Amour véritable

9

Ben conduisit jusqu'au village de Goyaves où ses parents avaient une villa. Romane connaissait cette maison car elle passait devant chaque matin pour se rendre au lycée.

– Elle est vraiment belle...

Ben remarqua la voiture de sa sœur, une Renault Clio IV bleu électrique, qui était garée juste derrière celle de son père.

Garant sa voiture le long du trottoir, juste à côté, il en sortit, fit sortir Romane et récupéra la bouteille du vin préféré de son père qu'il avait longtemps gardé dans sa cave à vin. Main dans la main, ils marchèrent tous les deux jusqu'à un portillon en aluminium blanc et Ben appuya sur la sonnette, près de la boîte aux lettres.

Ce n'est qu'à ce moment là qu'il remarqua la nervosité grandissante de la jeune femme.

– Ne sois pas si nerveuse. Ça va aller, ma puce !

– Tu crois ?

– Mais oui, tu vas juste subir l'interrogatoire le plus mémorable de ta vie, la taquina-t-il gentiment. Ma sœur est là aussi et elle tient de maman !

L'expression de Romane passa de sourire à grimace. Elle était vraiment inquiète de rencontrer sa famille.

Ben se sentit mal de lui avoir fait peur et voulut se rattraper. Il se retourna, la serra dans ses bras et lui vola un baiser.

– Je plaisantais, ma chérie. Tout va bien se passer !

– Vraiment ?

– Mais oui, je t'assure...

– D'accord... Je suis comment ? demanda-t-elle, inquiète de l'impact de sa tenue vestimentaire sur la journée qui s'annonçait périlleuse.

– Époustouflante, comme toujours... Chérie, je suis sérieux, tu es sublime !

Et il appuya sa réponse d'un baiser qui s'éternisa un petit moment.

Soudain, quelqu'un se racla la gorge juste à côté d'eux. Ben fut obligé de desserrer son étreinte et salua le nouvel arrivant en lui faisant une accolade :

– Bonjour, papa !

– Bonjour, fils !

– Je t'ai apporté une bouteille de ton Bordeaux préféré...

Philippe Novak remercia son fils et lui fit remarquer d'un clin d'œil qu'il n'avait pas seulement apporté une bouteille de vin.

Prenant la main de Romane, restée en retrait, Ben la présenta officiellement à son père :

– Papa, voici Romane Mercier, ma petite-amie. Chérie, voilà mon père, Philippe Novak.

Le sexagénaire scruta la jeune femme des pieds à la tête et arbora un sourire sincère en tendant sa main à une Romane encore toute rougissante de s'être faite surprendre en plein baiser par le père de son amant.

– Ravi de faire enfin votre connaissance, jeune demoiselle !

– Euh... enchantée, moi aussi, monsieur Novak...

Monsieur Novak ouvrit la marche et Ben plaça son bras autour de la taille de Romane pour suivre son père.

– N'aies pas peur, mon ange, susurra-t-il à l'oreille de sa compagne avant de lui embrasser la tempe droite.

Romane n'avait plus le choix à présent. Bien qu'intimidée, elle se mit à sourire et pria mentalement pour que la rencontre avec le reste de la famille se passe bien.