Chapitre 22

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Des cheveux roux venaient lui chatouiller le bout du nez. Ces mèches folles éparpillées sur son visage qui dansaient au rythme d'une respiration étrangère. Ce souffle tiède qui venait s'échouer au creux de son cou et le faisait frissonner.

Lentement, doucement puis rapidement.

C'était un souffle lourd chargé d'appréhension.

Un souffle, d'air chaud, qui venait le titiller malicieusement et qui amenait avec lui promesses et incertitudes. Un souffle envoutant, maléfique mais féérique.

Tout ceci était si étrange.

Comme si le décor se composait petit à petit par des détails. Les cheveux roux qui s'emmêlent dans un souffle étranger tout près de lui. Il sentait que l'image dans sa totalité n'allait pas tarder à lui apparaître. Son cerveau ralentit n'allait pas tarder à raccrocher à la réalité.

Maintenant il apercevait les yeux.

Deux yeux verts.

Deux yeux verts émeraudes. Face à lui, ou plutôt au dessus de lui, remplis d'une chaleur, d'une flamme de désir. Ces yeux là le convoitaient lui, lui et sa bouche, lui et son corps. Ils appartenaient pour sûr à un être féminin étant étroitement lié à lui.

Il repéra un autre élément du visage, la bouche. Chose écarlate qui promet tant de choses mais qui peut en désabuser plus d'un. Morceau divin pour un mortel mais mortel même pour le plus divin.

Les lèvres s'étirent de manière si certaine. Les lèvres semblent l'appeler pour que l'union soit totale. Pour que la fusion fusionne.

Ces lèvres là semblaient sucrées et savoureuses. Ces lèvres là semblaient uniques. Ces lèvres là étaient inoubliables car elles appartenaient à Lily Evans.

Il n'hésita plus, il fondit sur ses lèvres, embrassant comme si sa vie en dépendait. Après tout peut être que sa vie en dépendait vraiment, il ne savait plus où il était ni qui il était ni comment il s'était retrouvé là mais une chose était sûr, embrasser Evans était la bonne chose à faire. Il avait besoin de la sentir, de la toucher et de rendre ce moment intemporel. Aussi, avec un empressement qu'il ne se connaissait pas, il glissa ses mains sur le dos brûlant de la jeune fille.

Le plaisir à son paroxysme.

La température à son paroxysme.

Le cerveau s'ébranlait sous la température.

C'est probablement pourquoi la vue se brouilla gâchant la situation. Les lèvres, les yeux, le souffle, les cheveux, le corps s'éclipsèrent pour laisser place au noir et au néant. James tenta de se raccrocher à d'autres sens, comme celui du toucher, pour continuer à palper la peau brûlante qu'il caressait quelques secondes auparavant. 

Vide, ses mains rencontrèrent le vide.

James était perdu, il ne comprenait pas comment il était passé d'une vision paradisiaque à un néant. Tâtant autour de lui, cette fois, le garçon reconnut son lit d'infirmerie.

Il faisait donc encore nuit ce qui expliquait le fait que la pièce soit toujours plongée dans l'obscurité. Cherchant ses lunettes qui ne devaient pas être si loin, James réfléchissait à ce qui avait bien pu lui arriver.

Cette vision l'avait traumatisé.

On était la nuit, il était dans son lit et au dernières nouvelles, aucune rousse avec lui. Ce qu'il venait de vivre n'était alors qu'un rêve ? Ce n'était pas la première fois qu'il rêvait d'actes érotiques, d'autant plus avec une rousse qu'il connaissait très bien, mais en général le tout paraissait beaucoup moins réaliste. Beaucoup moins vivant, beaucoup moins brûlant. De plus, au cours de ces rêves, l'action ne se coupait pas brusquement, au moment le plus intense.

Rousse et fière de l'être !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant