t'en veux pas. Tant que tu as aimé, ça me va.

-Ne dis pas de bêtise ! Je ne dois pas être le seul à prendre du plaisir, idiot. Ça se fait à deux, ce n'est pas pour rien.

-Hm.

-Et toi ? Qu'as-tu fais aujourd'hui ?

-À part dormir, pas grand-chose. Je me suis trainé comme j'ai pu jusqu'à ton bureau pour trouver une plume, de l'encre et des feuilles.

-Pour composer ?

-Non, pas cette fois-ci.

-Que fais-tu alors ?

-J'écris une lettre.

-Une lettre ? Pourquoi ? Pour qui ?

-Tu verras bien. Si mon plan fonctionne, je ferai le bonheur de quelqu'un. Normalement.

-Est-ce que ça a un rapport avec moi ?

-Directement ? Non.

-Tu n'essayes même pas de faire mon bonheur ?! S'exclama-t-il, faussement choqué

-N'es-tu pas déjà heureux ?

-Mais si, je plaisante.. Mais j'aimerai savoir à qui tu parles.

-A une connaissance qui m'est redevable et à qui je demande un simple service. Rappelle-moi en quel mois sommes-nous ?

-Mi-octobre.

-Hm...D'accord.

-Pourquoi ?

-J'ai juste eu besoin de faire un petit calcul.

-D'accord... Dis, Antonio, j'ai envie de voyager un peu... De partir à l'étranger, n'importe où ça m'ira !

-Tu as une destination en tête ?

-Ça ne va pas te plaire...

-Tu veux visiter l'Italie ?

-Hm.. Je sais que je ne devrais pas mais je...j'ai envie que tu...enfin comment dire..que tu te réconcilies avec ta famille. Je me suis dit que peut-être ça pourrait t'aider à aller mieux...

MaestroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant