Anthony s'avança, tenant la main de sa femme et, quand il vit sa sœur dans un tel état, il s'arrêta net. Elle dormait et son visage était encore tuméfié, comme la veille. On lui avait mis une transfusion pour lui fournir à manger par voie intraveineuse. Elle paraissait si calme, songea le jeune homme.
– Ils lui ont administré un calmant ce matin, expliqua Ben, comme s'il lisait dans ses pensées.
Toute la colère accumulée ces dernières heures remonta à la surface et Anthony reporta son regard sur Ben.
– Pourquoi tu n'étais pas avec elle ? Tu savais qu'il allait lui faire du mal, tu savais qu'il était dans les parages...
– Je sais. Je m'en veux terriblement.
– Comme si ça allait arranger les choses ? Elle a été violée, bon sang ! Et elle a tué ce fils de pute !
Anthony hurlait de plus en plus et Caroline s'interposa avant qu'il ne prenne Ben par le col.
– Chéri, stop ! Ça suffit. Ça ne sert à rien de ressasser tout ça maintenant !
– Ne te mêle pas de ça, Caroline. Ma sœur aurait dû être mieux protégée que ça. Tout est de sa faute...
– Anthony, arrête de crier sur Ben ! Ce n'était pas sa faute...
C'était la voix de Romane. Tous se tournèrent vers elle, qui venait à peine de se réveiller.
– C'est moi qui ai choisi... J'ai été violée parce que c'était ça ou le laisser s'en prendre à Anna qui est enceinte. J'ai choisi. Et j'ai aussi choisi de le tuer parce qu'après s'en être pris à moi, il allait s'en prendre à elle. C'est moi la seule responsable de ce qui s'est passé. Pas Ben...
C'était la première fois depuis le drame que Romane parlait clairement. Ben ne savait pas trop comment réagir avec elle.
– Ben...
– Oui, bébé ?
– Je suis désolée. Je sais que c'est terrible pour toi, mais je n'avais pas le choix...
– Chut. Ne t'excuse pas, mon ange. Tu n'as rien fait de mal. Ça va aller.
– Tu restes avec moi ?
– Je reste avec toi. Je ne m'en irai pas.
– Tu le promets ?
– Je te le promets, mon ange. Je ne m'en irai pas !
Anthony était stupéfait. Au lieu d'être effondrée, sa sœur se réfugiait dans les bras de Ben. C'était comme s'il n'était pas là.
– Ben...
Ce dernier se tourna vers lui, s'attendant probablement à une autre engueulade.
– Excuse-moi. Je... je ne voulais pas te sauter à la gorge !
– Je sais. C'est rien. Ça va.
Tom, qui était resté en retrait, s'avança :
– Bon, je dois vous laisser. On se parlera plus tard pour les bagages, d'accord ?
– Ouais. Merci, Tom.
Romane regardait tous ses proches avec attention. Caroline ne disait rien. Elle avait l'air sous le choc. Anthony était fou de rage et Ben, lui, était aux portes de l'Enfer. Reportant son regard sur Anthony, elle sentit qu'il avait besoin d'entendre sa version des faits. Autrement, il en voudrait toujours à Ben et ce n'était pas ce qu'elle voulait.
– Chéri, tu peux me laisser avec mon frère, s'il te plaît ?
Ben lui caressa la joue tuméfiée en répondant :
VOUS LISEZ
Amour véritable
RomanceRomane Mercier est une jeune femme meurtrie... Maltraitée pendant des années par son ex-concubin à Paris, elle parvient à s'échapper quatre ans plus tôt et rejoint l'île de la Réunion, d'où elle est originaire, pour essayer de se reconstruire auprès...