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Le lendemain, le docteur Renard était passé voir Romane juste après son réveil à sept heures du matin. Il prévoyait un nouveau bilan et ensuite, si les résultats étaient satisfaisants, on la laisserait sortir.

Quarante-cinq minutes plus tard, Ben fit son apparition. Il portait un jean noir, un tee-shirt à col V gris et sa blouse de médecin. Il était vraiment très séduisant.

– Salut, fit-il en lui donnant un baiser.

– Salut.

– Comment te sens-tu, ce matin ?

– Mieux. Je n'ai plus mal à la tête, c'est déjà ça !

– Tant mieux...

– Le docteur veut me faire passer une batterie de test pour être sûr que tout va bien et si c'est le cas, il me laissera sortir aujourd'hui.

– C'est normal. C'est la procédure, ne t'en fais pas...

– J'appellerai Anthony pour qu'il vienne me chercher à ce moment-là...

– D'accord. Ne rentre pas chez toi en tout cas. Tes voisins avaient également prévenu la police et ils vont sûrement te contacter pour porter plainte.

– Quoi ? Non...

Romane commença à paniquer.

– Bébé, calme-toi...

– Je ne veux pas porter plainte.

– Mon ange, il a failli te tuer... il faut que tu portes plainte... il ne pourra plus t'approcher avec une mesure d'éloignement.

– Ça n'a servi à rien, autrefois. Il me retrouvait toujours...

– Romane, tu n'es plus seule, maintenant. Je suis là, d'accord ? Je ne le laisserai pas t'approcher, crois-moi... Gilles a beau avoir été un ami, au lycée, ce qu'il a osé te faire me répugne. Je ne le laisserai pas recommencer... je te le jure...

Le jeune homme caressa les cheveux de Romane et ajouta, tristement :

– Je dois y aller, bébé. J'ai une patiente dans cinq minutes.

– D'accord.

– Ne t'inquiète pas, pour tes examens. C'est juste un bilan de routine... Le docteur Renard est excellent dans son domaine.

– Merci, mon chéri.

– À plus tard, mon ange... j'appellerai Anthony pour toi, ne t'en fais pas...

Il l'embrassa une dernière fois avant de quitter les urgences et de rejoindre son service.

Ben arriva à son poste juste à l'heure, ce qui n'était pas dans ses habitudes. Il faisait toujours en sorte d'être là au moins quinze minutes en avance. Seulement, aujourd'hui, il était obsédé par la situation de Romane. S'il pouvait retrouver ce fumier de Gilles, il l'écraserait comme un vulgaire cafard. Mais pas avant de lui faire voir ce que ça faisait d'être battu... Ce salopard était faible et lâche. Comment pouvait-il être capable d'autant de cruauté envers la femme qui l'avait aimé durant toutes ces années ?

Le téléphone sonna, ce qui le fit sortir de ses pensées.

– Oui, Judith ? ... Très bien. J'arrive.

Sa première patiente de la journée venait d'arriver.

Ben se leva, prépara rapidement l'espace d'examen et ouvrit la porte.

– Madame Payet ?

Une jeune femme à peine sortie de l'adolescence se leva et le rejoignit. Elle affichait une mine fatiguée. Il referma la porte de son bureau derrière elle et commença à travailler.

Amour véritableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant