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Il était quinze heures quand il se gara dans l'allée de la maison d'Anthony et Caroline. Il s'était décidé à l'appeler, lui, et non Romane, en disant qu'il avait besoin de lui parler, mais le jeune homme ne savait rien de l'objet de son problème. Aussi, Anthony lui proposa de passer le voir pour en parler, entre hommes, ce qu'il s'empressa d'accepter.

Quittant sa voiture avec un autre bouquet de fleurs, des roses blanches cette fois-ci, Ben s'avança vers l'entrée de la maison. C'est là qu'il aperçut Caroline s'affairer au jardin.

– Tiens, bonjour !

– Salut, Caroline.

– Je ne savais pas que tu venais !

– Romane a dit que je pouvais et Anthony m'a demandé de passer pour discuter d'un truc.

– Oui, bien sûr. Tu es toujours le bienvenu à la maison. Anthony est dans son bureau et Romane regardait la télé la dernière fois que je l'ai vue. Tu peux y aller, j'ai du travail à terminer, comme tu peux le voir !

Il y avait des tas de pots de fleurs d'un côté et des trous plus ou moins gros dans le sol du jardin. Elle en avait pour un bon moment à dépoter et replanter ses fleurs.

– D'accord. Merci.

Ben passa par la porte du salon, une grande baie vitrée ouverte et toqua deux petits coups, histoire de s'annoncer. Il entendait la télé, mais rien d'autre. Alors, il se décida à entrer.

Au moment où il franchit le seuil, Anthony sortit de la cuisine, un verre d'eau à la main.

– Salut !

– Salut !

– Ta femme m'a dit que je pouvais entrer !

– Oui, bien sûr, entre !

Tout en avançant de quelques pas, Ben avisa la télé, toujours allumée. Anthony prit la télécommande pour l'éteindre.

– Romane s'est endormie devant la télé, je n'ai pas osé la réveiller pour lui dire d'aller faire une sieste dans sa chambre.

– Oh.

Ben baissa les yeux sur le canapé où était étendue la femme de sa vie. Elle était tellement belle, les cheveux en bataille, une main sur son ventre, là où était le petit, et l'autre, sur son front. Elle commença à gigoter, puis, son visage se détendit et elle eut un merveilleux sourire.

– Ben... je t'aime...

Le jeune homme en fut à la fois surpris et choqué, mais surtout profondément ému.

– Tu crois qu'elle me pardonnera ?

– Bien sûr. Je crois même que c'est déjà fait.

– Vraiment ?

– Quand je suis rentré des courses, je l'ai trouvée en train de raconter à Caroline combien ça l'avait touchée que tu lui offres des marguerites ! Elle en pleurait de joie...

– Ce n'était pas grand-chose. Je n'ai jamais compris pourquoi elle aimait tant ces fleurs en particulier !

– Ça lui rappelle son enfance. Papa traînait encore avec nous. Elle t'a déjà parlé de lui ?

– Non. Jamais. Je crois que c'est un sujet délicat pour elle.

– En effet.

Anthony s'arrêta, car Romane commençait à remuer.

– Allons déposer ces fleurs dans un vase, ensuite, on discutera dans mon bureau. Laissons-la dormir tranquillement, d'accord ?

– Ouais. Bonne idée.

Amour véritableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant