Chapitre 29

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  "Bon chéri, on est arrivé au motel. T'avais raison, il est vraiment miteux... Personne ne nous cherchera ici. Vas-y." Hugo descend et va surement nous prendre une chambre. J'ai le regard vide, je suis sur d'avoir des cernes. Je ne sens plus ni mes mains ni mes jambes. Depuis des heures que je suis inconfortable et que mon sang ne circule plus correctement. Je sais juste que si je marche, je tombe... Mon amour, j'espère que de ton côté tout va bien.       "Bon Thominou lève toi on y va.

   - Je vais pas y arriver. Mes jambes... 

   - Je te porte." Je n'ai pas le choix mais ça me dégoûte. Je me laisse faire et le grand aux yeux bleus me porte jusqu'à une chambre où l'autre grand homme aux yeux bleus nous attend, un sourire aux lèvres. "Les lits sont assez grands pour dormir à trois, on va surement bien s'amuser cette nuit." Une grimace tapisse mon visage. Rien n'a commencé et pourtant je me sens déjà souillé... 

  On m'ordonne de m'asseoir après avoir enlevé mes cordes aux pieds et je m'approche d'une chaise avant de m'exécuter douloureusement. "C'est bien. Tu aurais pu t'asseoir sur moi tu sais." Julien, allongé sur le lit, rit et sourit de la pire des manières, de la plus flippante et la moins sincère des manières... J'en tremble de tout mon corps, sentant tous mes poils s'hérisser et mon échine s'agiter telle la marée de dégoût en moi. Si son but est de me faire régurgiter le peu que j'ai mangé durant les précédentes heures, c'est très bien parti... mais je ne veux pas lui donner cette satisfaction. Mes yeux se ferment par eux-mêmes... 

j'aimerais ne jamais les rouvrir...

J'aimerais qu'on me prenne dans ses bras,

que Damien me prenne dans ses bras. 

   "Thominou ? Tu dors pas quand même ?" Julien me secoue les épaules et me lance sur le lit. Je gémis de douleur en me recevant le matelas dur de plein fouet. "J'aime ce son..." Il arrache mes vêtements, me laissant en boxer et en passant sa langue sur mon torse. Je me débats mais mes mains coincées dans mon dos me gênent et lui donnent un meilleur accès à mon buste, ce que je n'aime pas du tout. 

   "Non... arrête... s'il te plaît... arr-" Ses doigts s'enfoncent entre mes lèvres, m'étouffant et me faisant taire. Il me force à lever la tête et mes larmes coulent. De son autre main, l'homme sur moi torture ma poitrine, m'arrachant des cris de douleur. Je ne ressemble aucune satisfaction, aucun plaisir, aucune envie. 

   Si, l'envie de pleurer, l'envie de m'arracher de ce corps qui m'apporte trop de problèmes, l'envie de ce que je n'ai jamais eu dans ma vie, la liberté. 

   Les larmes roulent sur mes yeux alors qu'il prend un malin plaisir à mordre chaque millimètres de mon corps, laissant d'horribles marques violacées sur son chemin. Sa main descend plus loin dans mon intimité, me pénétrant avec force et brutalité. Ses dents se serrent et ses yeux s'assombrissent. Je sens mon corps entier se couvrir de spasmes, j'essaie de hurler mais rien ne sort de ma bouche. Je suis tellement secoué que mon corps suit le mouvement, montant de plus en plus sur le point le plus haut du lit. La douleur est indescriptible comme si on m'appuyait très violemment juste au dessus des fesses et qu'on maintenait la pression. Ce monstre sourit de la pire façon, narquoisement et sournoisement avant de retirer sa main.

   Je comprends que rien ne sera comme avant, que je serais souillé à jamais, que je ne reverrais jamais l'amour de ma vie, que je suis prisonnier de ses écœurantes, fastidieuses et ignominieuses mains. 

   De son abjecte bouche, il me crache dessus et je me retiens de débecter avant d'hurler de douleur. La pire de toutes les douleurs, celle du cœur brisé, celle qui nous cèle à jamais avec quelqu'un normalement. Je comprends maintenant ce qu'est un cœur brisé, un amour forcé, faire l'amour forcé. Faire l'amour... que dis-je... un viol, une baise, pas de l'amour, pas de plaisir de cœur mais pour le plaisir de chevaucher quelqu'un. 

Tu es à mon serviceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant