Wolfgang retourna voir le Baron Engelhirsch, lui donnant une réponse positive pour sa proposition. Ravi, le noble le remercia mille fois, baisant ses mains après les avoir prises dans les siennes. Sa fille était déjà partie voir son frère qui, comme attendu, trouva un moyen d'avancer le procès après de longues heures de négociations. Le jeune Autrichien se trouvait dans son bureau, composant toujours le même trio, espérant que cette pièce plairait à Antonio. Alors qu'il s'apprêtait à quitter son bureau, la porte de ce dernier s'ouvrant, dévoilant Maître Von Kreit accompagné d'un jeune homme de l'âge du Maître de Chapelle. Fronçant légèrement les sourcils, le blond s'approcha d'eux, s'inclinant face aux juristes. L'avocat se mit en retrait, laissant son compagnon de route annoncer à Wolfgang la nouvelle.
"Le procès du Maestro Salieri a été avancé. Il aura lieu dans trois jours. Annonça-t-il d'une voix calme
-Merci..merci infiniment Votre Excellence.. Souffla le musicien, la voix nouée par l'émotion
-C'est grâce aux nombreux nobles qui soutiennent le Maestro. Il a plus de partisans qu'il ne le croit. Nous avons réussi à faire pression sur mes supérieurs pour qu'ils avancent le procès. Maintenant, je me retire, Maestro Mozart.
-Je vois.. Encore merci, Votre Excellence..
-Maestro ? J'ai encore besoin de votre témoignage, s'il-vous-plait. J'ai du mal à croire que Salieri soit complètement innocent.
-Sans offense, Maître Von Kreit mais.. Il me semble que votre travail n'est pas de croire ce que dit l'accusé, mais de le défendre et d'amoindrir ses futures peines. Je le dis et le répète : Le Maestro Salieri n'a pas tué son père. Il lui a uniquement tiré dans la jambe, sans savoir que cela le tuerait. Il voue une haine sans borne à sa famille pour des raisons que je comprends parfaitement, mais il ne les aurait jamais abattu de sang froid. Il n'est pas un monstre, je vous assure.
-Vous n'apportez pas une seule nuance à votre témoignage, cela ne m'aidera pas..
-Parce que c'est simplement la vérité. Je ne peux rien dire de plus.. Antonio était très énervé par leur discussion, mais je ne l'ai pas comprise. N'essayez pas de lui arracher un compte-rendu de cette discussion, il ne dira rien, c'est vraiment trop personnel.
-Un acte impulsif, vous dites ?
-Ne faites pas l'étonné.. Il a certainement dû vous le dire.. Le dossier est court, peu complexe, encore faut-il ne pas se mettre inutilement des oeillères.
-Non, ce n'est pas cela. Si c'est un acte impulsif, il y a peut-être moyen d'alléger sa peine.. Un meurtre avec préméditation est plus sévèrement puni qu'un homicide impulsif..
-Sauf que pour la dernière fois, ce n'est pas un homicide ! C'est un accident ! A-cci-dent.
-Si vous voulez le croire..
-Maître.. Promettez-moi une chose. Même si vous ne croyez pas à l'innocence d'Antonio, défendez-le. C'est votre travail de défendre les criminels, n'est-ce pas ? Demanda Wolfgang en se penchant vers lui, plissant les yeux, le visage près du sien, comme si tout ceci était normal
-Bien sûr. Mais ce ne sera pas à moi qu'il faudra s'en prendre si vous perdez le procès. Répondit l'avocat avec un calme olympien, bronchant à peine
-Parfait alors. Si vous voulez bien m'excuser, mais mes heures de travail ici sont finies. Si vous avez encore besoin de moi, retrouvez moi au théâtre impérial vers dix heures."
Le jeune homme fit sortir le juriste de son bureau, fermant celui-ci à clé avant de se diriger rapidement vers le théâtre impérial où il donna une énième répétition de La Flûte Enchantée. Son travail achevé, il put rapidement retourner chez son aimé, priant intérieurement pour que tout se passe bien.

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Maestro
FanfictionAntonio Salieri, compositeur officiel de la Cour de Vienne, a des journées bien mornes et chargées. Tentant de s'éloigner de cet énergumène, il finit néanmoins par s'en rapprocher. Malheureusement, l'époque de cette histoire ne leur permettait pas...