Chapitre XXVII

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Lorsqu'Antonio s'éveilla, il se sentit lourd et fatigué, tremblant encore de froid. Il enlaça un peu plus Wolfgang, se blottissant contre lui, cherchant de la chaleur sans la trouver, ne cessant de grelotter. Il se redressa mais se sentit incapable de se lever. L'homme secoua doucement son amant et lui demanda de se réveiller, parler lui procurant une vive douleur dans la gorge. Le blond ouvrit lentement les yeux et se redressa avant de s'étirer, posant un regard à demi-éveillé sur son comparse. Celui-ci lui offrit un maigre sourire tremblant, collé contre lui. Surpris de le voir ainsi dès le matin, l'Autrichien le serra contre lui et ancra son regard dans le sien.

«Quelque chose ne va pas, Antonio...?

-Je...j'ai si froid... Et je ne me sens..pas très bien... Souffla-t-il, massant sa gorge douloureuse

-Rallonge-toi.. Je vais te faire du thé au miel et demander à Dante de te ramener une plus grosse couverture..

-D'accord...»

L'Italien se remit sous les draps, continuant de greloter, fermant les yeux pour tenter de se rendormir.

Plusieurs minutes passèrent et Dante arriva, une grosse couverture rembourré de plumes de haute qualité dans les bras. Il l'étendit sur son maître mais cela ne suffit pas à le réchauffer. S'asseyant à côté de lui, le domestique posa une main sur son front, la retirant presque immédiatement.

«Monsieur! Vous êtes brûlant ! Je vais chercher le médecin !

-..Dante...ce n'est pas...nécessaire..

-Vous n'êtes pas en état de refuser quoi que ce soit.. Monsieur, s'il-vous-plaît, laissez nous nous occuper de vous...

-Dante...

-C'est pour votre bien.. Nous ne savons pas ce que vous avez, et personne ici ne souhaite vous perdre..

-...ça m'arrangerait bien pourtant...

-Ne dites pas de bêtises et économisez vos forces...

-Hm...»

Le serviteur courut en dehors de la demeure à la recherche d'un médecin pendant que Wolfgang amenait un thé au miel à son amant pour soulager son mal de gorge, inquiet quant à son état. Le latin souffla sur la boisson, remuant doucement le miel avec une cuillère pour bien le mélanger avant de boire le liquide, le miel faisant un bien fou, mais éphémère, à sa gorge. Le prodige de Salzbourg resta à ses côtés, veillant sur lui, la peur de le perdre luisant dans son regard d'azur. Le ciel de ses yeux s'était assombri, comme lors d'un orage, des éclairs de crainte striant les nuages. Une main fébrile monta à sa joue, la caressant faiblement. Le cadet posa ses doigts sur les siens et les entrelaça doucement, fermant les yeux un court instant.

«Essaye de dormir un peu, Antonio... Je te réveillerai lorsque le médecin sera là, d'accord..?

-Hm...»

Et le Maître de Chapelle parvint à trouver un sommeil léger, respirant assez mal, la gorge encore un peu douloureuse malgré le miel.

Le médecin arriva une vingtaine de minutes après et le brun fut réveillé lorsqu'il entra dans la chambre avec son amant. Le latin se redressa en soupirant légèrement et l'homme en robe noire à collerette blanche l'ausculte avec calme. Le musicien restait un peu nerveux, n'aimant pas du tout les médecins. Le diagnostic ne tarda pas à tomber vu l'état de l'Italien : Grippe.

Il n'y avait pas réellement de traitement, si ce n'était laisser les anticorps faire leur travail et prier Dieu pour guérir rapidement. Un grognement échappa au malade qui ramena un peu plus sa couette sur lui. Wolfgang paya le médecin et resta aux côtés de son amant, malgré sa maladie et le fait qu'il puisse être contaminé également. Il caressa doucement ses cheveux et lui demanda de se reposer avant d'ouvrir les fenêtres pour aérer la chambre. Le petrichor pénétra dans la pièce, ravissant l'odorat quelque peu bouché du Maître de Chapelle. Son aimé se mordilla la lèvre, sachant très bien qu'il devait s'éloigner de lui pour ne pas tomber malade mais il sentait que le plus vieux avait besoin d'attention et de compagnie. Alors il resta au bord du lit, caressant ses cheveux, lui apportant régulièrement de l'eau, cédant à chacune de ses demandes, à chacun de ses faibles caprices.

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